C’est un mouvement de troupeau d’éléphants (militants de l’ADF/RDA), partis du quartier Cissin (siège du parti), qui ont déposé valises et baluchons dans le quartier voisin de Gounghin, au siège national de l’UPC, en cette soirée de samedi, 10 juillet 2021.
C’est tout un dispositif, dans une grande mobilisation, qui a été déployé au siège national de l’UPC (Union pour le progrès et le changement) pour recevoir ces »migrants » politiques.
Comme pour montrer patte blanche ou leur niveau d’appropriation de leur désormais parti politique, les nouveaux venus, à travers leur porte-parole, sont parés des couleurs de l’UPC. A en croire des intéressés, ce sont les secrétaires généraux des douze arrondissements de Ouagadougou et des commmunes rurales du Kadiogo qui quittent ainsi l’ADF/RDA avec leur base pour rejoindre le « parti du lion ». Du côté de l’ADF/RDA (Alliance pour la démocratie et la Fédération/Rassemblement démocratique africain), des sources confirment le départ de responsables de strcutures de base, mais sans commentaire sur la question.
« Nous démissionnons du parti ADF/RDA pour déposer notre valise à l’UPC dont le président est Zéphirin Diabré, homme d’action et de vision. (…). Nous avons eu une nouvelle maison qui est l’UPC, avec notre président Zéphirin Diabré comme leader incontestable », a clamé le porte-parole des démissionnaires, Ilboudo Jules (le Baloum Naaba de Zingdsé), jusque-là secrétaire général provincial de l’ADF/RDA au Kadiogo. Ces nouveaux adhérents disent être désormais des « soldats à la disposition de l’UPC et prêts à exécuter les mots d’ordre du parti ».
Membre de la majorité présidentielle depuis le double scrutin du 22 novembre 2020), l’UPC appartient, avec l’ADF/RDA et Le Faso autrement, au Réseau libéral africain et à l’internationale Libérale. L’UPC y a été admise à l’issue de la 13e Assemblée générale à Nairobi, du 22 au 25 mars 2017, avec le parrainage de l’ADF/RDA (l’UPC a formulé sa demande d’adhésion en 2014). Une admission qui a donné lieu à une cérémonie au siège de l’UPC, en mars 2017, en présence du président de l’ADF/RDA, Me Gilbert Noël Ouédraogo. A leur tour, l’UPC et l’ADF/RDA vont « œuvrer » pour l’arrivée de Le Faso autrement de Dr Ablassé Ouédraogo dans cette grande famille de libéraux.
En février 2020, le président de l’Alliance pour la démocratie et la Fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), Me Gilbert Noël Ouédraogo, va être officiellement porté à la tête du Réseau libéral africain, à loccasion de la 16e Assemblée générale de l’organisation, tenue à Ouagadougou.
A quelques mois donc de la présidentielle au Burkina, l’objectif était de voir arriver à la tête du Burkina, un pouvoir libéral, à l’image du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Mais les résultats du 22 novembre 2020 ont voulu que se poursuive le règne des sociaux-démocrates avec le MPP (le CDP étant également d’obédience socio-démocrate).
Avec ce mouvement de militants de l’ADF/RDA vers l’UPC, c’est le pouvoir, notamment le MPP, qui se frotte les mains, même si cela n’étouffe pas du tout les chances d’une arrivée d’un pouvoir libéral au Burkina.
Mais en tous les cas, c’est un coup dûr, incontestablement, pour l’ADF/RDA qui, depuis l’insurrection populaire, enchaîne des défections. L’un des derniers gros départs avant cette vague est l’avocat Bouba Yaguibou qui a, en juin 2018, rejoint le CDP, d’où il est élu député à la faveur du 22 novembre 2020.
Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
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