Affaire cabinet Cecrab : les adeptes déplorent une instrumentalisation de la machine judiciaire
Les adeptes de la spiritualité Cecrabienne ont animé une conférence de presse ce samedi 12 juin 2021 à Ouagadougou. Le but de cette rencontre avec la presse était de situer clairement l’opinion publique sur la suite de l’affaire cabinet CECRAB.
A travers ce face à face avec les journalistes, les Cecrabiens, par la voix de leur porte-parole Yonli Diassibedi, ont voulu attirer l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur trois actes d’importances capitales qui témoignent à leur sens d’un acharnement et d’une instrumentalisation de la machine judiciaire, un bien public géré par l’argent du contribuable, pour nuire soit intentionnellement soit par goût de la méchanceté à des citoyens burkinabè. A en croire le porte-parole, ces gens qui croupissent dans les maisons d’arrêt et de correction ne demandaient qu’une chose : « que leur voix soit entendue et que leur droit constitutionnel à la croyance soit respecté et garanti ».
Qu’en est-il concrètement de ces trois actes importants ?
Selon le conférencier principal Yonli Diassibedi, le premier acte concerne Marius Kaboré, un des Cecrabiens, détenu depuis le 26 novembre 2020 à la MACO qui a vu sa plainte pour agression physique classée sans suite par le juge d’instruction sans plus de précisions sur le motif de ce classement de sans suite. « Est-ce pour un dépérissement de preuves ? Est-ce pour une absence de témoins ? Ou bien il s’agit d’une appréciation de l’agression comme une légitime défense contre Marius Kaboré pour avoir publié des images qui tendaient à expliquer une attitude aux antipodes des principes Cecrabiens et même de la morale sociétale ? » s’est-il interrogé. Et de rétorquer par la négative avant de poursuivre que parfois la décision de classement sans suite se loge dans un jargon flou du droit appelé « intime conviction du juge ».
Le second acte, affirme M. Yonli tient dans le non aboutissement de la plupart des plaintes déposées contre leurs détracteurs qui ont été les premiers à les vilipender sur Facebook avec photo à l’appui. « L’indépendance de la justice, voulue par le peuple, se révèle être un couteau à double tranchant entre les mains d’un clan dans la machine judiciaire pour brimer certains citoyens dans leur droit à la croyance et autres » a expliqué Yonli Diassibedi. C’est pourquoi il a tenu à préciser que le magistrat, quel que soit son grade, est avant tout un fonctionnaire de l’État payé par l’argent du contribuable pour gérer un bien public. Pour lui, il ne saurait donc en faire un moyen de répression pour satisfaire les appétits rancuniers d’un groupe. Et de marteler :« la machine judiciaire doit être utilisée à bon escient, sans passion ni partialité ».
Troisièmement, les conférenciers du jour ont déploré la question de l’appel de la décision qui a vu maître Roch Armel BAKYONO et Marius Kaboré condamnés successivement à 6 mois fermes et 24 mois fermes en sus des amandes. Pour eux, le principe en matière de justice veut que tout jugement rendu en premier ressort soit attaqué dans les 15 jours du prononcé dudit jugement mettant ainsi fin à l’exécution de la décision attaquée (il n’y a pas en principe d’exécution provisoire en matière pénale NDLR). En outre, ils ont indiqué que dans le cas d’espèce de l’affaire Cecrab, les deux détenus ont purgé près de six (06) mois, Maître Roch Armel BAKYONO ayant épuisé sa peine privative de liberté (puisqu’il fut libéré le 8 juin 2021) malgré sa garantie de solvabilité et de résidence attestée par ses avocats qui demandaient sa liberté provisoire.
Et pour la cas précis, Yonli Diassibedi et ses camarades ont annoncé que ce qui jette le froid dans le dos dans cette affaire, c’est que l’expédition, c’est-à-dire une copie de la décision sur laquelle le juge de la cour d’appel doit se fonder pour apprécier la qualification des faits et la motivation de la décision rendue n’est jusque-là pas rédigée par le juge dont la formation collégiale avait statué sur l’affaire. Conséquence, disent-ils, le parquet de la cour d’appel ne peut fixer une date pour la tenue de l’audience d’appel.
Ainsi, déplorent les conférenciers, la décision pénale est en train d’être exécutée par les détenus sans voir leur droit à faire appel aboutir. C’est pourquoi tout en considérant cet exemple comme une forme d’instrumentalisation de la machine judiciaire, ils concluent que ‘’beaucoup de citoyens, en quête de réconciliation nationale et du vivre ensemble paisible, subissent ces formes d’entorse à la loi’’.
Wendemi Annick KABORE
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