Economie

Burkina Faso : Les députés se penchent sur la question de la relance économique du « Grand-Ouest »

La question de la relance économique du « Grand-Ouest » du Burkina Faso préoccupe plus d’un. Bobo-Dioulasso, capitale économique du pays, ne répond plus à ce nom au regard de l’état de délabrement dans lequel elle se trouve actuellement. C’est du moins ce que déplore la population de Sya. Lors de ses journées de redevabilité dans ladite ville, qui se sont tenues du 30 juin au 4 juillet 2021, l’Assemblée nationale a décidé de se pencher sur la question.

L’Assemblée nationale a organisé, le vendredi 2 juillet 2021 à la maison de la culture Mgr Anselme Titiama Sanon, une conférence publique sous le thème : « La relance économique du Grand-Ouest ». Cette rencontre, selon le président Alassane Bala Sakandé, devrait permettre d’éclairer tous les acteurs sur les principaux leviers à actionner, « afin de sauver le plus important pan de notre tissu industriel du marasme qui le menace ». Cette deuxième journée de redevabilité a été ponctuée par une communication présentée par Dr Mathias Somé suivie des échanges.

A travers sa communication, Dr Somé a présenté à la population du « Grand-Ouest », la vision du président du Faso, Roch Kaboré, pour redonner à cette région son lustre d’antan. Selon lui, cette initiative présidentielle visant à dynamiser le développement du « Grand-Ouest » du Burkina Faso s’inscrit dans l’engagement que le candidat Kaboré avait pris lors de la campagne présidentielle de 2015 et renouvelé en 2020. Celui de redonner à la ville de Bobo-Dioulasso son statut de capitale économique, en faisant de l’Ouest un modèle de développement intégré.

Les députés se penchent sur la question de la relance économique du « Grand- Ouest »

Le communicateur estime que le choix du « Grand-Ouest », notamment Bobo-Dioulasso, n’est pas fortuit. Il a ainsi expliqué qu’il y a du potentiel important dans les provinces de l’Ouest du pays dans tous les secteurs d’activités à savoir l’agriculture, l’élevage le tourisme, l’artisanat, etc. « C’est une zone industrielle du fait de l’implantation des unités industrielles assez variées et sa position idéale pour les échanges intercommunautaires et aussi internationaux », a-t-il indiqué.

Le choix des composantes pour cette relance

Le plan de relance économique du président du Faso va concerner le secteur sylvo-pastoral avec la construction d’un marché de gros, la création d’infrastructures de soutien au secteur minier et la modernisation de l’aéroport de Bobo-Dioulasso. Ce plan vise aussi à stimuler les activités touristiques dans la région. « La construction du marché de gros pour la zone UEMOA va permettre de desservir toutes les zones de l’UEMOA et même de la CEDEAO. L’étude de faisabilité est terminée et les travaux vont commencer une fois les acteurs sont sélectionnées », a rassuré Dr Somé.

Il a par ailleurs affirmé que la construction d’une telle infrastructure nécessite la modernisation de l’aéroport de Bobo-Dioulasso. Ce qui va permettre à des clients de venir des autres pays par avion, pour acheter leurs produits et les ramener, étant donné que ce marché sera à l’intérieur de l’aéroport. « Le marché de gros produits frais sera à l’intérieur de l’aéroport pour ainsi permettre aux clients de payer leurs marchandises et repartir », a-t-il insisté. Toutefois, il a noté que les travaux de modernisation vont permettre à l’aéroport de Bobo, de répondre aux normes internationales.

Dans le programme du chef de l’Etat, il est prévu également de mettre en place des unités industrielles, capables de contribuer au développement économique du Burkina Faso. Ce plan va concerner la filière bétail-viande, textile, les médicaments, les énergies renouvelables, etc. « Le barrage de Samendéni rentre aussi dans l’initiative du chef de l’Etat avec la création d’un centre d’excellence en pisciculture, avec un centre de formation des acteurs qui sont dans la pêche afin d’approvisionner le marché de gros. Il y aura aussi un centre de production d’alevins afin d’avoir des poissons de qualité. Le président veut que nous puissions tirer profit du grand potentiel de la région », a laissé entendre le communicateur.

L’ensemble des représentants de la Nation ont répondu présents à cette conférence

La mise en place de toutes ces infrastructures aura pour effets directs de stimuler une meilleure structuration et un meilleur encadrement des acteurs du secteur agro-pastoral et halieutique, et partant une amélioration qualitative et quantitative de la production des fruits et légumes, des produits de la pisciculture, de l’agriculture, etc.

Les effets indirects concernent le développement de l’hôtellerie, une dynamisation des activités culturelles et touristiques, un développement des structures de formation pour améliorer une main-d’œuvre qualifiée pour les infrastructures économiques. La modernisation des moyens de transport pour faciliter la mobilité tant à Bobo-Dioulasso qu’entre cette ville et les autres villes de la région et un renforcement des échanges économiques avec les pays voisins et au-delà. « Au total, on observera un développement significatif d’un capital humain de qualité, avec comme corollaires, une nette amélioration de l’employabilité des jeunes et des revenus des ménages », a-t-il conclu.

Les échanges ont permis à la population d’évoquer d’autres préoccupations notamment le bitumage de certaines voies dans la ville de Bobo-Dioulasso et dans certaines provinces de la région, la construction et réhabilitation des infrastructures sanitaires, l’accompagnement des jeunes et femmes avec le financement des projets, la redynamisation de certaines unités industrielles, etc. Toutes ces préoccupations feront l’objet d’étude au sein du Parlement, pour trouver des solutions.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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