Afrique de l’Ouest : Une table ronde sur l’intégration régionale pour « stimuler la croissance économique africaine »
En vue d’une meilleure croissance économique de la sous-région pour les années à venir, le Millennium Challenge Corporation (MCC) a organisé une table ronde sur l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest le jeudi 17 juin 2021. L’objectif de cette rencontre par visioconférence était de créer un cadre d’échange pour fédérer les ressources indispensables à l’atteinte de ce résultat. Y ont pris part, des représentants du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Système d’échanges d’énergie électrique ouest africain ainsi que de la Banque mondiale.
La table ronde de ce jour s’est focalisée sur les enjeux des marchés régionaux pour l’économie de l’Afrique et du travail d’institutions essentielles, comme la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Banque mondiale, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et le programme régional du MCC, afin de réduire la pauvreté et favoriser la croissance économique. Ainsi, les représentants du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire sont revenus sur la nécessité de fédérer leurs efforts afin d’inscrire leurs nations parmi les pays émergents. L’importance de l’intégration régionale est grande, selon Pauline Zouré, ministre déléguée auprès du ministre burkinabè en charge de l’Économie et des Finances,
« Il faut rationaliser les ressources et les pertes », a-t-elle soutenu tout en précisant que le Burkina considère la question de l’intégration comme « un point crucial » pour relever les défis du développement du moment. Elle préconise de ce fait, la garantie d’un climat propice aux affaires afin de procéder à une redynamisation de l’économie. « L’intégration est la solution pour sortir de la crise et créer de la richesse en vue de parvenir à un véritable développement », a-t-elle expliqué.
L’intervention de Siengui Apollinaire Ki, SG du Système d’échange d’énergie électrique ouest africain à la conférence sur l’intégration régionale
La question de l’énergie était également à l’ordre du jour de cette rencontre. Dans cette même logique de promouvoir l’intégration, Siengui Apollinaire Ki, secrétaire général du Système d’échange d’énergie électrique ouest africain, a souligné qu’il fallait créer un ensemble pour mobiliser les ressources nécessaires. Et ce, aux fins d’exploiter les ressources énergétiques. La vision est d’arriver à un partage d’énergie dans les prochaines années.
A cet effet, Bachir Ismaël Ouédraogo, ministre de l’Energie du Burkina Faso, a montré que le fort potentiel en soleil que possède son pays, pourrait lui permettre de fournir de l’énergie solaire aux Etats limitrophes. Un système de transfert d’énergie qu’a bien expliqué le ministre Ouédraogo à l’ensemble des participants de la conférence virtuelle. Pour lui, le Burkina va offrir l’énergie (solaire) aux autres pays la journée et basculer vers l’importation la nuit. Un partenariat « gagnant-gagnant ».
Pour la représentante de la Banque mondiale à la présente rencontre, Deborah Wetzel, l’intégration régionale est « primordiale » pour redynamiser l’économie de l’Afrique. Cependant, elle n’a pas caché ses inquiétudes face à l’instabilité qui prévaut dans le Sahel en proie à l’insécurité et aux crises politiques.
Pour rappel, le MCC a signé un protocole d’accord avec les gouvernements du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire dans le cadre de son nouveau programme régional d’interconnexion énergétique qui vise à renforcer l’intégration du marché entre les deux pays et le secteur énergétique ouest-africain.
La signature de ces protocoles d’accord intervient après que le MCC ait signé au mois de mai 2021, un accord de coopération avec le Système d’échanges d’énergie électrique ouest africain, une institution spécialisée de la CEDEAO qui se concentre sur l’intégration du système énergétique régional et la réalisation d’un marché régional de l’électricité.
Hamed NANEMA
Lefaso.net