Politique

Jean-Luc Mélenchon à l’Université Joseph Ki-Zerbo : Une leçon pour les politiciens burkinabè !

Pour clôturer son séjour au Pays des hommes intègres, le président du mouvement « La France insoumise », Jean-Luc Mélenchon, a animé une conférence publique, le mercredi, 21 juillet 2021 à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou. Certes, c’est une démarche politique pour le candidat à la présidentielle française de 2022, mais les politiques burkinabè doivent en tirer leçon.

« Y-a-t-il un avenir en commun dans la francophonie ? » C’est sous ce thème que le député français a échangé avec son public, venu nombreux pour le rendez-vous. C’est un nouveau terrain, mais le président de « La France insoumise » n’a pas changé de manière. Un discours sans support, des exemples crus et parfois ironiques ; il s’est ‘’baladé » pendant plus d’une heure.

Au moment où ‘’l’insoumis » prêchait dans la salle du PSUT (Programme socio-économique d’urgence de la transition, 500 places) pleine à craquer par des étudiants, politiciens et leaders de la société civile, un dossier en justice attend l’ancien membre du parti socialiste, Jean-Luc Mélenchon. En effet, le média français L’Obs a annoncé que l’association l’Ere du peuple et sa mandataire financière, au service de Jean-Luc Mélenchon lors de sa campagne en 2017, ont été mises en examen pour soupçons de « prêt illicite de main-d’œuvre » et « usage de faux ».

C’est pour dire qu’à l’instant même où Mélenchon scandait « A bas l’impérialisme ! A bas le néocolonialisme ! A bas la corruption ! », il y a son passé qui traîne encore dans les couloirs de la justice de son pays. Les faits ne datent pas de maintenant et cela ne semble pas lui troubler le sommeil, comme a laissé comprendre son conseiller spécial Bernard Pignerol, le président de l’Ere du peuple : « C’est une mise à examen à minima, qui ne tient pas et ne m’inquiète pas ».

Jean-Luc Mélenchon est préoccupé par la campagne de 2022 qui se prépare maintenant. Comme il l’avait bien dit à la conférence publique, le futur n’est pas une fatalité qu’on devrait attendre, pour le paraphraser. Le futur est le résultat d’une vision d’aujourd’hui. Opération de charme ou pas, l’ancien journaliste a tiré son épingle du jeu et a pris son vol dans la même soirée pour regagner dans l’Hexagone.

Ici au Burkina Faso, que retient-on de ce passage ‘’réussi » de Mélenchon ? Il n’y a pas de tapage médiatique, mais le thème choisi a drainé grand monde, même s’il faut ajouter la qualité oratoire du principal acteur. Une thématique d’actualité dans un temple du savoir, telle l’université Joseph Ki-Zerbo !

Nos politiques gagneraient également à échanger sur des sujets qui touchent les enjeux du Burkina avec des cibles adéquates, au lieu de troquer la participation aux activités politiques par le carburant et autres gadgets. Le changement et le développement prônés sur les lèvres ont aussi leur place dans le milieu intellectuel.

Il serait trop osé de dire que cette pratique n’a pas vu le jour au Pays des hommes intègres, lorsqu’on sait que Laurent Bado animait des conférences publiques dans des universités. Mais où en sommes-nous avec cette pratique aujourd’hui ? On préfère de grandes places publiques, pour les remplir recto-verso avec des participants qui, majoritairement, ignorent l’objectif principal de leur mobilisation. Ils sont nombreux, ceux qui viennent à des activités avant de demander leur objet réel.

Et si on changeait un peu les méthodes … ?

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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