Au total deux morts et près de 470 arrestations, c’est le dernier bilan, donné par le ministère de l’Intérieur du Niger suite aux troubles qui ont eu lieu à Niamey après l’annonce des résultats provisoires de la présidentielle le mardi 23 février. Aussi, plusieurs maisons ont été attaquées et incendiées dont l’une des victimes est Moussa Kaka, correspondant de RFI.
Le ministre de l’Intérieur Alkache Alhada explique alors dans un point de presse que certains hommes politiques avaient été arrêtés et qu’Hama Amadou, opposant historique, était recherché.
A en croire le ministre, Alkache Alhada, Hama Amadou entretient la tension dans le pays depuis des mois par ses diverses prises de paroles publiques. Il indexe notamment le discours du 21 août dernier où l’opposant appelle à une alternance du pouvoir avant même l’élection présidentielle: «Comment peut-on, avant les élections, organiser une alternance autrement que par la force, autrement que par un coup d’État en fait ? Le 22 septembre, il disait que si sa candidature n’était pas retenue, ce qui était arrivé au Mali arrivera au Niger. Il est arrivé au Mali… un coup d’État… Je ne fais même pas cas des propos racistes qu’il a proférés, ce n’est pas responsable. »
Hama Amadou poursuit ainsi « Tous les actes qu’ils ont posés sont des actes répréhensibles, les auteurs, les coauteurs, complices, instigateurs. Nous n’oublierons rien. Les dossiers sont en préparation et ils vont payer. Nous n’accepterons pas que ce pays devienne un pays de dictature, nous n’accepterons pas que ceux qui veulent coûte que coûte, quelles que soient les conditions, y compris en mettant le feu, arriver au pouvoir, nous n’accepterons pas ça ».
Le domicile d’Hama Amadou a été par la suite encerclé par des dizaines de véhicules de la gendarmerie et des forces anti-terroristes. Présent sur place, son avocat Maître Boubacar Mossi apprend que ces hommes en uniforme sont venus vérifier qu’Hama Amadou se trouve chez lui, une démarche illégale selon son avocat.
Paris à son tour, a encouragé l’ensemble des parties au « dialogue » et « à recourir aux voies légales pour régler tout différend ». La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest et l’ONU ont emboîté le même pas en invitant «toutes les parties prenantes à la retenue ».
Human Rights Watch s’inquiète des violences commises par les manifestants mais aussi de la répression organisée par les autorités. Car depuis mardi, 468 personnes avaient été arrêtées et l’accès à internet est toujours restreint au Niger.
Wendpayangdé Monique SORO
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