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Burkina : Le Centre africain d’études supérieures en gestion (CESAG) délocalise à travers l’Ecole des affaires de la Chambre de commerce

C’est dans un élan de synergie d’action que les responsables du Centre africain d’études supérieures en gestion (CESAG) et de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) ont, ce vendredi 19 février 2021 à Ouagadougou, lancé officiellement les activités des programmes de formation délocalisée du CESAG au Burkina. Désormais, les étudiants burkinabè ont, de Ouagadougou, accès à la même formation qu’à Dakar (siège de l’établissement).

Ce lancement des offres de formation du CESAG, délocalisé au sein de l’Ecole burkinabè des affaires (EBA), permet de pouvoir mutualiser les ressources. Cela, dans une logique d’apprentissage collectif pour un transfert de compétences à la fois du CESAG vers l’EBA, mais aussi de l’EBA vers le CESAG.

Cette dynamique prend sa source dans la signature, en 2018, d’une convention de partenariat entre la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso et le CESAG (à la faveur des festivités marquant les 70 ans d’existence de la première institution citée).

Le secrétaire général du CAMES (3ème à partir de la gauche) avec à sa droite, le directeur général de la CCI-BF et le directeur général du CESAG (à sa gauche)

Une alliance qui devra permettre à l’EBA de répondre aux exigences du monde des affaires. C’est du reste, ce discernement qui explique également le partenariat entre l’EBA et l’Ecole française des affaires, et entre l’EBA et la Toulouse Business School (TBS, l’école de commerce de la Chambre de commerce de Toulouse en France).

Le partenariat entre le CESAG et l’EBA a permis à cette dernière de mettre en place, pour l’année académique 2020-2021, deux Licences professionnelles (le CESAG disposant de plus de 17 filières qui seront déployées au fur et à mesure au sein de l’EBA).

« La délocalisation s’est matérialisée en octobre 2020 par l’ouverture de deux filières du CESAG à Ouagadougou. Il s’agit de la Licence professionnelle en techniques comptables et financières et la Licence professionnelle en gestion des entreprises et autres organisations », explique le directeur général de la CCI-BF, le désormais Dr Issaka Kargougou.

Le directeur général de la CCI-BF, Dr Issaka Kargougou.

A l’en croire, cette alliance revêt un intérêt particulier pour l’institution consulaire qui a placé le développement du capital humain au rang des principaux axes stratégiques de promotion du secteur privé national.

La quête permanente de la compétitivité et de la performance

« Ce dispositif a déjà permis de mettre à la disposition des entreprises des jeunes qualifiés, de participer, par la même occasion, à rééquilibrer la pyramide des qualifications dans le pays, de promouvoir la formation continue et de contribuer à réduire le chômage au Burkina Faso », confie Dr Kargougou, convaincu avec cet auteur et chroniqueur, qu’« Investir dans la formation, c’est conjuguer au présent, mais aussi au futur, le souci des hommes et le souci des résultats ».

Le lancement a eu lieu au siège de la CCI-BF

Pour l’ancien directeur général de la Maison de l’entreprise du Burkina Faso, Issaka Kargougou, le CESAG est une école de référence en Afrique et dans le monde de management. « Nous avons voulu profiter des capacités énormes en matière de formation, pour proposer une délocalisation du programme du CESAG. Cela permet aux jeunes burkinabè diplômés, de rester au Burkina Faso, à l’école burkinabè des affaires de la Chambre de commerce et de suivre les formations diplomates du CESAG (les enseignants se déplacent à Ouaga et dispensent les formatons) », explique-t-il, relevant donc que le partenariat est un avantage pour les parents et les apprenants, dorénavant dispensés de payer les frais connexes (logements, nourriture…).

Occasion pour lui d’exprimer une reconnaissance au directeur général du CESAG pour sa vision et son dynamisme qui ont permis, depuis sa nomination en début 2018, d’impulser une nouvelle allure…, avec notamment l’ouverture du CESAG vers les pays membres de l’espace UEMOA (la Côte d’Ivoire en janvier 2019 et l’EBA, faisant ainsi du Burkina le deuxième pays à offrir des programmes de formation délocalisée du CESAG).

