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« Voix pour le changement » : De nombreux acquis dans la quête de la sécurité alimentaire, la résilience pastorale et la promotion des énergies renouvelables

Le programme « Voix pour le changement » est une plateforme multisectorielle de cinq ans (2016-2020) financée par le ministère néerlandais des Affaires étrangères et mise en œuvre dans six pays. Au Burkina, le programme a concerné trois thématiques, à savoir les énergies renouvelables, la résilience pastorale et la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Au terme de l’initiative, et pour en savoir davantage sur son contenu, ses résultats, son impact et les perspectives, nous avons rencontré Samuel Bacyé, expert en communication à l’Organisation néerlandaise de développement (SNV)-Burkina. Entretien !

Lefaso.net : « Voix pour le changement » est un programme dont on entend parler ces dernières années, que se cache-t-il derrière cette initiative ?

Samuel Bacyé : « Voix pour le changement » (programme V4CP) est un programme de plaidoyer basé sur les évidences/preuves. C’est un programme financé par le ministère néerlandais des Affaires étrangères et conduit par l’Organisation néerlandaise de Développement (SNV) et l’IFPRI (Institut international de recherche sur les politiques alimentaires). Les partenaires techniques du programme qui mènent le plaidoyer sont des Organisations de la société civile (OSC) que nous avons sélectionnées selon des critères spécifiques. Ces OSC sont au nombre de neuf et travaillent sur trois thématiques que sont la « sécurité alimentaire et nutritionnelle », la « résilience dans le pastoralisme » et les « énergies renouvelables ».

Pourquoi avez-vous opté de miser sur ces trois thématiques ?

Il faut dire que le programme est exécuté dans cinq autres pays, et le choix des thématiques a été décidé au niveau global tenant compte des besoins spécifiques des pays, de l’urgence du moment et au regard de l’ampleur des besoins. Il faut aussi dire que la conduite d’un plaidoyer nécessite des moyens financiers, si bien qu’on ne pouvait pas avoir toutes les thématiques dans les différents pays. Nous pouvons nous réjouir que le Burkina ait eu trois thématiques sur quatre.

C’est-à-dire qu’en plus des trois suscitées, nous avons la thématiques « eau, hygiène et assainissement » qui est mise en œuvre dans d’autres pays comme le Ghana et le Kenya. Tout comme il y a des pays où nous n’avons que deux ou une thématique. Au Burkina, nous en avons jusqu’à trois et c’est intéressant parce que ce sont des secteurs cruciaux.

Est-ce à dire que vous n’avez pas trouvé d’OSC capables de porter le plaidoyer en matière d’eau, hygiène et assainissement ou estimez-vous que le besoin en la matière n’est pas aussi important sur le terrain ?

Non, il faut dire qu’au sein de SNV même, la thématique eau hygiène et assainissement est un secteur à part entière et occupe un volet important des missions de SNV. Nous avons un programme à cet effet, dénommé ATPC (Assainissement total piloté par les Communautés) mis en œuvre par les communautés elles-mêmes, qui se déroule dans la région de l’Est et qui est conduit par SNV. Je pense aussi que le choix des trois thématiques est aussi fonction de la disponibilité de l’enveloppe financière qui était allouée au pays. Sinon, il y a de la ressource humaine et organisationnelle au niveau des OSC au Burkina Faso.

Combien de régions ont été concernées par le programme ?

La particularité de ce programme fait qu’on n’a pas une zone d’intervention spécifique. C’est vrai que les OSC avec lesquelles nous avons travaillé, qui ont mené le plaidoyer, ont parfois une empreinte souvent locale (régionale, provinciale ou communale.), mais beaucoup ont une dimension nationale. C’est pour donc dire que le plaidoyer ne s’est pas mené dans des régions spécifiques, même si pour certaines thématiques, il a fallu mener le plaidoyer à un niveau local avec des autorités locales (maires, présidents de conseils régionaux, …), suivant la spécificité de la thématique. Ce sont des questions d’envergure nationale qui ont été traitées à travers ce programme.

Quelles sont les organisations et les thématiques correspondantes ?

Pour la thématique sécurité alimentaire et nutritionnelle, nous avons la Coopérative de prestation de services agricoles-coobsa (COPSA-C), la Fédération des professionnels agricoles du Burkina (FEPAB), la Fédération nationale des groupements Naam (FNGN) et l’Union nationale des producteurs de riz du Burkina (UNPR-B). Leur thème de plaidoyer a porté sur la transformation des exploitations familiales pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable au Burkina Faso.

