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Procès Thomas Sankara et compagnons :  » Je devrais être une autre victime », général Gilbert Diendéré

L’interrogatoire du général Gilbert Diendéré se poursuit. Il est accusé de subornation de témoins, recel de cadavre et complicités d’assassinat sur la personne de thomas Sankara et ses camarades.

Lieutenant à l’époque et en charge des unités de gardes rapprochées des leaders de la Révolution, aujourd’hui général nie les faits à lui, reprochés et plaide non coupable. D’emblée, Gilbert Diendéré explique à la cours, qu’il était absent, lors de la commission d’assassinat. Il reconnait que ce sont des soldats qui ont ouvert le feu, notamment, Nabié Soni et Ouédraogo Arzouma, dit  » Otis », entre autres. Il soutient que Blaise Compaoré et le commandant Lengani n’étaient pas présents au conseil lors du forfait. Il se rappelle avoir entendu les coups de feu, mais n’ayant pas d’arme, il n’a rien fait; il se souvient, alors en ténue de sport, s’être changé en tenue militaire pour s’informer des faits; Et, c’est là qu’il a appris par un  » je m’en fou », du soldat Nabié Soni, que le capitaine Sankara était dans parmi les victimes.

Le général Diendéré explique que ceux qui ont tué le président du Faso, n’hésiteraient pas à le tuer, s’il avait fait un mauvais pas, au moment des coups de feu. La seule chose qu’il a pu faire dit-il  » j’ai réuni les soldats pour leur dire de se méfier des rumeurs et des tracts qui essaimaient les rues ». Ces rumeurs selon ses dires étaient que plusieurs officiers demandaient à Sankara d’arrêter Blaise Compaoré, mais celui-ci refusait toujours. Il se souvient que la major Zitiyenga avait envoyé une lettre via le soldat Der Somda pour informer le capitaine Sankara que Blaise Compaoré fomentait un coup contre lui. Mais Thomas Sankara dans sa réponse l’avait rassuré en disant, « qu’il n’en était rien et que Blaise était son frère et camarade de Révolution, et, que les mauvaises langues utilisaient le nom de ce dernier pour empêcher l’approfondissement de la révolution ».

Le général Gilbert Diendéré a expliqué à la cours qu’il lui avait été renseigné qu’on devrait s’en prendre à lui. Il s’était préparer pour attendre le coup, mais, personne n’est venu à lui.

Recel de cadavres

Parlant de recel de cadavre, le général Gilbert Diendéré s’étonne d’etre lié à cet évènement; pour lui, c’est un régisseur du nom de Karim Ouédraogo de la MACA qui est venu prendre les corps dans la nuit pour les enterrer à Dagnoen. Il ne l’apprendra plus tard que lorsqu’on lui tendait une liste des noms des personnes décédées et enterrées. Pour lui, les étiquettes mises sur les tombes, ont permis aux familles de rendre hommages aux disparus, mais aussi de reconnaitre les corps des victimes plus tard.

Pour le parquet, le lieutenant Gilbert Diendéré à l’époque ne peut dire qu’il n’était au courant de ce qui passait. Mais, lui, maintient ses propos, que c’était des rumeurs infondés, qui ont été démentis par Thomas Sankara lui-même. Lorsqu’on lui demande, pourquoi n’avoir pas utilisé les commandos de l’unité d’intervention rapide pour riposter au coup, il répond, qu’il n’en avait pas la capacité, parce que ceux-ci étaient déjà à l’intérieur du conseil, à leur poste respectif. Il confie à la cour, que s’il avait tenté d’arrêter les fautifs, il serait l’autre victime aujourd’hui, défendu par la partie civile.

Le général a rendu hommage aux illustres disparus et aux familles des victimes pour clore son intervention.

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