<p><img class="spip_logo spip_logo_right spip_logos" alt="" src="http://lefaso.net/local/cache-vignettes/L150xH83/arton102667-b4cc7.jpg?1613337581" width="150" height="83"></p>
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<p><strong>La session du Bureau politique national (organe de décision entre deux congrès) du parti au pouvoir (le Mouvement du peuple pour le progrès, MPP), le samedi 13 février 2021, a fait une sorte d&rsquo;émondage dans ses rangs, par l&rsquo;exclusion de cadres qui se seraient érigés contre les textes fondamentaux du parti. </strong></p>
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<p>Comme dans nombre de partis politiques, la période électorale n&rsquo;a pas été un moment tranquille au MPP. Des frustrés résignés aux départs du parti en passant par le jeu de sous-marin, le parti en a enregistrés. La première session du Bureau politique national (BPN) de l&rsquo;année 2021, première d&rsquo;après-scrutin, se voulait donc un moment de bilan sur ces joutes électorales, avec son volet des cas d&rsquo;indiscipline observés durant la période.</p>
<p> Au terme de l&rsquo;examen des rapports des structures de base du parti, le Bureau politique national a exclu des cadres pour avoir porté atteinte aux textes fondamentaux du parti. Parmi ceux-ci, le maire de la commune de Yaba (province du Nayala, région de la Boucle du Mouhoun), le maire de Karangasso-Sambla (dans la province du Houet, région des Hauts-Bassins) ou encore, celui de Barsalgho (province du Sanmatenga, région du Centre-Nord).</p>
<p>« En réalité, nous n&rsquo;avons fait qu&rsquo;acter…, ces gens-là s&rsquo;étaient déjà exclus. Il y a des gens qui ont quitté et ont créé leur parti. Il y en a également qui sont allés avec des partis politiques tandis que d&rsquo;autres, au lieu de soutenir le MPP dans la campagne, sont partis aider des partis adverses. Ceux qui sont exclus ne peuvent pas nier cela. On n&rsquo;a fait la force à personne », a synthétisé une source de la direction politique nationale du parti, à l&rsquo;issue de cette instance à huis-clos. Selon ce responsable, les concernés ne pouvaient donc s&rsquo;attendre à autre réaction que celle-là.</p>
<p>« Il y a des gens qui sont allés dans des partis de la mouvance. Mais la mouvance, ce n&rsquo;est pas le MPP. Ils disent que c&rsquo;est pour aider le président (du Faso), etc. En 2025, le président ne sera plus candidat, comment vont-ils mener la campagne ? Tous ces gens-là guettent 2025 et vous verrez d&rsquo;ici cette échéance&#8230; Nous sommes quand même de vieux routiers…, ce n&rsquo;est pas aujourd&rsquo;hui on est dans la politique », anticipe l&rsquo;interlocuteur, pour qui les calculs pour 2025 sont engagés.</p>
<p>Un autre membre de la direction soutient qu&rsquo;on adhère à un parti avec ses règles de fonctionnement, dont le non-respect expose à plusieurs niveaux de sanctions, selon la gravité. Il explique à titre illustratif que le MPP a été battu dans certaines localités avec la complicité de cadres mêmes du parti. « Beaucoup sont dans le MPP, mais le MPP les gêne parce qu&rsquo;ils n&rsquo;arrivent pas à faire n&rsquo;importe quoi. (&#8230;). L&rsquo;éthique en politique doit exister », se lâche-t-il pour justifier les décisions du parti et la nécessité de veiller, dans la perspective des municipales, au « respect strict » des textes.</p>
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<dt><img src="http://lefaso.net/local/cache-vignettes/L500xH285/thumbnail_vue_partielle_de_participants_a_cette_premiere_session_bpn_de_2021-4fbbb.jpg?1613337581" width="500" height="285" alt=""></dt>
<dt class="spip_doc_titre"><strong>Vue partielle de participants à cette première session BPN de 2021.</strong></dt>
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<p>« Les gens ne comprennent pas la politique ; ce n&rsquo;est pas parce que ça ne va pas aujourd&rsquo;hui que tu vas quitter, non ! En politique, on peut te mâter aujourd&rsquo;hui et demain tu es promu », répond cette source de la direction politique. Elle rafraîchit les mémoires : « Feu Salifou Diallo, dans le même CDP, les Roch (Kaboré), Simon (Compaoré) l&rsquo;ont maté, mais ils se sont tous retrouvés après et ont continué ensemble (<a href="https://lefaso.net/spip.php?article32436" class="spip_out" rel="external"><strong>Politique : Salif Diallo suspendu de toutes les instances du CDP jusqu&rsquo;à nouvel ordre</strong></a>). (…). Mais aujourd&rsquo;hui, les gens sont très pressés ».</p>
<p><strong>La direction politique n&rsquo;a-t-elle pas imposé des candidatures par endroits, frustrant ainsi des militants ? </strong></p>
<p>Certains militants ont, dans le processus de désignation des candidats aux législatives, affirmé que la direction politique a imposé des candidats à la base. C&rsquo;est le cas dans le Kourwéogo (Boussé). Toute chose qui aurait favorisé le départ de certains cadres du parti. A cette question, un des interlocuteurs convainc : « En réalité, ce sont des manipulations. Quelqu&rsquo;un sent venir les choses, il organise ses partisans pour faire du tapage, en disant que tant qu&rsquo;untel n&rsquo;est pas retenu sur la liste, on n&rsquo;est pas d&rsquo;accord. Ce sont les structures de base qui sont sur le terrain, qui connaissent les réalités, la direction ne peut pas aller contre leur volonté ».</p>
<p>Un des faits marquants des législatives au MPP, c&rsquo;est le rajeunissement (parlant de nouveaux visages) de ses listes. Sur ce point, les interlocuteurs affirment, à expressions près, que c&rsquo;est une dynamique qui va se poursuivre au fil des élections. « On ne peut pas faire passer les mêmes à tout temps. Quand vous prenez le BPN par exemple, nous sommes entre 600 et 700 personnes. C&rsquo;est déjà nombreux, sans ajouter l&rsquo;ensemble des militants du parti. Donc, on ne peut pas prendre les mêmes personnes à tout moment. Il y en a qui ont fait dix, voire quinze ans en tant que député. Ils n&rsquo;ont qu&rsquo;à laisser la place aux autres. Ça aussi, on a qu&rsquo;à être clair. C&rsquo;est pour cela, cette année (législatives de 2020, ndlr), il y a eu beaucoup de nouveaux sur les listes des législatives. Il y a des élus que moi-même, je ne connais pas. Mais c&rsquo;est cela le mérite aussi, ce sont des gens qui se sont battus dans leur localité, ils ont longtemps travaillé pour le parti », note-t-on.</p>
<p><strong>Oumar L. Ouédraogo<br class="autobr"><br />
(oumarpro226@gmail.com)<br class="autobr"><br />
Lefaso.net</strong></p>
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