Pour la thématique « énergies renouvelables », nous avons l’organisation catholique pour le développement et la solidarité (OCADES) de la région de la Boucle du Mouhoun (Dédougou), l’association inter-villageoise de gestion des ressources forestières et de la faune de la Comoé-Léraba (AGEREF/CL), le Centre écologique Albert Schweitzer du Burkina Faso (CEAS-Burkina). Cette thématique a mené le plaidoyer pour « une amélioration des conditions d’accès des populations aux équipements et services de qualité en énergie renouvelable »

Pour la thématique résilience pastorale, nous avons la plateforme d’action à la sécurisation des ménages pastoraux (PASMEP) et l’association pour la promotion de l’élevage au Sahel et en savane (APESS). Le plaidoyer visait, ici, à permettre d’avoir une harmonisation, l’adoption et la vulgarisation des textes qui prennent en compte les changements climatiques et le genre dans le contexte de décentralisation au profit des pasteurs, notamment les pasteurs transhumants.

Comment ces neuf OSC ont été choisies pour constituer des leaders ?

Le choix a été basé sur un certain nombre de critères. Il a été un choix transparent, qui a consisté d’abord en des publications dans la presse pour manifestation d’intérêt par rapport au programme. Un certain nombre de critères, notamment sur le leadership, les activités menées et l’assise organisationnelle ont beaucoup contribué au choix de ces OSC avec lesquelles nous avons mis en œuvre le programme.

Concrètement, comment le programme a été déployé sur le terrain, en termes d’approche ?

Notre accompagnement, au sein du programme, est à plusieurs niveaux. Il y a d’abord l’approche de renforcement de capacités des OSC qu’il a d’abord fallu faire (même si cette dynamique a été continuelle, durant tout le programme). Nous avons donc formé les OSC sur le leadership, la durabilité organisationnelle et sur comment on fait des recherches de preuves/d’évidences et sur comment disséminer ces preuves.

Nous les avons également outillées sur comment établir et structurer un plaidoyer (parce que c’est un plaidoyer collaboratif, il ne s’agit pas d’aller dans une sorte d’affrontement ou de confrontation avec les décideurs). Ici, on va avec des éléments de preuves, qu’on expose face au décideur pour l’amener à comprendre que si on opte pour telle manière plutôt que pour telle autre, on peut avoir tel résultat. Ça a été vraiment la principale démarche sur laquelle s’est reposé ce programme.

Nous avons donc eu cette approche préalable avec les OSC qui ont ensuite, elles-mêmes, établi un plan de plaidoyer qu’elles ont déroulé sur le terrain à travers l’identification des cibles. Voici notre cible, par quel chemin devons-nous passer, qui devons-nous rencontrer pour que le message puisse passer. Ces OSC sont allées donc dans les alliances et les coalitions, elles ne sont pas allées uniquement seules. Dans chaque thématique, nous avons eu au moins une vingtaine d’OSC réunies pour porter le plaidoyer. Ce qui a permis d’avoir ces résultats tangibles sur le terrain. Car, comme on le dit, seul on va bien vite, mais ensemble, on va plus loin.

De façon précise, auprès de qui s’est mené ce plaidoyer ?

Dépendamment de la thématique, le plaidoyer se mène vers les populations et surtout les décideurs (Assemblée nationale, députés, ministres, directeurs généraux et centraux, présidents de conseils régionaux, maires…) surtout les ministères et directions de tutelle agriculture, santé, ressources animales, énergie, formation professionnelle, jeunesse.


Vous parliez tantôt d’une démarche basée sur des « preuves », que faut-il comprendre par-là ?

Le plaidoyer basé sur les preuves, c’est un plaidoyer qui se fonde sur des évidences ; c’est-à-dire que quand les OSC vont vers le décideur, elles vont avec des preuves tangibles : des études qu’elles ont menées sur le terrain pour comprendre par exemple comment les semences sont distribuées au Burkina, les difficultés éprouvées par les paysans en la matière et expliquer que si l’Etat réussit à injecter un certain financement dans la production agricole familiale, ça peut nous permettre d’avoir tel résultat intéressant à moyen, court et long termes. Nous avons été appuyés par l’IFPRI, qui a permis d’engranger beaucoup d’évidences qui ont énormément aidé dans ce plaidoyer.

