Commune de Banh (région du Nord) : Le maire Ousmane Ouermi face à ses administrés pour dresser un bilan de sa gestion
Le Conseil municipal de Banh, commune située dans la province du Loroum (région du Nord) a tenu sa journée de redevabilité, le mardi 30 mars 2021. Occasion pour le maire et son équipe de dresser les réalisations et actions menées et, partant, de recueillir les préoccupations et suggestions des populations pour la suite.
A l’image de plusieurs autres, la commune rurale de Banh, limitrophe du Mali, est située à environ 75 km au nord de Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord et à 65 kilomètres de Titao (chef-lieu de la province du Loroum d’où elle relève) subit l’insécurité avec pour entre autres conséquences, des populations qui ont déserté des villages, des écoles et autres services sociaux de base fermés.
- Les conseillers municipaux ont affiché leur détermination à transformer le visage de la commune.
Malgré ce contexte difficile, et grâce aux efforts conjugués, le Conseil municipal n’a pas fait dans la résignation. C’est pour rendre compte à ses administrés et présenter les perspectives que le maire Ousmane Ouermi, et ses proches collaborateurs, avec l’appui du Programme des Nations-unies pour le développement (PNUD), dans le cadre du projet d’appui à l’amélioration de la confiance entre les Forces de défense et de sécurité, l’administration et les populations, a organisé cette séance de redevabilité.
- Le maire Ousmane Ouermi a exhorté l’ensemble des conseillers à la synergie d’action dans la promotion de la cohésion sociale, du vivre-ensemble et du développement.
Il ressort de cette revue qu’en dépit des goulots d’étranglement, plusieurs réalisations ont été faites et de nombreuses actions menées. « Depuis 2018, notre élan de travail a été freiné. Les écoles sont fermées. Le contexte d’insécurité rend tout investissement difficile. Quand vous attribuez un marché à un entrepreneur, dès que la banque se rend compte de la localité, elle refuse de l’accompagner. (…). Il y a six mois de cela, la commune était sous blocus, personne ne sortait et personne n’entrait. Mais aujourd’hui, la population vaque à ses occupations ; les personnes déplacées internes regagnent progressivement leur village respectif. Nous sommes en train de travailler pour la réouverture des services publics », présente le maire Ousmane Ouermi. Il souhaite également que certaines lourdeurs administratives, relatives à l’attribution des marchés publics, soient allégées pour permettre une action efficiente des conseils municipaux sur le terrain. Toujours dans cet esprit, M. Ouermi plaide pour la diligence de certains actes de l’Etat, entrant dans le cadre du fonctionnement des communes.
« Mais nous avons pu construire des infrastructures sociales de base, telles que des écoles, des logements pour enseignants, des centres de santé, des forages, un parc de vaccination, des boutiques et hangars de marché et équiper des écoles. Nous avons, à titre d’exemples, construit sept établissements scolaires, quatre centres de santé et de promotion sociale (CSPS, la commune n’en disposait que trois) », explique le maire Ouermi.
A la liste des réalisations, on ajoute l’appui à des élèves et enseignants, la construction de châteaux d’eau et d’une douzaine de forages ainsi que la réhabilitation d’une vingtaine d’autres forages. Il y ressort également que dans le cadre du programme d’urgence au Sahel, Banh a bénéficié de la construction de sa préfecture, de son commissariat et de l’entretien de pistes.
- Le Conseil municipal a aussi distribué 963 chèvres et moutons à des veuves.
Lien utile Commune rurale de Banh : Une localité à la recherche des B.A.-BA du développement
Aubaine pour le maire de se montrer aussi reconnaissant envers les partenaires pour leur appui à ses administrés, surtout aux personnes vulnérables, à travers divers domaines sociaux (dont en vivres, en aliments pour bétail, en matériels agricoles…).
« Sur une recette de plus de 500 millions collectés, les dépenses s’élèvent à plus de 270 millions, pour un taux d’exécution de 54, 60%. C’est un bilan acceptable, vu le défi sécuritaire qui s’impose à nous », apprécie le maire Ousmane Ouermi.
Pour le temps qui reste, le Conseil municipal entend poursuivre les chantiers, avec à l’espoir que la situation sécuritaire continue à connaître une amélioration. « Nous sommes sur la construction d’un forage multi-sectoriel, qui va permettre de ravitailler tous les 42 villages en eau. Les travaux ont démarré, mais le contexte a freiné l’élan », explique le bourgmestre.
Le maire affiche sa détermination à faire changer le visage de sa commune pour le bonheur des 37 449 ménages de sa bourgade (selon le recensement général de 2006).
Selon le point focal du Programme des Nations-unies pour le développement (PNUD) de la région du Nord, cette journée a permis au Conseil municipal d’expliquer sa gestion à sa population.
« Le Conseil municipal a vraiment travaillé »
La population, elle, apprécie les efforts qui sont déployés par le Conseil municipal pour améliorer les conditions de vie. « Le Conseil municipal a vraiment travaillé. N’eût été la situation, la commune se serait métamorphosée. Ce que nous apprécions aussi chez le maire, c’est sa capacité à rassembler la population, sans distinction, à travailler pour la cohésion et l’unité. Je profite pour inviter la population à resserrer les rangs pour ne pas se laisser diviser par les individus de mauvaise intention », a exprimé ce ressortissant, qui plaide en outre pour un accompagnement en activités génératrices de revenus et en appui aux vivres (les paysans n’ayant pas pu cultiver).
O.H.L
Lefaso.net