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Franc CFA : Une farce de mauvais goût de Macron et Ouattara ?

<p><img class&equals;"spip&lowbar;logo spip&lowbar;logo&lowbar;right spip&lowbar;logos" alt&equals;"" src&equals;"http&colon;&sol;&sol;lefaso&period;net&sol;local&sol;cache-vignettes&sol;L150xH76&sol;arton104039-36f2b&period;jpg&quest;1618492407" width&equals;"150" height&equals;"76"><&sol;p>&NewLine;<div class&equals;"rss&lowbar;chapo">&NewLine;<p><strong>Le gouvernement français a rendu publics les deux principaux textes de la « réforme » du franc CFA d&rsquo&semi;Afrique de l&rsquo&semi;Ouest dont un n&rsquo&semi;a jamais été soumis aux parlementaires&period; Ces documents confirment que rien ne change &colon; le contrôle de l&rsquo&semi;État français sur cette monnaie reste identique&period; Emmanuel Macron et Alassane Ouattara n&rsquo&semi;ont rien fait d&rsquo&semi;autre qu&rsquo&semi;une belle opération de communication&period;<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<&sol;div>&NewLine;<div class&equals;"rss&lowbar;texte">&NewLine;<p>Il n&rsquo&semi;aura échappé à aucun observateur attentif que la France est en difficulté sur le continent africain&period; Son emprise sur les pays de la zone franc&comma; ce que certains appellent son « pré carré »&comma; est de plus en plus contestée par les populations des pays concernés&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Paris a déjà été confronté à plusieurs reprises à une telle situation dans le passé&period; Pour s&rsquo&semi;en sortir&comma; le gouvernement français a toujours utilisé la même recette &colon; apporter en surface quelques modifications à son édifice néocolonial afin de faire croire qu&rsquo&semi;il prend en compte les critiques&comma; tout en ne changeant rien au fond&period; L&rsquo&semi;idée est à la fois de gagner du temps et de reprendre la main&comma; voire de resserrer son contrôle&period;<&sol;p>&NewLine;<p>C&rsquo&semi;est ce procédé que les autorités françaises&comma; sous pression&comma; ont décidé d&rsquo&semi;appliquer à nouveau avec la réforme du franc CFA d&rsquo&semi;Afrique de l&rsquo&semi;Ouest&comma; annoncée à Abidjan le 21 décembre 2019 par Emmanuel Macron et Alassane Ouattara&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Cette réforme&comma; adoptée par les députés français en décembre 2020 et par les sénateurs en janvier 2021&comma; vise ainsi à débarrasser le « système CFA » de ses aspects les plus embarrassants&comma; ceux qui ont nourri les critiques répétées des mouvements pour l&rsquo&semi;émancipation monétaire en Afrique francophone &colon; l&rsquo&semi;acronyme franc CFA&comma; la représentation française au sein des instances de la Banque Centrale des États de l&rsquo&semi;Afrique de l&rsquo&semi;Ouest &lpar;BCEAO&rpar;&comma; l&rsquo&semi;obligation pour celle-ci de déposer la moitié de ses réserves de change auprès du Trésor français&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Mais dans le même temps&comma; et c&rsquo&semi;est l&rsquo&semi;objectif principal&comma; elle maintient les fondamentaux du « système CFA » &colon; la parité fixe avec l&rsquo&semi;euro&comma; la liberté de transfert des capitaux et revenus&comma; et la tutelle du Trésor français sur le franc CFA et la BCEAO à travers sa prétendue « garantie » de convertibilité&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Cette stratégie apparaît de manière évidente lorsque l&rsquo&semi;on examine attentivement les nouveaux textes qui ont été adoptés et qui viennent d&rsquo&semi;être rendus publics par le gouvernement français&comma; mais aussi quand on s&rsquo&semi;intéresse à la manière dont les parlementaires ont été utilisés&comma; pour ne pas dire dupés&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>La fausse procédure démocratique<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Contrairement à ce que le gouvernement leur a fait croire&comma; les parlementaires français n&rsquo&semi;ont pas été consultés&period; Le processus