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Discours de Roch Kaboré à la nation : « Le nombre de morts ne fait qu’augmenter et lui, il ne fait que parler »

Au lendemain du discours du président du Faso à la nation, le dimanche 27 juin 2021, qui suscite beaucoup d’émotions au sein de la population burkinabè, Lefaso.net a tendu son micro pour recueillir l’avis des Burkinabè. Le moins à dire, c’est qu’ils sont tous déçus du message du président.

Prisca Ouédraogo, littéraire en formation : Me concernant, je dirai que le président du Faso au lieu de passer son temps à parler et à rassurer le peuple moralement, c’est mieux qu’il passe à l’action. On a vraiment besoin des actions concrètes, parce qu’il ne fait que parler et jusque-là rien ne va. La situation ne fait que s’empirer, le nombre de morts ne fait qu’augmenter et lui, il ne fait que parler. La parole-là, c’est bon maintenant, on veut des actions, puisque c’est lui que nous avons voté, on attend qu’il fasse quelque chose. Il faut qu’il agisse et laisser les mots là. Les mots, on en a assez eu, on veut les actes.

Prisca Ouédraogo, littéraire en formation

Souleymane Coulibaly, étudiant en 3e année d’anglais : Pour moi, le discours du président du Faso, c’était juste des annonces. Il n’y pas eu de décisions ni de points forts et il n’a pas rassuré le peuple burkinabè sur la situation actuelle notamment sur le plan sécuritaire. Il n’a fait que des annonces, pourtant le peuple attendait des actions concrètes pour être quand même rassuré sur la situation, mais dans le contenu du discours rien n’a été fait.

C’est vraiment désolant que le peuple burkinabè ait enregistré autant de morts ces derniers temps et le président qui sort pour son message à la nation, il n’y ait pas eu une seule mesure forte. C’est très désolant. Je suis totalement insatisfait et le discours était en déphasage avec la réalité du quotidien vécu par les Burkinabè. Nous nous attendons à des décisions au niveau sécuritaire, politique comme économique et social.

Souleymane Coulibaly, étudiant en 3e année d’anglais

En somme, nous nous attendons à une restructuration de la société burkinabè afin de faire en sorte que les aspects qui constituent les nids du recrutement soient bannis, le comportement des dirigeants soit exemplaire, parce qu’on ne peut passer le temps à voler les biens publics et passer le temps à dire qu’il n’y a pas d’argent pour soutenir les FDS sur le terrain. C’est dommage, vu ce que la presse révèle sur la gestion du président Roch Marc Kaboré, on ne peut pas parler de manque de moyens, c’est plutôt manque de volonté politique et il faut que ça change.

Moussa Koanda, citoyen : Je pense que le président du Faso devait parler depuis longtemps, parce qu’il y a eu plus de 100 morts et maintenant que l’opposition dit qu’elle va marcher… qu’est-ce que cela veut dire ? Si j’ai bonne mémoire, quand le président Roch Kaboré voulait prendre le pouvoir, il parlait bien mais maintenant à suivre ce qu’il fait, si les gens ont peur et ne veulent pas le dire, moi je vais le dire, il travaille avec les Français.

Mais ce que nous pouvons dire en ce moment, nous voulons lui dire que s’il veut être un garçon, qu’il le soit, parce que les Français ne se sont jamais impliqués dans une situation et cela a réussi, parce qu’ils ne sont pas bons. Notre prière, c’est que tous nos ennemis soient récompensés en fonction de leurs actes.

Moussa Koanda, citoyen

Mais le conseil que j’ai à donner au président du Faso, c’est qu’il soit un homme et qu’il dissout le gouvernement afin de mettre les gens qu’il faut à la place qu’il faut. Les histoires de copinage sont finies, qu’il tire leçon de ce qui s’est passé avec Blaise Compaoré. En son temps, il avait refusé qu’on parle de son frère et on les a tous chassés. Le travail ne se fait avec des émotions, parce que le pays va mal et nous attendons des décisions de sa part.

Boureima Zongo, employé de commerce : Par rapport au discours du président du Faso, c’est bien mais nous connaissons maintenant la solution à notre problème, ce n’est rien d’autre que les armées étrangères qui sont dans notre pays. C’est pourquoi, nous lui proposons de signer un contrat avec des Russes pour qu’ils viennent nous aider. Car nous savons que tout ce qui arrive au pays, c’est de la faute des traites, les armées étrangères.

Boureima Zongo, employé de commerce

Si les Russes arrivent au Burkina, dans deux mois on n’aura plus de problèmes et on ne parlera plus de terroristes. Mais avant que cela n’arrive, il faut que le président du Faso se débarrasse, lui à son tour, de tous ces noirs-blancs qui ont la peau noire mais des idées blanches dans la tête. Ils se foutent de nous et ils ne sont pas là pour nous mais plutôt pour leurs intérêts.

Propos recueillis par Yvette Zongo
Lefaso.net

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