Les OSC elles-mêmes ont mené des études, quand elles estiment qu’il y a des zones d’ombre quelque part. Dans le domaine des énergies par exemple, les OSC ont commandité une étude sur l’état des lieux des installations solaires photovoltaïques dans les services sociaux de base (Education et Santé) de l’Etat au Burkina Faso, et d’autres études sur la certification des produits et services en énergie renouvelable et la formation professionnelle au niveau secondaire. Ces évidences ont permis de convaincre preuve à l’appui de la nécessité des changements souhaités.

Comment jugez-vous l’impact du plaidoyer ?

Il faut dire qu’en matière de plaidoyer, de façon générale, ce n’est pas quelque chose de linéaire. On peut marquer un pas en avant, reculer après, reprendre son élan pour progresser. Mais, il faut toujours continuer pour pouvoir atteindre l’impact recherché. Ce qu’il faut aussi dire, c’est que quand on mène un plaidoyer, il n’y a pas que les actions que vous menez qui vont concourir à l’impact, d’autres circonstances et d’autres actions peuvent aider à atteindre des résultats.

L’impact d’un plaidoyer est la résultante de plusieurs actions qui peuvent être externes au plaidoyer. Tous ces résultats ne peuvent pas être exclusivement l’apport du Programme V4CP. On ne peut donc s’auto-octroyer l’exclusivité des résultats qu’on a pu engranger et qui tendent vers l’impact que nous recherchons car l’impact est un changement durable de long terme.

Quels sont les résultats du programme ?

Les résultats, je le souligne, ne sont pas attribuables exclusivement au programme, mais nous pensons qu’il y a contribué fortement. A ce sujet, nous citerons pour la thématique « énergies renouvelables », l’adoption de la loi donnant quitus à l’ANEREE (Agence nationale des Energies renouvelables et de l’Efficacité énergétique) pour la réglementation et la certification des produits et équipements en matière d’énergies renouvelables.

Nous avons également le développement de curricula et de formation de niveau intermédiaire par le MENAPLN (ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales) et le ministère de la jeunesse (ministère de la Jeunesse, de la promotion de l’Entrepreneuriat et de l’Emploi). Nous avons également l’ouverture d’une filière de BAC pro dans le domaine et la formation et l’équipement de 5 000 jeunes par l’ANEREE pour permettre à ces jeunes-là qui sont parfois dans des villages reculés, de pouvoir dépanner les ménages qui ont des problèmes en matière d’énergie solaire. C’est donc une expertise de proximité qui a été développée.

Toujours dans cette thématique, nous avons l’engagement effectif de l’Assemblée nationale à accompagner les actions de plaidoyer au niveau de la thématique et l’engagement des présidents de conseils régionaux avec qui nous avons travaillé et pour lesquels les actions de plaidoyer ont été menées. Pour la thématique pastoralisme, nous avons la création et l’animation d’alliance des organisations de la société civile pastorales, avec une charte d’adhésion qui permet désormais que les acteurs du même secteur pastoral puissent travailler ensemble et porter ensemble les problèmes qui minent les domaines du pastoralisme.

Nous avons un gros résultat qui est le déclenchement de la relecture de la loi d’orientation sur le pastoralisme (LORP), parce que les évidences que nous avons sont réelles ; les acteurs sont unanimes à reconnaître que cette loi comporte quelques fois des incompréhensions et des contradictions. Il y a aussi le manque de décrets d’applications de certaines lois (ce qui handicape leur opérationnalité).

Au niveau de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, nous avons noté des efforts pour une meilleure répartition des intrants agricoles subventionnés par l’Etat burkinabè. D’ailleurs, les OSC elles-mêmes ont été impliquées dans l’identification des acteurs à qui on doit donner ces intrants-là et elles ont participé activement à la remise des intrants qui arrivent maintenant à temps (c’était une préoccupation qui a fait l’objet de leur plaidoyer). Nous avons assisté aussi à la création de la Banque agricole (un résultat qui n’est pas exclusivement lié au plaidoyer, mais nous pensons qu’il y a aussi contribué).