d&rsquo&semi;approbation auquel ils se sont soumis et auquel certains ont sincèrement cru était dans les faits sans objet et sans effet &colon; tout avait été déjà décidé et même déjà mis en œuvre&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Voici l&rsquo&semi;explication qui s&rsquo&semi;en suit &colon; Il faut d&rsquo&semi;abord noter que la réforme repose sur deux nouveaux textes&period; Le premier est un accord de coopération monétaire&comma; signé le 21 décembre 2019 par les ministres des Finances des huit pays de l&rsquo&semi;UMOA &lpar;Union monétaire ouest-africaine&rpar; et par le ministre français de l&rsquo&semi;Économie&comma; des Finances et de la Relance&comma; Bruno Lemaire&period; Il remplace un précédent texte datant du 4 décembre 1973&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Le second document est une convention de garantie&comma; signée le 10 décembre 2020 par Bruno Lemaire et Tiémoko Meyliet Koné&comma; gouverneur de la BCEAO&period; Cette convention de garantie prévoit&comma; comme le faisait la convention de compte d&rsquo&semi;opérations de 1973 qu&rsquo&semi;elle remplace&comma; que la France prête sa monnaie &lpar;des euros&rpar; à la BCEAO lorsque cette dernière manque de réserves de change pour couvrir ses engagements extérieurs&period; Il a fallu que le sénateur communiste Pierre Laurent insiste pour que ce texte soit rendu public&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Cet accord de coopération monétaire &lpar;AC&rpar; et cette convention de garantie &lpar;CG&rpar; sont entrés officiellement en vigueur le 1er janvier 2021&period; Premier problème &colon; bien que constituant le cœur de cette pseudo « réforme »&comma; le texte de la convention de garantie n&rsquo&semi;a jamais été porté à la connaissance des parlementaires &semi; ce qu&rsquo&semi;ils n&rsquo&semi;ont pas relevé&period; S&rsquo&semi;il a été depuis mis en ligne par le ministère de l&rsquo&semi;Économie&comma; des Finances et de la Relance&comma; une annexe n&rsquo&semi;a elle pas encore été rendue publique&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Deuxième problème &colon; bien avant que le texte de l&rsquo&semi;accord de coopération monétaire soit soumis aux parlementaires&comma; certaines de ses dispositions étaient déjà appliquées « sur la base d&rsquo&semi;un avenant à la convention de compte d&rsquo&semi;opérations antérieure »&comma; signé en octobre 2020 sous l&&num;8217&semi;empire de l&rsquo&semi;accord de coopération monétaire de 1973&comma; comme l&rsquo&semi;indique le ministère de l&rsquo&semi;Économie&comma; des Finances et de la Relance&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Troisième problème &colon; la réforme dans son entièreté était déjà appliquée bien avant que les parlementaires ne l&rsquo&semi;adoptent&comma; puisqu&rsquo&semi;elle est entrée en vigueur le 1er janvier&comma; alors que les sénateurs ne l&rsquo&semi;ont approuvée que le 28 janvier et que le président Macron a promu la loi correspondant le 3 février&period; Est-ce bien constitutionnel étant donné que l&rsquo&semi;article 53 de la Constitution française stipule qu&rsquo&semi;un traité international ne peut prendre effet qu&rsquo&semi;après avoir été ratifié ou approuvé &quest; Le ministère nous répond que « la convention de garantie a été conclue et mise en œuvre sous l&&num;8217&semi;empire de l&rsquo&semi;accord de coopération monétaire de 1973 »&period;<&sol;p>&NewLine;<p>En somme&comma; les parlementaires ont participé sans le savoir à une opération de communication&comma; voire à une farce &colon; qu&rsquo&semi;ils approuvent ou pas les changements&comma; cela n&rsquo&semi;avait aucune incidence sur le déroulement des opérations décidées et menées par le Trésor français&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Conditions financières associées à l&rsquo&semi;activation de la garantie<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Dans le passé&comma; la France a eu&comma; rappelons-le&comma; deux attitudes quand