Après quatre ans de suspension, les concertations entre le gouvernement et ses partenaires sociaux sur les préoccupations majeures du monde du travail ont repris ce lundi 19 juillet 2021, sous la présidence du Premier ministre Christophe Dabiré. Les travaux prennent fin le 23 de ce mois.
Pour mémoire, la rencontre gouvernement/syndicats, pour l’examen du cahier de doléances de l’année 2017, entamée le 21 mai 2019 n’avait pas pu se poursuivre en raison de conflit. Durant cette période de suspension, les multiples dates proposées pour la reprise des travaux n’ont pu trouver de consensus, malgré la feuille de route élaborée lors de la rencontre du 5 juillet 2019. Cette situation n’a pas permis l’examen consensuel du cahier des doléances de 2017 présenté par les organisations syndicales.
Le Premier ministre a encouragé l’ensemble du gouvernement à toujours promouvoir ce type de partenariat
La reprise des concertations ce lundi 19 juillet 2021 offre ainsi une chance inouïe aux deux parties d’échanger sur les propositions de réponses du gouvernement relatives aux cahiers de doléances de 2017 à 2021. Le chef du gouvernement, Christophe Dabiré, s’est réjoui de la tenue effective de cette rencontre qu’il salue à sa juste valeur. Par ailleurs, il a honoré l’esprit de suite des présidents des organisations syndicales, des secrétaires généraux qui, après quatre années de suspension, ont accepté revenir autour de la table pour échanger sur les préoccupations des travailleurs.
Le dialogue social, de son avis, doit être permanent avec les travailleurs et avec le patronat. Toute chose qui permettra, selon lui, de créer des emplois, des richesses et de remettre le Burkina sur le chantier de la croissance. Sur la nécessité d’améliorer le climat social, le président du Faso dans un certain nombre d’adresses à la nation, avait invité le monde du travail et le gouvernement à trouver les voies et moyens pour créer une trêve sociale qui peut permettre de relancer le développement économique et social du pays.
Des membres du gouvernement
La date du 19 juillet 2021 doit être marquée d’une pierre blanche parce qu’elle ouvre la porte vers cet idéal. Relativement aux préoccupations des syndicats, le Premier ministre, en homme averti, dira qu’il appartient au gouvernement de prendre en charge l’ensemble de ces préoccupations, de discuter de façon franche avec les partenaires sociaux et de dire ce qui est possible afin de s’accorder sur la manière d’apporter les réponses appropriées à ces différentes questions.
Aussi, il s’est réjoui du discours prononcé par le président du mois de l’Union d’action syndicale (UAS) qui a permis de révéler les préoccupations de l’heure des travailleurs. « Nous allons les examiner avec toute l’attention qui sied et de toute façon les ministres qui sont dans la salle pourront apporter en live les réponses appropriées. Et s’il y a des questions qui nécessitent que l’on aille au plus haut niveau de l’Etat pour apporter les réponses appropriées, nous nous saisirons de cela. Nous échangerons avec le président du Faso pour voir ce qui est faisable en fonction des capacités réelles de notre pays. Je félicite les travailleurs et je les encourage à toujours maintenir la voie du dialogue », a-t-il promis.
Le syndicat est ouvert au dialogue, rassure le président du Mois de l’UAS
En retour, il a invité les uns et les autres à sortir de toute logique de suspicion permanente et d’affrontement systématique qui compromet la paix sociale, pour avoir des échanges francs, sincères et réalistes. De son côté, le président du mois de l’UAS, par ailleurs secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs du Burkina, Erneste Abdoulaye Ouédraogo, a expliqué que cette rencontre tant attendue se tient dans un contexte difficile marqué par les attaques terroristes et la maladie à coronavirus qui ne sont pas de nature à faciliter la vie des Burkinabè.
En ce qui concerne leurs préoccupations, M. Ouédraogo a clarifié le fait qu’ils (les syndicats) ne veulent pas seulement tirer la couverture sur les travailleurs et les militants mais sur l’ensemble des Burkinabè parce qu’aujourd’hui, il faut voir la dimension Burkina. « Cela veut dire que toutes les questions que nous avons posées seront examinées tout en tenant compte de tout ce que nous vivons au quotidien », a-t-il précisé.
Photo de famille
Les réclamations mettent en avant, entre autres, l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. Il est également question du respect de la liberté syndicale. A ceux qui se demandent si cette rencontre va aboutir, le président du mois de l’UAS rassure qu’ils n’ont pas de position figée. « Nous verrons à la négociation ce qui nous a été proposé par le gouvernement », a-t-il tranché.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
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