<p><img class="spip_logo spip_logo_right spip_logos" alt="" src="http://lefaso.net/local/cache-vignettes/L150xH113/arton102592-d2bee.jpg?1613000586" width="150" height="113"></p>
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<p><strong>La pratique de l&rsquo;activité physique et sportive dénommée le « sport pour tous » est une fois de plus de retour dans le quotidien des Burkinabè. Cette philosophie qui avait été insufflée pendant la révolution retrouve sa lettre de noblesse au sein de la population surtout ouagalaise. L&rsquo;activité intéresse de plus en plus toutes les couches sociales de tous les âges sans exception, faisant de Ouagadougou, la future ville de la pratique du sport de masse, derrière la capitale du cinéma. On est même tenté de dire que c&rsquo;est devenu un effet de mode et une activité créatrice de revenus, un business. Reportage ! </strong></p>
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<p>Des voies et espaces publics transformés en des salles de gym en plein air ! Des hommes et femmes, enfants et jeunes, adultes et vieux, chacun avec son style, se laissent aller au rythme du sport. Ouagadougou est en passe de devenir la future ville africaine de la pratique du sport de masse. Du Monument des martyrs en passant par le stade du 4 Août, la zone d&rsquo;activités diverses (ZAD) et autres, ces espaces sont bondés tous les soirs de monde venu de tous les arrondissements de la ville. Si pour certains, c&rsquo;est la gymnastique et l&rsquo;aérobic qui passionnent, pour d&rsquo;autres, c&rsquo;est plutôt la musculature, la marche ou de simples mouvements. Chacun en fonction du besoin de son corps.</p>
<p>La liste des activités physiques et sportives proposée dans ces « salles de gym » en plein air est diversifiée. A vue d&rsquo;œil, on se croirait à Londres, la capitale mondiale du sport qui regorge des stades de haut niveau disséminés à travers toute la ville. Sauf qu&rsquo;ici au pays des hommes intègres, nous ne sommes pas dans un sport de compétition comme à Londres, mais plutôt un sport populaire pratiqué pour le bien-être et la santé.</p>
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<dt class="spip_doc_titre"><strong>Farida Tapsoba, une amatrice de l&rsquo;activité physique et sportive, rencontrée sur son site </strong></dt>
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<p><strong>Ce n&rsquo;est pas un effet de mode mais le prix de la santé</strong></p>
<p>Si la plupart des gens voient en cet engouement autour de cette activité physique et sportive un effet de mode, Farida Tapsoba rencontrée sur l&rsquo;un des sites pense le contraire. « Ce n&rsquo;est pas parce que c&rsquo;est un effet de mode, c&rsquo;est parce que les gens ont compris que c&rsquo;est bon pour leur santé. Quand tu fais le sport tout ce qui est négatif en toi sort, les humeurs et tout le reste. Tu te sens vraiment bien dans ta peau et c&rsquo;est pourquoi, je fais le sport », témoigne celle qui pratique l&rsquo;aérobic depuis plus d&rsquo;une année.</p>
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<dt class="spip_doc_titre"><strong>Mohamed Kagoné, un amoureux de la musculature </strong></dt>
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<p>Mohamed Kagoné, rencontré lui aussi dans cette même salle de gym en plein air, dit avoir opté pour la musculature. « Les gens ne le savent pas, sinon, personne ne va vouloir rester sans faire le sport, parce que, ça vous libère du stress que vous accumulez toute la journée et ça vous permet d&rsquo;être en bonne santé. N&rsquo;attendez pas qu&rsquo;on vienne vous dire de faire le sport », conseille ce quadragénaire qui dit être tombé amoureux du sport et cela fait désormais partie de son quotidien.</p>
<p>Si Ouagadougou séduit par ses salles de gym en plein air, c&rsquo;est pour plusieurs raisons. Il y a ceux-là qui font le sport à titre préventif, mais aussi curatif comme Sanata Diane. « Depuis un certain temps, j&rsquo;avais constaté que j&rsquo;avais des difficultés à marcher et à respirer et lorsque je fais un petit mouvement, je me sentais un peu fatiguée. Avec le conseil de mon entourage, j&rsquo;ai commencé à faire le sport et depuis que j&rsquo;ai commencé, je ne ressens plus les mêmes horreurs », raconte cette jeune dame d&rsquo;une vingtaine d&rsquo;années qui souligne qu&rsquo;elle se sent à l&rsquo;aise et mieux. Tous les mouvements qu&rsquo;elle n&rsquo;arrivait pas à faire, elle les fait maintenant sans problème. « Avec le sport, c&rsquo;est la santé à petit prix. Je paie 5000 francs seulement. Ceux qui ne le font pas encore, je leur demande de le faire pour leur propre santé », conseille Mme Diane.</p>
<p><strong>Il y a pour toutes les bourses</strong></p>
