Politique

Insécurité au Burkina : Le président du Faso constate les dégâts ; on attend les « mesures idoines »

Le président Roch Kaboré s’est « enfin » adressé à la nation, une sortie qui était attendue par nombre de Burkinabè avec les évènements de Solhan. Mais pour ceux-là qui attendaient de « grandes décisions », il va falloir compter sur l’incarnation des « mesures idoines » qu’il a promises.

Pour le moment, les populations doivent donc attendre la mise en œuvre de ces « mesures idoines » pour comprendre la portée de ce discours du président Roch Kaboré.

Ce d’autant que ce qui y est dit, n’est pas différent des promesses déjà entendues lors des campagnes électorales. En tous les cas, le président du Faso incarne l’unité nationale, et il détient toutes les institutions pour cela. De ce fait, il est le chef d’orchestre de ce qu’il voudra comme rythme et mélodie pour ses mélomanes, que sont ici les peuple et populations.

Pour que règnent cette cohéson sociale et l’unité nationale, il faut impérativement faire en sorte que tous les Burkinabè, des villes et des villages, comptent dans le mot « peuple » et dans les politiques publiques, à commencer par celles sécuritaires. En d’autres termes, il sera difficile de convaincre des Burkinabè qui se demandent si l’État est au courant de leur existence, de se conformer à la quiétude de la minorité qui ignore les vraies réalités des populations vivant dans les zones d’insécurité.


L’unité nationale ne viendra que lorsque la conscience des souffrances, que vivent ces populations qui croupissent sous le poids des attaques, des menaces et de tous les actes ignobles, seront réellement partagées. C’est cela aussi avoir un destin commun. Et cela doit se vivre à travers les comportements de ceux qui ont en charge la destinée des 20 millions de Burkinabè.

Opter de se comporter, en situation de crise, comme si l’on était en périodes normales, c’est choisir la voie du suicide. Comme quoi, à ce stade où le pays est contraint dans ses limites territoriales, avec autant de morts, de veuves, d’orphelins, de déscolarisés…, chacun doit accepter de céder, volontiers, une partie de son confort. C’est aussi, et encore, cela la marche pour une unité nationale véritable. Ce n’est pas de la mer à boire, c’est une simple volonté, une bonne foi et de la sincérité.

En tous les cas, les marées humaines constatées ce samedi 26 juin 2021 dans les rues de Titao (dans le nord) et de Kaya (Centre-nord), les larmes et les tristes messages qui se sont exprimés lors de ces manifestations donnent un aperçu de ce qu’a atteint le niveau de gravité de la situation. Il appartient à ceux qui ont le pouvoir de décisions d’en faire usage en donnant le ton. Espérons que les « mesures idoines » annoncées en cette soirée dominicale (27 juin 2021) prennent en compte à la fois l’urgence à agir et l’efficacité de l’action !

Oumar L. Ouédraogo

Lefaso.net

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