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Lettre ouverte à Monsieur le Ministre chargé des Enseignements secondaires

« Merci d’avoir remis le Bac à ses vrais propriétaires » !

Monsieur le Ministre,

En Aout 2019, je souhaitais, dans une tribune publiée dans différents média, qu’il vous plaise de « remettre le bac à ses vrais propriétaires ». Je réfutai tous les arguments fallacieux qui faisaient que c’est l’Enseignement supérieur qui organisait le Bac et en faisait le premier diplôme universitaire. Le Bac, comme le bon sens le veut, est tout simplement, comme les autres diplômes, un parchemin de fin de cycle. N’en déplaise à toutes les postures éhontées.

Dès la parution de mon article, j’avais reçu une volée de bois verts de la part de quelques thuriféraires, ayant l’injure facile à la bouche mais sans toutefois m’opposer ne serait-ce qu’un solide argument sauf à me « tanner » que c’est « comme cela que l’on fait en France ». Je dois à la vérité de dire aussi qu’un de vos collègues, Professeur d’université, m’avait dit : « Je suis d’accord avec ton argumentaire car effectivement l’Université n’a rien à voir avec l’organisation du Bac ».

C’est désormais donc acté ! Le décret N02021/0023/PRES/PM/SGG-CM du 01 février 2021, en son 13ème tiret, charge le Ministre de l’Education Nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales « de l’organisation de l’examen du baccalauréat », en matière d’éducation préscolaire et d’enseignements primaire, post-primaire et secondaire général.

A la lecture du décret suscité, pour avoir le cœur net et afin de ne pas me réjouir trop tôt, j’ai parcouru les autres décrets antérieurs portant attributions des membres du gouvernement. Définitivement, la présente disposition est nouvelle. Donc c’est un choix du Gouvernement de « remettre le Bac à ses vrais propriétaires » en leur confiant son organisation. J’avais secrètement peur que l’on tienne la sentence de la Charte de Kurukan Fuga, du 13e siècle, comme fixée sur du marbre, elle qui énonce que « les mensonges qui ont vécu 40 ans doivent être considérés comme des vérités ».

Aujourd’hui, « le mensonge » est réparé. Je souhaite que le corps des encadreurs pédagogiques, Inspecteurs et Conseillers pédagogiques, ainsi que les différents partenaires sociaux de l’Education nationale vous tressent non seulement une couronne de lauriers à vous, à votre collègue de l’Education nationale ainsi qu’au Premier Ministre, qu’ils vous félicitent, dis-je, mais surtout qu’ils s’impliquent corps et âme, comme ils le font depuis les dernières années dans la supervision de l’administration et la correction du Bac, pour réussir avec brio l’organisation du Bac afin de lever toute inquiétude quant à leur capacité d’organiser un bac propre et digne de toutes les références que l’on accorde au Bac bukinabé.

Encore félicitations et merci.

André-Eugène ILBOUDO

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