Manifestation pacifique contre l’insécurité : à Kaya, les populations ont arpenté les rues balais et spatules en mains
Une semaine après leur première marche contre la crise sécuritaire au Burkina Faso, le samedi 25 juin dernier, les populations de Kaya sont sorties ce samedi 3 juillet 2021, pour répondre à l’appel des organisations de la société civile (OSC) et de l’Opposition politique à manifester contre l’insécurité qui gangrène le pays.
Du rond-point de la femme au gouvernorat de Kaya, en passant par le rondpoint du grand marché de la ville, les manifestants ont battu le macadam, en scandant: «On n’est pas d’accord avec cette insécurité, et cette corruption».
Balais, spatules, pillons et branches de Nimier en mains pour les femmes et sifflets, fanfares, djembés et brassards rouges pour les hommes, les manifestants, constitués des membres de l’Association des jeunes démocrates pour la paix (AJDP), de déplacés internes et des femmes des Forces de défense et de sécurité (FDS), ont parcouru plus de 3 km avec leurs banderoles pour remettre leurs pétitions aux autorités locales de la région.
Ces banderoles portent divers messages de leurs mécontentements. «Hontes aux déserteurs, Solhan hier ! Demain à qui le tour», «Des officiers aux combats pas dans les salons. On a faim et on nous tue», «Le commandement en 1re ligne. Sanctions contre les sangsues», «Paix à nos martyrs et rompt rétablissement aux blessés» et «Tous ensemble pour un Burkina débout. Soutien et respect aux FDS et VDP !», «Nous les femmes des FDS, nous en avons marre de voir nos maris s’en aller sans espoir de revenir. Nous les femmes des FDS, nous avons le ras-le-bol de ces cercueils que vous nous ramenez à longueur de journée».
Dévoilant les 9 revendications de l’Opposition politique, le porte-parole des manifestants, Zakaria Sana alias Santé, a listé entre autres, la dotation en urgente des FDS en matériels adéquats, la réponse rapide aux appels à l’aide des VDP et aux populations en cas d’urgence et la mise en place d’un fonds spécial pour une aide d’urgence aux PDI. «Aujourd’hui, les FDS et VDP ont trouvé un avocat à leurs revendications pour de meilleures conditions d’engagements sur le théâtre des combats. Cet avocat, c’est le peuple burkinabè tout entier. Aujourd’hui, les cris et les pleures des veuves et des orphelins du Burkina Faso vont résonner jusqu’aux portes de Kosyam », a poursuivi Santé.
A son tour, la représentante des femmes des FDS, Habiba Bambara/Thiombiano, a exhorté le gouvernement à prendre des mesures idoines pour armer conséquemment leurs maris sur le front. «Comment expliquez-vous que des FDS qui ont reçu une formation sont tuées par des individus qui n’ont reçu aucune formation ? Que voulez-vous faire de vos armements lourds qui doivent être utilisés en temps de guerre ?», s’est-elle questionnée.
Après avoir reçu les messages des manifestants, le haut-commissaire de la province du Sanmatenga, Auguste Kindo, a salué la maturité des manifestants pour cette marche-meeting pacifique, avant de rassurer que leurs doléances seront transmises à qui de droit.
Wendkouni Sawadogo (Correspondant)
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