Se prononçant sur des sujets d’actualité nationale, l’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP) a confié qu’elle s’est sentie « trahie » par l’opposition politique qui a, à la fois, suspendu sa participation au dialogue politique, et appelé à des manifestations sur l’ensemble du territoire national.
« Le chef de l’Etat, chef suprême des armées, en s’adjoignant le portefeuille de ministre de la Défense nationale, prouve, si besoin était, qu’il est le premier soldat au front, car la sécurité nationale constitue le principal fléau qui mine notre pays et requiert toutes les énergies et toute l’attention au plus haut sommet de l’Etat », apprécient les conférenciers, à travers la déclaration liminaire, le récent remaniement ministériel du président Roch Kaboré.
Sur cette actualité liée à la sécurité, l’APMP exhorte le gouvernement à « prendre toutes les dispositions nécessaires » pour renforcer la sérénité et l’engagement des Forces de défense et de sécurité et permettre le retour diligent des déplacés internes. C’est pourquoi, les responsables de cette faîtière politique se sont dit stupéfaits que l’opposition ait à la fois suspendu sa participation au dialogue et lancé unappel à une marche dans l’ensemble des 45 provinces du pays. Et ce, relèvent-ils, malgré l’appel du président du Faso à surseoir aux manifestations pour « susciter l’union sacrée des acteurs politiques et de la nation toute entière face aux défis sécuritaires et sociaux… ».
Me Bénéwendé Stanislas Sankara, principal animateur de la conférence, a appelé à l’union des Burkinabè face aux défis sécuritaires.
« Quand on veut faire de la politique, il faut être plus sérieux »
L’APMP dit donc déplorer cette attitude des responsables du Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF) qui ont, au lieu de favoriser des concertations, des propositions et la recherche de solutions communes aux maux qui polluent le vivre-ensemble, préféré l’agitation politicienne, susceptible de contribuer à la dégradation du climat social. Les conférenciers qui sont revenus sur le principe et les règles qui régissent le dialogue politique, notamment l’esprit de consensus, ont confié que la majorité présidentielle s’est sentie « trahie » par le CFOP-BF qui a annoncé sa suspension du dialogue politique(17 et 19 juin, la reprise avait été arrêtée de commun accord pour le 3 juillet 2021,).
« Au sortir du dialogue politique, aucun des co-présidents (Simon Compaoré pour la majorité et Eddie Komboïgo pour le CFOP-BF) n’a signifié qu’il y avait une divergence de points de vue. Cependant, nous avons été surpris du retrait de l’opposition politique du cadre de dialogue politique. (…). L’opposition a trahi le dialogue politique… Quand on veut faire de la politique, il faut être plus sérieux », estime Me Bénéwendé Stanislas Sankara, en commentaire à une des questions des journalistes qui ont voulu, entre autres, savoir si la majorité se sentait trahie par l’opposition.
De g. à d. : Le président du PDC, Abdel Aziz Fadel Sérémé ; la responsable des femmes de l’UPC, Jacqueline Konaté ; Bénéwendé Stanislas Sankara (président UNIR/PS) et le Secrétaire exécutif du MPP, Lassané Savadogo ont été les animateurs de la conférence.
« L’APMP sereine et engagée dans la lutte au quotidien du peuple »
C’est pourquoi, et comme suite au message du président du Faso, l’APMP invite le CFOP-BF au retour au cadre de dialogue et à préserver l’esprit qui l’entoure.
« L’APMP souhaite vivement que ce dialogue soit cultivé à tous les niveaux, car il est le gage de notre volonté d’œuvrer ensemble à trouver les solutions salvatrices aux différents défis qui se dressent à notre pays et à notre peuple. Au demeurant, l’APMP, faisant le constat qu’il n’existe au Burkina Faso aucune crise politique ou institutionnelle, invite le gouvernement à prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir la stabilité des institutions et un ancrage démocratique fort au travers d’une gouvernance vertueuse », plaide la coalition soutenant le pouvoir.
Pour sa part, l’APMP se dit sereine et engagée dans la lutte au quotidien du peuple pour relever ses énormes défis de l’heure, notamment ceux en rapport avec la sécurité et la mise en œuvre du programme du président du Faso, pour lequel, plus de 57% des Burkinabè lui ont accordé leur confiance.
Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
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