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Efficacité de l’aide publique au développement : Encore des efforts à faire

Le Centre d’études et de recherche appliquée en finances publiques (CERA/FP), en collaboration avec l’ONG OXFAM, a organisé un atelier de restitution d’une étude sur l’efficacité de l’aide publique au développement (APD) au Burkina Faso, à l’attention des organisations de la société civile et des hommes et femmes de médias, le jeudi 23 juin 2022, à Ouagadougou.

La contribution de l’aide publique au développement (APD) des pays africains est toujours un sujet à débat, voire à polémique. Pour donner un avis éclairé sur la problématique et dégager des pistes pour son efficience, le consortium d’OSC constitué du Centre d’études et de recherche appliquée en finances publiques (CERA/FP), du Balai Citoyen et l’Association des femmes juristes du Burkina Faso (AFJ/BF), en collaboration avec l’ONG OXFAM, a réalisé une étude sur l’efficacité de l’aide publique au développement au Burkina Faso sur la période 2016-2020. Les résultats de ladite étude ont fait l’objet d’un atelier de restitution aux représentants d’organisations de la société civile et des hommes et femmes de médias, le jeudi 23 juin 2022, à Ouagadougou.

Cette étude vise à produire de connaissances et de données sur l’APD afin d’informer l’opinion publique, à servir d’argumentaire de plaidoyer pour les OSC en faveur d’une meilleure gestion de l’APD par les gouvernants. Au Burkina Faso, l’APD prend plusieurs formes à savoir l’aide projet, l’appui budgétaire, l’aide alimentaire, l’assistance et secours d’urgence, la coopération technique. Elle occupe une place importante dans le financement du développement économique et social du Burkina Faso, souligne l’étude. En effet, sur la période de 2011 à 2020, le volume global de l’APD reçue par le pays s’élève à 13 112,97 millions de dollars US, soit un flux annuel moyen de 1 311,30 millions de dollars US sur la période, souligne l’étude.

« Sur la période de 2016 à 2020, le volume de l’aide reçue est passé de 1095 millions de dollars US (630,26 milliards de FCFA) à 2142 millions de dollars US (1 232,71 milliards de FCFA) soit un quasi doublement sur la période ».  Il s’est accru de 7 % en moyenne de 2011 à 2020 et de 18,26% en moyenne de 2016 à 2020.

La Banque mondiale, le meilleur partenaire multilatéral

Pour ce qui est des sources de financement, l’étude montre que les multilatéraux sont les premiers pourvoyeurs de l’aide, avec 61% du volume global. La Banque mondiale, avec une moyenne de 329 millions de dollars, est le premier bailleur multilatéral du Burkina Faso. Elle est suivie par de l’UE (199 millions de dollars), le système des nations unies (11 millions de dollars), la banque africaine de développement (66 millions de dollars), du FMI (61 millions de dollars).

Les participants ont adopté le rapport provisoire sous réserve de la prise en compte des amendements. © : Mahamadi SEBOGO pour Sidwaya.info. Editions Sidwaya.

Les partenaires bilatéraux viennent en deuxième position avec 34% du volume total de l’aide. A ce niveau, de 2016-2020, la France est le partenaire du pays des hommes intègres avec une moyenne de 108 millions de dollars US. Viennent après les Etats-Unis d’Amérique (102 millions de dollars US), l’Allemagne (55 millions de dollars US), le Danemark (38 millions de dollars), le Canada (33 millions de dollars). Les ONG forment ferment la marche des donateurs avec 4% du volume global. Compassion international, Catholic relief services (CRS), Plan international, Save the children, WaterAid, Welt hunger hilfe et Helen Keller international sont les principales ONG apporteuses d’APD au Burkina Faso.

L’analyse du budget de l’Etat, montre que sur la période 2016-2020, l’Etat a mobilisé 276 milliards de FCFA de ressources extérieures, soit une part moyenne par an de 15% des recettes budgétaires mobilisées contre 84% pour les recettes propres. L’analyse par type de financement montre que sur la même période, l’APD est constituée en moyenne de 70% de dons, contre 30% de prêts, avec une tendance baissière des dons et haussière des prêts.

Mettre l’accent sur les secteurs productifs

La gouvernance économique, l’agriculture, l’environnement, l’eau et assainissement, l’éducation, la santé, le transport et communication constituent les principaux secteurs bénéficiaires de l’APD. Si la prise en compte des priorités nationales par les partenaires, l’implication des OSC et du secteur privé sont à saluer, il faut noter que la coordination de l’aide n’a pas toujours permis une adaptation des offres d’aide aux priorités et procédures nationales. A cela s’ajoutent les insuffisances stratégiques au niveau national, insuffisances de résultats, de gouvernance.

Pour une ADP efficace, il faut relever les défis liés à l’amélioration de la capacité d’absorption de l’aide, à la bonne gouvernance à la recherche des financements innovants, l’alignement des procédures des donateurs sur celles nationales, la prévisibilité de l’aide sur une base pluriannuelle, à la meilleure gestion et coordination des ressources.

L’étude recommande également d’inclure dans la politique de recours aux financements extérieurs les questions stratégiques pour la consolidation et l’autonomisation du socle de développement, d’améliorer l’identification et le ciblage des projets/programmes en mettant l’accent sur les secteurs productifs à fort impact sur le développement, lutter contre la corruption, garantir le respect des engagements en améliorant la prévisibilité de l’aide et le respect des principes d’efficacité de l’aide.

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com

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