Parmi les personnalités invitées, des représentants de la BCEAO, du monde de la recherche ; des étudiants ; des chefs de service des deux institutions.

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Les responsables de la CCI-BF n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin. « Nous allons continuer sur ce chemin, en ouvrant d’autres programmes qui vont aller au Master et, pourquoi pas, au niveau du Doctorat », promet Dr Issaka Kargougou. Mieux, il annonce d’autres programmes qui vont offrir aux opérateurs économiques et aux étudiants, les moyens de renforcer leurs capacités pour être encore plus compétitifs et plus performants dans leurs activités.

« Dans un monde en perpétuelle mutation, marquée par une remise en cause des certitudes idéologiques et économiques les mieux élaborées, nous devons faire preuve d’abnégation dans la recherche de solutions pérennes et adaptées au problème de l’adéquation emploi-formation. Cette adéquation permettra de former des jeunes qui ont la capacité d’analyser et de comprendre le monde actuel, de concevoir et incarner le monde voulu et enfin de construire les passerelles pour que les autres les rejoignent dans le meilleur des mondes », motive le directeur général du CESAG, Pr Balibié Serge Auguste Bayala.

Le directeur général du CESAG, Pr Bayala encourage à relever le défi majeur des ressources humaines, pour gagner la bataille de la compétitivité mondiale.

Il dit espérer que d’ici à la fin de cette première promotion (la formation dure trois ans), le CESAG puisse passer la main à l’EBA pour qu’elle puisse entièrement diplômer ou co-diplômer les formations lancées. L’initiative entre ces deux structures « offre aussi aux étudiants inscrits à l’EBA et qui souhaiteraient faire certains semestres à Dakar, de pouvoir le faire et de revenir valider leur cursus ou leur parcours académique ».

L’ancien directeur de l’Institut universitaire de formation initiale et continue (IUFIC), Pr Bayala, rassure au passage que la délocalisation n’écorche en rien, la qualité de la formation dispensée par rapport à celle offerte au siège du CESAG. « La formation qui sera dispensée sera de haut niveau. C’est le même niveau d’exigence, le même niveau de formation », souligne-t-il.


Notes sur l’EBA et le CESAG

L’Ecole burkinabè des affaires (EBA) est une académie de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) www.cci.bf. Elle a subi des mutations aux fins de répondre aux exigences du temps. Avant d’arriver donc à cette réforme (Ecole burkinabè des affaires), l’établissement a formé des comptables, des secrétaires dactylographes, des transitaires, etc. L’EBA dispose de l’agrément du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, et du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) pour délivrer des diplômes reconnus au niveau international.

L’EBA a pour ambition de mettre au service de l’économie burkinabè, des entreprises et des organisations, des ressources humaines compétentes dans divers domaines de la sphère professionnelle.


Quant au CESAG (www.cesag.sn), il est un établissement communautaire de l’UEMOA. Il a pour vocation essentielle de faire de la formation, la recherche et de venir en appui en conseils aux structures du monde économique, aux administrations… pour, dans un élan de solidarité régional, résoudre les défis du capital humain dans l’espace concerné.


Fort de la pertinence, le secrétaire général du CAMES, Pr Bertrand Mbatchi, lui, magnifie cette coopération entre ces deux structures stratégiques. « Il s’agit, là, d’une synergie positive que le CAMES ne peut qu’encourager en tant qu’un des administrateurs du CESAG, mais également en tant que conseil régional d’assurance qualité et d’accréditation. Le CAMES encourage les synergies, surtout lorsqu’il s’agit de synergies gagnantes, qui vont permettre de renforcer le tissu économique, de donner plus de liberté par le savoir qui permet de faire reculer la pauvreté, l’ignorance », perçoit Pr Mbatchi, souhaitant donc bon vent à ce partenariat.

Oumar L. Ouédraogo

Lefaso.net

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