Nous avons aussi des avancées très significatives au niveau de la coordination et de l’encrage institutionnel de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et les politiques alimentaires et nutritionnelles où les OSC ont mené un grand plaidoyer. La mayonnaise est entrain de prendre et on peut tous être fiers des avancées. Mais chez nous à SNV, nous sommes dans le changement durable si bien que les petits résultats doivent être consolidés et mis à l’échelle.

Quels étaient les axes de plaidoyer ?

Pour la thématique « sécurité alimentaire et nutritionnelle », le thème de plaidoyer était : la transformation des exploitations familiales pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable. A ce niveau, les OSC porteuses du plaidoyer ont identifié deux grands axes à savoir, d’une part, faire le plaidoyer à ce qu’on puisse rendre disponible et faciliter l’accès aux intrants agricoles (semences améliorées, fertilisants, etc.), aux équipements modernes et l’encadrement technique de proximité, et d’autre part, sur une meilleure coordination et un encrage institutionnel de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso.

A ce dernier niveau, il faut signaler qu’il y avait une sorte de dualité qui existait entre le ministère de l’Agriculture et celui de la Santé (on a le Conseil national en sécurité alimentaire au niveau du ministère de l’Agriculture, et le Conseil national de concertations en nutrition au niveau du ministère de la Santé).

Ces deux organisations ont des politiques et des plans d’action propres et les évidences ont démontré que pour atteindre une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable, il faut qu’il y ait une coordination unique et c’est l’exemple que nous sommes allés voir au Bénin. Donc, il faut une coordination unique à ce niveau qui a véritablement une dimension transversale. Il faut aussi que cette coordination ait un niveau d’encrage institutionnel assez élevé, que ce ne soit pas rattaché à un ministère, mais par exemple au Premier ministère ou à la présidence du Faso comme on le voit pour le SP/CNL/IST (Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le sida et les IST). Cela permet d’avoir plus d’opérationnalité en termes d’actions.

Pour la thématique résilience dans le pastoralisme, les OSC ont plaidé pour l’harmonisation, l’adoption, la vulgarisation et la mise en œuvre des textes de lois prenant en compte le changement climatique et le genre dans un contexte de décentralisation. Ces textes de lois doivent être mis en œuvre au profit des pasteurs transhumants. Ces OSC ont également identifié deux axes de plaidoyer. Le premier axe, c’est l’adoption et l’application effective des législations et réglementations au niveau local et national.

Au niveau local, ce sont par exemple les différentes mairies pour qu’on puisse avoir par exemple des espaces dédiés, des zones où les transhumants peuvent passer avec leur bétail sans qu’il n’y ait véritablement de problèmes avec les agriculteurs. Le deuxième axe porte sur une meilleure allocation budgétaire au pastoralisme, au regard de ce que ce secteur représente dans l’économie locale et nationale (environ 30% du PIB agricole ; les avantages sociaux, le lait qui sert à faire également du beurre, du savon pour les femmes, etc.). Plus de 80% de la production de viande provient de l’élevage transhumant. C’est véritablement donc un secteur très important.

La troisième thématique, qui porte sur les énergies renouvelables, a eu pour thème de plaidoyer l’amélioration des conditions d’accès des populations aux équipements et services de qualité en énergies renouvelables. Les OSC ont d’abord plaidé pour l’intégration de filière et de curricula en énergies renouvelables dans les écoles techniques secondaires pour former une masse critique de professionnels certifiés capables de fournir des services de qualité aux populations.

Nous savons que dans nos villages, quand vous avez un problème avec vos équipements solaires, vous vous rabattez sur le technicien qui, avant, réparait les postes radios, les téléviseurs ou même des mécaniciens motos et autres ; parce qu’il n’y a vraiment pas de spécialistes formés sur ces équipements spécifiques. Ceux que nous trouvons sur le marché sont des gens formés dans de grandes écoles, des instituts et qui ne sont pas à un niveau déconcentré auprès des populations.

Nous avons effectué une visite terrain avec des députés, en 2017, nous sommes allés dans un CSPS (Centre de santé et de promotion sociale) dans le Sud-Ouest et le major nous a dit qu’il a très souvent des soucis avec les plaques solaires qui alimentent la maternité. Quand ces plaques solaires tombent en panne, les matrones, les sages-femmes sont obligées d’utiliser leur téléphone ou des lampes tempêtes pour pouvoir accoucher les femmes. Tout simplement parce que le technicien qui peut dépanner se trouve à plus de 200 kilomètres des lieux. Ce qui est assez compliqué. Donc, les OSC ont plaidé pour qu’on puisse avoir des techniciens de proximité.

