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Sécurité alimentaire : Le Burkina valide sa stratégie nationale de stockage des réserves de céréales

Le gouvernement burkinabè a fait de la prévention et de la gestion des crises alimentaires et nutritionnelles, un axe stratégique prioritaire dans sa politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Pour doter le pays d’une stratégie nationale de stockage des réserves alimentaires, le Conseil national de sécurité alimentaire a tenu, vendredi 29 janvier 2021 à Ouagadougou, un atelier de validation de ladite stratégie.

L’objectif central des politiques de stockage de sécurité alimentaire est de sécuriser les approvisionnements, notamment pour les populations vulnérables ou en crise alimentaire à travers des modalités diversifiées, surtout les stocks physiques, les réserves financières, la combinaison transferts monétaires/transferts en nature, les filets sociaux, etc.

L’élaboration de la stratégie constitue un progrès notable dans la mise en œuvre de la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle, explique le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, des Aménagements hydro-agricoles et de la Mécanisation, Dr Lamourdia Thiombiano, par ailleurs président du comité technique du Conseil national de sécurité alimentaire.

Vue de participants à l’atelier

La vision de cette stratégie à l’horizon 2024 est d’assurer, à tout moment, à l’ensemble des populations, la disponibilité d’une alimentation équilibrée, suffisante et saine afin de contribuer à la réduction de la pauvreté, à la consolidation de la paix sociale et à la réalisation d’un développement durable.

En vue d’atteindre cette vision, sept axes stratégiques sont retenus. Il s’agit de l’amélioration des opérations techniques de gestion, du renforcement de la capacité de stockage, du renforcement de la logistique, de l’amélioration du système d’information et de communication, du renforcement des instruments de prévention et de gestion des catastrophes naturelles et des crises alimentaires, de la promotion des filets sociaux de sécurité, enfin, de l’amélioration de la gouvernance.


« Le défi planétaire de la sécurité alimentaire nous conduit à souscrire à un ‘’Pacte de sécurité alimentaire » qui nous engage à mettre en œuvre toutes les politiques et tous les instruments nécessaires pour atteindre les objectifs. C’est dans un tel cadre que la mise en œuvre de politiques de stocks de réserve apportera sa contribution à la résolution efficace des défis présents et futurs de la sécurité alimentaire », justifie M. Thombiano.

‘’Le Burkina a un stock de réserve à même d’approvisionner des pays de la sous-région  »

Selon le président du comité technique du Conseil national de sécurité alimentaire, Dr Lamourdia Thiombiano, dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, le Burkina dispose de trois lignes de défense, notamment les stocks de proximité, les stocks nationaux et les stocks régionaux. « Concernant la troisième ligne, le Burkina Faso abrite depuis 2017, un stock de réserve régionale de sécurité alimentaire qui pourrait approvisionner d’autres pays de la sous-région », affirme-t-il. Il relève cependant que l’efficacité de ces trois lignes dépend de la disponibilité des infrastructures de stockage adéquates qu’il faut accroître et moderniser.

Le présidium, avec Dr Lamourdia Thiombiano, présidant l’ouverture des travaux ; le représentant-résident de la CEDEAO au Burkina, Tièna Coulibaly (à gauche) et le directeur général de la SONAGESSE, Hamadé Belem.

« La structure nationale en charge de la gestion des stocks ne dispose que d’une capacité utile de stockage de 82 750 tonnes, l’obligeant ainsi à recourir à des magasins privés à hauteur de 35 000 tonnes. Dans une vision prospective, ces capacités devraient être portées à 150 000 tonnes à l’horizon 2027 pour tenir compte de l’accroissement de la population. En termes de modernisation, il est envisagé de passer au stockage en silos et à la gestion informatisée des stocks », explique-t-il.

Le représentant-résident de la CEDEAO au Burkina, Tièna Coulibaly, a exprimé la gratitude de l’institution à tous ceux qui accompagnent le pays dans la formulation de cette stratégie, particulièrement l’Union européenne qui est le principal partenaire financier du projet d’appui au stockage de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest avec une enveloppe de 56 millions d’euros (environ 36 milliards FCFA).


Le stock de sécurité alimentaire, une expression de solidarité dans l’espace CEDEAO

« Cet apport de la CEDEAO est important à l’opérationnalisation de la réserve régionale de sécurité alimentaire », présente M. Coulibaly, remerciant également les agences délégataires de mise en œuvre à savoir l’Agence française de développement et l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement.

L’histoire de la constitution et de la gestion des stocks de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest, est sans doute liée à celles des pénuries et crises alimentaires que connaît la région, poursuit Tièna Coulibaly.

Les stocks de sécurité alimentaire constitués par différents acteurs (Etats, collectivités, organisations locales) sont les principaux remparts à l’insécurité alimentaire durant les périodes difficiles.

« La mobilisation de la communauté internationale autour des questions de sécurité alimentaire a suscité la restructuration des systèmes de sécurité alimentaire dans plusieurs pays africains, et cela par le biais de l’établissement ou du renforcement de leur réserve alimentaire. Au niveau régional (CEDEAO), nous expérimentons la gestion des stocks alimentaires à travers la réserve régionale de sécurité alimentaire, que nos chefs d’Etat et de gouvernement ont créée en février 2013 à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire. Cette réserve combine à la fois un stock physique et une réserve financière », a-t-il présenté.


Ce stock de sécurité alimentaire a permis à la CEDEAO d’exprimer sa solidarité à l’endroit des populations d’Etats-membres (Nigéria, Ghana, Niger, Mali, Burkina) entre 2017 et 2020. « La réserve est donc un instrument important de solidarité régionale, de promotion de la sécurité et de la souveraineté alimentaire, de promotion de l’intégration régionale et de promotion de la paix. C’est pourquoi, pour la CEDEAO, il est très important d’accompagner les Etats-membres dans l’élaboration et l’harmonisation des politiques et des stratégies nationales de stockage », souligne le représentant-résident de la CEDEAO.

Selon le directeur général de la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS), Hamadé Belem, l’initiative va permettre à sa structure de disposer d’un outil qui servira d’orientation pour améliorer le système de stockage et répondre efficacement aux besoins de stockage conformément à la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

« La version en examen aujourd’hui est le fruit d’un processus participatif qui a abouti à un contenu provisoire validé par le comité de suivi. Mais puisque nulle œuvre humaine n’est parfaite, l’organisation du présent atelier permettra d’avoir un document définitif, validé par l’ensemble des acteurs de la sécurité alimentaire au niveau national et régional », résume Hamadé Belem.

O.L.O

Lefaso.net

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