les banques centrales de la zone franc ont souhaité faire activer la garantie française afin de maintenir la parité du franc CFA vis-à-vis de la monnaie française&period; Soit elle a procédé à une dévaluation du franc CFA comme en 1994&comma; soit elle a fait appel au FMI qui a octroyé les liquidités nécessaires en contrepartie de politiques d&rsquo&semi;austérité et de libéralisation économique&comma; comme cela a été le cas pour la Communauté économique et monétaire de l&rsquo&semi;Afrique centrale &lpar;Cémac&rpar; au milieu des années 2010&period; D&rsquo&semi;ailleurs&comma; dans un document intitulé « Gestion des réserves internationales de la Cémac » et publié en 2018&period;<&sol;p>&NewLine;<p>La prétendue garantie française a toujours été un prétexte permettant à la France d&rsquo&semi;avoir un contrôle politique sur les affaires économiques et monétaires des pays de la zone franc&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Le gouvernement français fait en plus d&rsquo&semi;une pierre deux coups&comma; puisque l&rsquo&semi;un des objectifs cachés de la réforme était de doubler la Communauté économique des États d&rsquo&semi;Afrique de l&rsquo&semi;Ouest &lpar;Cédéao&rpar;&comma; qui a l&rsquo&semi;ambition de créer une monnaie unique pour les quinze pays qui la composent&comma; dont les huit pays de l&rsquo&semi;UMOA qui utilisent le franc CFA&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Les chefs d&rsquo&semi;État de la Cédéao ont en effet élaboré une feuille de route pour l&rsquo&semi;avènement de leur monnaie unique régionale qu&rsquo&semi;ils ont choisi d&rsquo&semi;appeler eco &lpar;diminutif d&rsquo&semi;Ecowas&comma; acronyme anglais de la Cédéao&rpar;&period; Le jour même où la CEDEAO devait se prononcer sur le futur de cette monnaie&comma; Macron et Ouattara ont annoncé&comma; sans avoir consulté quiconque&comma; que le franc CFA serait rebaptisé eco&period; Le couple franco-ivoirien a ainsi opéré un vol pur et simple n&rsquo&semi;ayant pour autres buts que de créer de la confusion et de substituer au projet d&rsquo&semi;intégration monétaire de la Cédéao celui de la France&comma; laquelle cherche à étendre l&rsquo&semi;usage du franc CFA à d&rsquo&semi;autres pays de la région&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Derniers éléments à souligner <&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Le nouvel accord de coopération monétaire et la convention de garantie ne font nulle part état d&rsquo&semi;un changement du nom franc CFA en eco&period; Soit un autre élément de la blague franco-ivoirienne&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Bien que l&rsquo&semi;accord de coopération et la convention de garantie soient entrés en vigueur&comma; ils n&rsquo&semi;ont toujours pas été publiés sur le site web de la BCEAO dont les statuts n&rsquo&semi;ont pas non plus été modifiés&comma; ne serait-ce que pour prendre en compte les évolutions relatives à la présence française dans ses instances&period;<&sol;p>&NewLine;<p>L&rsquo&semi;accord et la convention de garantie n&rsquo&semi;ont pas été soumis aux parlements des pays de l&rsquo&semi;UMOA&period; Il semblerait que ce passage devant les instances démocratiques ne soit pas nécessaire car il s&rsquo&semi;agirait d&rsquo&semi;un « accord en forme simplifiée »&period; Pourtant&comma; le régime d&rsquo&semi;émission de la monnaie est une prérogative parlementaire dans la plupart des Constitutions des pays francophones d&rsquo&semi;Afrique de l&rsquo&semi;Ouest&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Lefaso&period;net <&sol;strong> <br class&equals;"autobr"><strong>Source &colon; <a href&equals;"https&colon;&sol;&sol;blogs&period;mediapart&period;fr&sol;fanny-pigeaud&sol;blog&sol;130421&sol;franc-cfa-la-farce-de-mauvais-gout-de-macron-et-ouattara" class&equals;"spip&lowbar;out" rel&equals;"external">Mediapart<&sol;a><&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<&sol;div>&NewLine;

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