Nous pensons que ce plaidoyer a déjà porté des fruits parce que les ministères de l’Energie et de la Jeunesse à travers l’ANEREE a déjà formé 5 000 jeunes (hommes et femmes) et leur a donné l’équipement nécessaire pour pouvoir le faire et ça va continuer chaque année, c’est la promesse de l’ANEREE. Le deuxième axe de plaidoyer sur les énergies renouvelables, c’est véritablement l’amélioration de la qualité des équipements et des produits y relatifs importés au Burkina Faso. A ce niveau, les OSC plaident pour une meilleure régulation du secteur. Quitus a été donc donné à l’ANEREE pour faire ce travail.

A l’épreuve du terrain, quelles ont été les difficultés auxquelles vous avez été confrontés ?

Je vais répondre au nom des OSC (étant donné que ce n’est pas SNV qui a conduit le programme). Il faut souligner que nous travaillons sur la durée : amener les organisations à pouvoir faire un diagnostic organisationnel, à pouvoir savoir qui est le leader au niveau de notre organisation (ses capacités, ses insuffisances). Nous avons apporté du coaching pour pouvoir améliorer ce leadership.

Il a fallu donc amener les organisations à pouvoir suivre nos procédures, pouvoir justifier les dépenses, pouvoir mener des activités et faire des rapportages parce que ce n’est pas toujours aisé si ce n’est pas dans leur processus ou dans leur méthode de travail. Ce sont ces éléments que je peux soulever comme difficultés, sinon, globalement, tout s’est bien passé et comme on le dit chez nous à SNV, nous faisons du ‘’Learning by doing » (nous apprenons toujours en faisant) et nous espérons que les acteurs que nous accompagnons sont dans cette dynamique-là.


En un mot, vous êtes donc satisfaits de l’action de ces OSC !

Nous sommes très satisfaits, en témoignent tous ces résultats que je viens d’exposer. Nous sommes d’autant satisfaits au regard de ce que ça offre comme perspectives.

Vous me tendez la perche…, quelles sont les perspectives et qu’est-ce que vous attendez désormais de ces OSC ?

On n’a pas une suite de ce programme, mais nous pensons que la démarche qui a été amorcée avec ces OSC-là nous permet et nous garantit que ce ne sera pas lettre morte, parce que nous avons permis à des gens qui ne se connaissaient pas, qui ne travaillaient pas ensemble, de se mettre ensemble, en coalition, pour travailler, pour avoir des activités en commun, mener des plaidoyers et pouvoir parfois même taire leurs intérêts individuels au sein des organisations pour voir les intérêts collectifs.

Cette dynamique nous rassure qu’il y aura des lendemains meilleurs pour les organisations au niveau des trois thématiques que nous avons évoquées. Nous attendons que ces organisations puissent continuer de travailler ensemble ; que les différentes alliances et coalitions puissent continuer au-delà du programme. C’est aussi ça notre volonté, à SNV, de travailler dans la durée.

Nous souhaitons aussi qu’il puisse avoir de la réplicabilité dans ce que nous leur avons donné comme outils et méthodes de travail ; parce qu’on les a beaucoup appuyées en termes de renforcement de capacités. Nous pensons que ces organisations mettront en œuvre ce qu’elles ont appris et à travers d’autres thématiques de plaidoyer. Nous pensons également que ces OSC pourront continuer de chercher des financements, parce que nous les avons aussi formées sur ça (la mobilisation des ressources) pour qu’elles puissent poursuivre les actions de plaidoyer (achever les actions déjà entamées).

Pour conclure ?

C’est de dire merci à l’ensemble des acteurs qui nous ont appuyés pour la mise en œuvre de ce programme, à commencer par les OSC partenaires et les OSC alliées qui sont dans les coalitions et les alliances des trois thématiques. Nous sommes reconnaissants également aux décideurs qui nous ont prêté une oreille attentive, qui ont vraiment compris notre démarche de plaidoyer qui est collaborative. Je salue donc, au nom de SNV et de l’IFPRI, les ministères de tutelle et mêmes les OSC et les populations qui nous ont soutenus dans la mise en œuvre de ce programme.

Interview réalisée par Oumar L. Ouédraogo

(oumarpro226@gmail.com)

Vidéos et photos : Jacques Sawadogo

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