Politique

In memoriam : Dr Assimi Kouanda reçoit des hommages d’ « Adieu ! »

Décédé le 1er juin 2021 à Abidjan (Côte d’Ivoire) où il avait élu domicile depuis l’insurrection populaire de fin octobre 2014, l’ancien secrétaire exécutif national du CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès, parti au pouvoir d’alors) a été inhumé ce vendredi, 11 juin 2021 à Ouagadougou, dans l’intimité familiale. Mais avant d’être conduit à sa dernière demeure, feu Assimi Kouanda a reçu des hommages de sa famille politique, de la communauté universitaire et de bien d’autres catégories sociales.

C’est par le siège national du parti, sis avenue Kwamé Nkrumah, qu’a démarré cette journée d’ultimes hommages au successeur de Roch Kaboré à la tête du CDP. Là, ce sont des militants tristes, masquant difficilement leurs larmes, qui se sont inclinés devant la dépouille, rapatriée à Ouagadougou le 8 juin 2021. Dans son discours d’Adieu, le vice-président chargé des questions politiques du CDP, Achille Tapsoba (représentant le président du parti en déplacement hors du pays) est revenu sur les qualités intrinsèques de Dr feu Assimi Kouanda.


« Camarade SEN (c’est comme ça que nous t’appelions affectueusement : Secrétaire exécutif national, ndlr), nous ne pensions pas t’accueillir dans une atmosphère de tristesse, de douleurs et de pleurs au siège de ton parti. Camarade Assimi, nous avions souhaité saluer ton retour au pays par des acclamations et des cris de joie. Hélas ! Nous avions souhaité que tu reviennes travailler aux côtés de tes camarades du CDP pour la reconquête du pouvoir d’Etat par les urnes et réinstaurer la paix, la sécurité, le bonheur et le développement au Burkina Faso. Hélas ! Oui, nous avions souhaité que tu reviennes partager ton savoir sur l’histoire et l’islam aux étudiants et fidèles, et te mettre encore au service du peuple burkinabè. Hélas ! Contre toute attente, le maître de la vie en a décidé autrement, mettant ainsi brutalement fin à cet agenda commun », a lancé Achille Tapsoba, dans un silence lourdement expressif.


« Camarade Assimi Kouanda, tu as été un grand homme politique, historien et enseignant à l’Université de Ouagadougou. Tu as été membre du Comité de Défense de la Révolution, puis maire de l’arrondissement IV de Ouagadougou. Ta connaissance du monde arabe t’a fait nommer ambassadeur du Burkina Faso au Maroc, ministre d’Etat, Directeur de cabinet du président du Faso, secrétaire général adjoint, puis Secrétaire exécutif national du parti. A ces différents postes de travail, tu as toujours accompli tes missions avec abnégation et dévouement », retrace Achille Tapsoba.


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Ses camarades, inconsolables, se souviennent également que c’est avec douleur que Dr Assimi Kouanda a quitté le pays, et pour ne revenir que dans la douleur. La direction politique nationale du CDP retient également qu’en l’espace de quelques dizaines de minutes, l’on a détruit, jusqu’aux fondations, ce que feu Assimi Kouanda a, pendant des dizaines d’années de vie, construit pierre par pierre, feuille par feuille, rassemblé objet par objet.


« Au-delà de ta maison, de ta riche bibliothèque et du matériel, c’est ce que tu as bâti avec affection, ce que tu as collectionné avec passion, ce que tu as conservé avec délicatesse comme ce fameux document rare dans le monde entier, ce manuscrit du Coran, bref, ce que tu as rassemblé durant ton parcours socio-professionnel, intellectuel et politique s’est envolé en fumée dans le ciel assombri de ces journées de violence politique des 30 et 31 octobre 2014 », s’apitoie le porte-parole du parti, ajoutant que malgré ces rudes épreuves, El Hadj Assimi Kouanda est resté stoïque, digne, croyant, militant et intellectuel.


Pour les dirigeants du CDP, l’ancien responsable part avec ses qualités d’homme historien, d’homme politique et d’homme de foi. « Les militants du CDP nourrissaient l’espoir de te revoir parmi eux pour poursuivre notre idéal politique commun social-démocrate. Hélas, ils ne peuvent que s’incliner ce matin devant ta dépouille mortelle. Mais, comme il est écrit dans le CORAN :  » En vérité, c’est Allah qui fend le fruit et le noyau de la datte. Il fait sortir ce qui est vivant de ce qui est mort ; et il fait sortir ce qui est mort de ce qui est vivant. Tel est Allah ! » », cite Achille Tapsoba, revenant sur un pan du parcours révolutionnaire du défunt.


« Tu es maintenant dans une autre dimension, la dimension métaphysique, dans laquelle la physique et le physique ne comptent plus et seul importe le chemin du paradis. Qu’Allah le Tout Puissant et miséricordieux t’accueille dans son immense et merveilleux royaume. Repose en paix et que la terre libre du Burkina Faso te soit légère ! », ont salué ses camarades politiques dans les derniers propos qui l’ont définitivement accompagné du siège du parti.

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L’autre étape d’hommages est l’Université Joseph Ki-Zerbo où il a exercé en tant qu’assistant au département d’Histoire et Archéologie, dont il deviendra le chef, avant d’être nommé vice-doyen des affaires académiques à la faculté des Langues, des Lettres, des Arts, des Sciences humaines et sociales. Là, l’enseignant-chercheur a reçu les derniers hommages de ses collègues et de l’ensemble de la communautaire universitaire.


La dépouille a ensuite été accueillie au domicile pour des recueillements et témoignages de la Fédération islamique, la famille, des autorités et des amis avant la prière mortuaire à la mosquée de Bogodogo, voisine au domicile.
C’est par un ‘’doua » (prières), et ce, après l’inhumation dans l’intimité familiale, que les nombreuses personnes (parmi lesquelles des membres du gouvernement et autres personnalités publiques) qui se sont mobilisées pour la circonstance, se sont séparées.

O.L
Lefaso.net

Lettre de l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré, lue à la cérémonie d’hommages du CDP à Assimi Kouanda.




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