Insécurité au Burkina : l’opposition dit stop ! Ça suffit !
Les membres du cadre de concertation de l’opposition politique burkinabè se sont réunis ce 25 juin 2021. Ils ont passé en revue l’actualité nationale, et au vue des attaques terroristes meurtrières et à ne point finir, ils ont décidé de suspendre le dialogue politique et annoncé une marche pacifique, les 3 et 4 juillet prochains.
Entre massacres macabres de citoyens, et de forces de défense et de sécurité, déplacements massifs de rescapés, et absence de l’autorité de l’État dans plusieurs localités du Burkina, l’opposition politique burkinabè a fait une sortie médiatique, pour dire « trop c’est trop, nous avons assez pleuré nos morts ». « L’heure est grave », lance le chef de file de l’opposition politique Eddie Komboïgo qui ajoute que, la situation sécuritaire au Burkina Faso est dramatique avec près de 795 morts et de milliers de blessés. Ce qui donne du fil à retordre aux Burkinabè indique monsieur Komboïgo, c’est le fait que « le gouvernement n’a ni de vision ni de stratégie pour résorber la question de l’insécurité ». Pour ce faire, l’opposition a annoncé une marche pacifique les 3 et 4 juillet 2021, dans toutes les 45 provinces du pays, pour exiger un réveil du gouvernement sur la dégradation sécuritaire du pays. Ainsi, elle appelle tous les Burkinabè à sortir massivement pour marcher.
« Il est inutile de s’en prendre aux médias »
En plus de la marche pacifique, l’opposition a suspendu sa participation au dialogue politique. Un message fort de Eddie Komboïgo qui a été soutenu par des applaudissements des autres membres du cadre de concertation de l’opposition. « On peut parler d’élections ou de gouvernance lorsque nous sommes en paix », se justifient les membres de l’opposition.
Quand ce ne sont pas des attaques terroristes qui donnent froid au dos ou des infrastructures publiques qui s’écroulent sur des enfants causant des morts, c’est une corruption qui gangrène le pays, a fait savoir monsieur Eddie. Selon son propos, pendant que des innocents se font massacrés, des hauts cadres de l’État ont trouvé le moyen de s’impliquer dans des affaires louches, de corruption. Pour lui, il est inutile de s’en prendre aux médias qui véhiculent les informations, parce que l’heure est à la recherche de solutions idoines.
« Nous sommes la voix des orphelins et des veuves »
L’opposition a pris des mesures fortes. Des mesures parmi lesquelles elle demande la démission du premier et du ministre de la défense, pour incapacité à gérer les urgences du pays. « On ne peux pas continuer à jouer avec la vie d’innocents », soutient le chef de file de l’opposition. « Nous avons posé la question à Christophe Dabiré à l’Assemblée nationale, pour savoir s’il avait une stratégie de lutte contre l’insécurité, et il nous a répondu par la négative. C’est dire que le gouvernement n’a ni de vision de ni de stratégie », a-t-il clamé. A l’écouter, normalement l’on ne devrait pas leurs demander de démissionner, ils devraient le faire eux-mêmes, s’ils étaient réellement soucieux de la vie et du bien-être de la population. « Ils pouvaient jeter l’éponge dès qu’ils ont trouvé qu’ils étaient incapables à gérer les problèmes du pays », a laissé entendre Eddie Komboïgo.
Au Burkina Faso, la mort est devenue un fait banal selon l’opposition qui dit ne pas partager la manière dont le gouvernement traite les Burkinabé. « Nous sommes la voix des orphelins et des veuves. Que le gouvernement ouvre ses oreilles et nous entendent », a fait comprendre le premier responsable du CFOP-BF.
Néanmoins, l’opposition politique burkinabè souhaite à ce que l’on organise un forum sur les états généraux ou les assises de la sécurité, la relance économique, et sur la réconciliation nationale. « Là aussi, le gouvernement n’a pas voulu nous entendre ou nous associer. Il a décidé seul de gérer les choses », a dit Eddie Komboïgo.
L’insécurité au Burkina Faso est arrivée à un niveau, que les mots les plus usités actuellement sont, attaque, embuscade et morts. Et l’opposition dans ce sens dit trop c’est trop ! Ça suffit !
Nicolas BAZIÉ
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