La crise née de la mise en place du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ne laisse pas indifférent des observateurs de la vie politique nationale. De ceux-là, Harouna Dicko, ancien dirigeant du Rassemblement politique nouveau (RPN) et bien connu pour être alerte sur les questions de droit, en lien surtout avec la vie politique. On se souvient par exemple qu’aux municipales de 2006, il s’était illustré en attaquant la configuration des démembrements de la CENI devant le Conseil constitutionnel qui lui avait donné raison, provoquant du même coup le report desdites élections. Dans la présente déclaration, Harouna Dicko se prononce sur la crise autour de la mise en place du bureau de la CENI.
C’est dans le souci de voir notre démocratie en construction faire un pas en avant que, dans ma déclaration du 16 mai 2021, j’avais demandé au Ministre d’Etat Pengdwendé Clément SAWADOGO de revenir sur les instructions de sa lettre n° 2021-0103 du 27 avril 2021 par laquelle il avait invité les Gouverneurs de région à notifier la démission de fait à certains maires et de procéder à leur remplacement.
C’est dans ce même souci aujourd’hui que je demande au Chef de file de l’opposition de revenir sur sa déclaration de la conférence de presse du mercredi 14 juillet 2021 à savoir que « à défaut d’un remplacement de Monsieur Bonaventure Dimsongdo OUEDRAOGO, les commissaires de la composante opposition politique ne siègeront pas à la CENI »
Je formule cette demande sur la base de la pertinence des dispositions des articles 5, 7 et 10 du Code électoral aux termes desquelles l’élection du représentant des autorités coutumières comme Président de la CENI est possible.
Par contre, aux termes des dispositions de l’article 11 du Code électoral aucun des quinze commissaires ne peut être membre du bureau de la CENI :
1- s’il est âgé de moins de 25 ans ou de plus de 65 ans ;
2- s’il est membre dirigeant d’un parti ou formation politique.
Or, se sont les Présidents des partis politiques de l’opposition qui ont la fâcheuse habitude de se faire désigner comme commissaires à la CENI avant de démissionner de leurs responsabilités politiques, et cela pose une vraie question de morale politique mais pas de légalité. Le Chef de file de l’opposition gagnerait plutôt à remplacer le Président de l’UFC Monsieur Issa BALIMA dans sa propre composante, avant de récuser le commissaire d’une autre composante.
Moi je pense que c’est l’existence même de la CENI dans sa forme et sa composition actuelles qui constitue un problème de démocratie républicaine.
« ne m’en voulez pas – raa ning’m talé yé – aou kana djigui n’na – ta ngnigee k’am – »
Ouagadougou, le 15 juillet 2021
Harouna DICKO
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