CENI : « Aucune disposition nous autorise à recevoir une récusation », Clément Sawadogo, ministre de l’Administration territoriale
À la suite du report de l’élection du bureau de la CENI et de la récusation des commissaires de la CENI désignés au titre de la chefferie, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Clément P. Sawadogo, a tenu une conférence de presse le 13 juillet pour donner des explications.
Initialement prévue le 12 juillet 2021, l’élection du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a été reportée au 15 juillet. Ce report, d’après le ministre Clément P. Sawadogo, permet de peaufiner le processus et de ramener le calme au sein des acteurs.
En effet, à peine désignés pour siéger au sein de la CENI, deux commissaires font l’objet de contestations. Le premier est Bonaventure Dimsongdo Ouédraogo, désigné commissaire de la CENI au titre de la société civile, récusé par l’opposition politique qui met en doute sa neutralité. Le second est Tasséré Savadogo, représentant de l’opposition, dont la présence au sein de la CENI est contestée par un mouvement de la société civile qui pointe son activisme politique.
En réponse à ces deux demandes de récusations, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation affirme qu’il ne peut pas trancher. « Il n’y a aucun élément matériel ni juridique qui nous permet d’engager une procédure de récusation », a-t-il assuré.
Le chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF), pour justifier cette récusation, affirme que Bonaventure Dimsongdo Ouédraogo, désigné au titre de la société civile pour représenter les autorités coutumières, avait participé activement à la campagne du MPP, parti au pouvoir, aux élections de novembre 2020.
Mais le ministre affirme qu’en « dehors des dispositions du code électoral, aucune loi ne les autorise à recevoir une récusation ». De plus, ajoute Clément Sawadogo, « la loi ne prévoit pas une validation des commissaires par les autres composantes de la CENI ». Autrement dit, il n’appartient pas au CFOP de valider le commissaire désigné par les coutumiers.
De son côté, le Réseau des mouvements du Burkina Faso (RM/BF) évoque un « activisme politique débordant et des prises de position partisanes » du commissaire Tasséré Savadogo, commissaire de la CENI au titre de l’opposition, pour demander sa récusation.
En réaction à cette demande, le ministre de l’Administration territoriale indique que la loi n’empêche pas les commissaires de la CENI de militer au sein d’un parti politique. La seule chose qui leur est interdite est d’être membre dirigeant d’un parti. Et dans ce cas de figure, le commissaire doit seulement démissionner de son poste avant de rejoindre le bureau de la CENI.
Pour conclure, Clément Sawadogo affirme qu’aucune des demandes de récusation n’est traitable. Ainsi, les deux mis en cause peuvent bien siéger à la CENI comme commissaires au regard du code électoral.
Nado Ariane Paré (Stagiaire)
Lefaso.net