<p>Comme ils ont toujours su le faire, les Ouagalais savent transformer chaque situation en une opportunité. Et le sport populaire n&rsquo;en fera pas l&rsquo;exception. Ils en ont fait une activité créatrice de revenus, un business. Chacun y va de son génie créateur. C&rsquo;est la magie de la créativité. L&rsquo;activité physique et sportive est proposée avec les différentes variétés musicales pour attirer la clientèle. La musique traditionnelle, moderne ou classique est choisie pour accompagner le sport. C&rsquo;est du moins, en fonction de l&rsquo;inspiration du coach.</p>
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<dt class="spip_doc_titre"><strong>Ernest Zongo, entrepreneur et coach sportif </strong></dt>
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<p>On pratique le sport dans l&rsquo;ambiance musicale. De loin, on se croirait même sur une piste de danse. Les gens se défoulent. <br class="autobr"><br />
Pour les modalités, on a pour toutes les bourses. C&rsquo;est à vous de faire votre choix. Il y a des abonnements mensuels de 5000 à 13.000 FCFA. Pour ceux qui ne veulent pas faire des abonnements mensuels, il y a des prix par séance qui varient entre 500 et 2000 FCFA.</p>
<p>Pour l&rsquo;un des coachs sportifs au niveau du monument des martyrs, Ernest Zongo, ces prix proposés aux clients sont des prix forfaitaires et sociaux afin de leur permettre de faire leur activité physique.</p>
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<dt class="spip_doc_titre"><strong>Charles Zoumbara, ancien judoka reconverti en coach sportif </strong></dt>
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<p> « L&rsquo;essentiel, ce n&rsquo;est pas le prix, c&rsquo;est d&rsquo;avoir des populations en bonne santé, parce que ce que nous faisons, c&rsquo;est un prix social ». Des prix forfaitaires, mais qui permettent toutefois de gagner sa part, reconnait-il. « Je suis dans le domaine depuis 2008 et il faut dire que les gens ont compris l&rsquo;importance du sport et se mobilisent de plus en plus, surtout que s&rsquo;est accompagné de la musique, ça amène les gens à aimer le sport. Tout cet engouement et toute cette panoplie de lieux sportifs dans la ville, c&rsquo;est récent et je suis fier de voir que les gens ont compris l&rsquo;importance du sport pour leur santé », affirme le routier du domaine qui a plusieurs lieux sportifs à sa charge avec plus de 200 clients et 16 coachs relais. Cette satisfaction, Charles Zoumbara, ancien pratiquant du judo reconverti en coach sportif l&rsquo;a déjà soulignée. Lui qui dit être dans le domaine depuis 2015. Pour lui, même si ce n&rsquo;est pas son activité principale, ce coaching annexe permet de rentabiliser un tant soit peu.</p>
<p>A côté de ces sites sportifs en plein air, il y a aussi une explosion des salles de gym modernes, avec tout le confort qu&rsquo;il faut, réservées à une catégorie de personnes. Là aussi, entrepreneurs et coaches se frottent les mains. Pour avoir accès à ces lieux précis, il faut débourser entre 23.000 et 28.000 Fcfa en fonction des services sollicités, ou payer la séance à 5000 Fcfa. Des prix pas abordables pour certains clients.</p>
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<dt class="spip_doc_titre"><strong>Soumaiila Traoré, directeur général du sport pour tous </strong></dt>
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<p><strong>Plus de 500 salles de gym, espaces sportifs et pistes de marche enregistrés </strong></p>
<p>Tout cet engouement autour de l&rsquo;activité physique et sportive est très bien apprécié des premiers responsables sportifs. Pour le directeur général du sport pour tous, Soumaïla Traoré, c&rsquo;est un bon travail que les gens font sur le terrain, parce qu&rsquo;ils les aident dans la promotion du sport pour tous, même s&rsquo;il faut reconnaitre qu&rsquo;il faut les organiser pour qu&rsquo;ils puissent proposer un sport de qualité aux populations. « Après la révolution, les gens ne voulaient plus en entendre parler, comme c&rsquo;était un peu forcé. Le sport de masse avait disparu et on remarque de plus en plus qu&rsquo;il y a un nouvel élan donné ces dernières années. C&rsquo;est pourquoi, il ne faut pas commencer à réprimer, il faut plutôt encourager ces initiatives qui permettent de sensibiliser la population au bienfait du sport », explique le directeur général.</p>
<p>Pour accompagner ces initiatives, dit-il, le ministère en charge des Sports a formé environ 1000 coachs et animateurs de proximité qu&rsquo;il a mis à la disposition des populations. « En plus de la formation des coachs, le ministère a diligenté une enquête en 2020 qui a permis d&rsquo;enregistrer tous les sites où l&rsquo;on peut faire le sport dans la ville de Ouagadougou. Et c&rsquo;est au total 533 salles de gym, de pistes de marche et d&rsquo;espaces sportifs, même si tout n&rsquo;est pas encore exploité, qu&rsquo;il va falloir travailler à sécuriser la pratique du sport à tous ces niveaux », a fait savoir Soumaiila Traoré.</p>
<p><strong>Yvette Zongo <br class="autobr"><br />
Lefaso.net </strong></p>
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