Développement Communautaire et Perspectives d´Avenir.En milieu rural, notre compréhension du développement est défaillante !
Le morcellement de nos terres cultivables est une très grosse méprise, je dirais même bêtise ! Nos parents cultivateurs à qui on fait chatoyer (miroiter) une « parcelle », aménagée ou pas, ne se rendent pas du tout compte que c´est leur cadre de vie que l´on détruit ! Nous avons vu et vécu toutes les tentatives d´escroqueries. Elles sont nombreuses et multiformes. Regardons ensemble le village de Gonsin dans la commune rurale de SOURGOUBILA et nous comprendrons la tragédie qui s´y déroule !
Aucun millimètre carré de terre cultivable. Toutes les terres y ont été vendues ou détournées par des promoteurs immobiliers véreux ! Les lotissements sauvages, l´expropriation notoire, l´intimidation sont les armes de ces rapaces. Le phénomène a pris de l´ampleur dans toutes les communes.
Des villages entiers sont condamnés à disparaitre complètement, dans tout au plus cinq á dix ans. Les populations seront déplacées car plus aucun espace vital y sera maintenu ! Que dire de nos vieilles mamans qui ne vivent que du travail de la terre !? Que dire de nos éleveurs dont le bétail est obligé d´être continuellement en transhumance !?D´aucuns pensent que le développement passe nécessairement par le lotissement. Peut-être oui, mais redéfinissons enfin le lotissement. On pourrait seulement penser à faire d´abord des routes, à choisir les lieux de culte, les lieus d´école, de collège, de Centres de santé, de Cimetières, sans oublier les endroits destinés aux rites traditionnels, les lieux de Marchés, de Maison de Femmes, de Maison de Jeunes…etc. Et à la fin chaque propriétaire terrien garde ce lui appartenait, c´est à dire ce qu´il a reçu en héritage de ses parents !
Cela pourrait nous éviter bien de problèmes. Pourquoi !? Par ce que nous ne nous sommes jamais peut-être posé cette question : – À qui profitent les lotissements !? D´abord á l´état, certes…mais surtout aux responsables communaux et aux promoteurs immobiliers qui de toute façon sont obligés de « dealer » ensemble. Des maires deviennent subitement riches. Des conseillers communaux deviennent millionnaires. Des exemples illustratifs ; cas du maire de Boulmiougou, Mme Séraphine OUÉDRAOGO qui avait été suspendue par ce qu´elle trainerait des casseroles sur les questions de lotissement notamment à Zongo, à Basinko et dans d´autres localités de son arrondissement.
Dieu seul sait combien de « Séraphine OUÉDRAOGO », peuvent encore exister dans nos communes !?Et nos pauvres parents dans tout cela !? Rien que désolation. Ils tronquent des dizaines d´hectare contre un ou deux lots, qu´ils vont se précipiter de vendre. Avec la maigre somme reçue, ils achètent une moto, passent la majeure partie du temps…dans les cabarets…jusqu´à ce qu´aucun centime ne reste dans leurs poches !
Quel désastre !La prise de conscience est tardive mais le réveil devient douloureux. Résultat, leur vie devient très pénible ! Nous pourrons du doigt montrer un jour à nos enfants, l´endroit où jadis nous jouions quand nous étions nous-mêmes enfants. En ces lieux, les nouveaux riches vont ériger de beaux immeubles, sous l´ombre desquels nos progénitures ne pourront même pas oser y poser les pieds ! Nous pouvons pourtant arrêter tout cela !
À suivre.
SOURCE Noraogo Stéphane Samuel Souly