<p><img class="spip_logo spip_logo_right spip_logos" alt="" src="http://lefaso.net/local/cache-vignettes/L150xH87/arton103639-97fb7.jpg?1616876454" width="150" height="87"></p>
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<p><strong>Sibila Samiratou Ouédraogo, <a href="https://lefaso.net/spip.php?article100543" class="spip_out" rel="external">candidate aux élections législatives 2020 au compte du mouvement SENS</a>, dénonce dans cette tribune l&rsquo;attitude de ses camarades étudiants dans le cadre du <a href="https://lefaso.net/spip.php?article96556" class="spip_out" rel="external">programme « un étudiant, un ordinateur »</a>. Mis en place par l&rsquo;Etat pour aider les étudiants à acquérir des ordinateurs portables à des coûts abordables, l&rsquo;étudiante dit avoir constaté que certains de ses camarades qui ne sont pas dans le besoin s&rsquo;en procurent et les revendent ensuite dans l&rsquo;optique de se faire de l&rsquo;argent. Pourrait-on espérer construire un « Burkina Faso SENS » en cultivant un tel degré d&rsquo;égoïsme et d&rsquo;insouciance vis-à-vis des moins nantis ? s&rsquo;interroge-t-elle.</strong></p>
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<p>Bonjour, je vous espère en bonne santé. Moi je vais bien par la grâce de Dieu.<br class="autobr"><br />
Aujourd&rsquo;hui, j&rsquo;aimerais que l&rsquo;on discute de l&rsquo;opération « un étudiant un ordinateur ». C&rsquo;est une politique qui vise à permettre aux étudiants de se doter d&rsquo;un ordinateur portable à travers une subvention accordée par l&rsquo;État.</p>
<p>En effet, l&rsquo;étudiant désireux de souscrire à ce programme, devra après inscription, verser la moitié de la somme de l&rsquo;ordinateur qu&rsquo;il aimerait acquérir, et l&rsquo;autre moitié est prise en charge par l&rsquo;État. Félicitations au gouvernement pour cette initiative.</p>
<p>Quand c&rsquo;est bon, il faut le reconnaître.</p>
<p>Malheureusement, dans le cadre de ce programme justement, j&rsquo;étais une fois en discussion avec des camarades étudiants qui me demandaient si j&rsquo;avais souscrit à cette offre. J&rsquo;ai répondu « non », en précisant que j&rsquo;ai un ordinateur, hors d&rsquo;utilisation actuellement car abîmé, mais qui pouvait être arrangé et qu&rsquo;alors, je vais l&rsquo;arranger. Ils ont éclaté de rire pour me faire comprendre après que je n&rsquo;avais vraiment pas « un esprit d&rsquo;Homme d&rsquo;affaires ».</p>
<p> Quand j&rsquo;ai cherché à comprendre, ils m&rsquo;ont dit qu&rsquo;ils ont eux aussi des ordinateurs, en bon état en plus, mais qu&rsquo;ils comptaient s&rsquo;inscrire, en bénéficier, pour ensuite les revendre dans l&rsquo;optique de se faire de l&rsquo;argent. Quand j&rsquo;essaie de les raisonner, ils me disent d&rsquo;économiser mon énergie car cela ne servirait vraiment à rien. Que la majorité de leurs camarades en faisaient autant d&rsquo;ailleurs.</p>
<p>Nous reprochons à nos devanciers d&rsquo;avoir perverti notre système politique et nos mœurs, mais que faisons-nous, quels comportements adoptons-nous pour leur montrer que nous ne sommes pas fiers de cet héritage ? Nous voulons le changement, la droiture, l&rsquo;intégrité, le burkindlim, MAIS, SOMMES-NOUS PRÊTS A PAYER LE PRIX POUR ÉPOUSER NOUS-MÊMES CES VALEURS ? Nous étudiants, censés être des patriarches pour nos jeunes frères qui nous regardent, leur donnons-nous le bon exemple avec de tels agissements ?</p>
<p> Et enfin, la question que je juge la plus essentielle et pour laquelle je me suis engagée à dénoncer ce fait, pourrait-on espérer construire un Burkina Faso SENS en cultivant un tel degré d&rsquo;égoïsme et d&rsquo;insouciance vis-à-vis des moins nantis ? Car pendant que cette mesure se présente, surtout à nos frères de l&rsquo;université publique, comme une occasion pour alléger les soucis logistiques auxquels ils sont confrontés dans leurs études, nous voyons cela plutôt comme une opportunité de business pour se faire de l&rsquo;argent.</p>
<p>Cher businessman, attention, pour ne pas être une honte pour notre génération ! Commences à réfléchir en termes de « qu&rsquo;est-ce le Burkina Faso y gagne » au lieu de « quel intérêt personnel je peux en tirer ». Nous appartenons à une génération qui n&rsquo;écoutera point les corrompus !</p>
<p>À tous ceux qui liront ce post et qui en conclurons « cette fille est immature et inexpérimentée. Elle ne sait pas que les choses fonctionnent ainsi au Burkina Faso », je réponds : « je suis fière de ne pas avoir d&rsquo;expériences en ce qui concerne la politique de la magouille et je prie, espère et prends l&rsquo;engagement ferme de ne jamais aspirer à ce type d&rsquo;expériences ».</p>
<p>Passez un bon week-end !</p>
<p><strong>Sibila Samiratou Ouédraogo</strong></p>
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<p><strong>Lire aussi : <a href="https://lefaso.net/spip.php?article96556" class="spip_out" rel="external">Enseignement supérieur : Un nouveau programme lancé pour faciliter l&rsquo;acquisition d&rsquo;ordinateurs par les étudiants</a></strong></p>
<p><strong>Lire aussi :<a href="https://lefaso.net/spip.php?article100543" class="spip_out" rel="external">Législatives 2020 au Burkina : Sibila Ouédraogo, 23 ans, est la plus jeune candidate</a></strong></p>
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