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Burkina : Le vivre-ensemble sous les quatre Républiques passé au peigne fin par des acteurs de l’histoire

Sur initiative du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), plusieurs acteurs et témoins de l’histoire politique du Burkina ont échangé, le jeudi, 12 août 2021 à Ouagadougou autour du thème : « Le vivre-ensemble au Burkina Faso de la 1re à la 4e République ».

Selon le directeur exécutif du CGD, Dr Thomas Ouédraogo, l’Etat, ce sont certes les institutions, mais aussi tous les citoyens à la fois. C’est pourquoi, il rappelle qu’au-delà des divergences, il faut construire une nation forte, sur laquelle on peut fonder les espoirs. « Nous sommes inscrits dans la quête de la stabilité, de la paix. Et en tant que Centre pour la gouvernance démocratique, nous avons eu l’idée de problématiser le vivre-ensemble ; parce que, malgré le choc historique et économique, les acteurs qui, pour la plupart ne sont plus de ce monde, ont tenu le pays », a relevé le premier responsable du CGD, Dr Thomas Ouédraogo, pour qui, le Burkina aura une issue favorable en matière de cohésion sociale à travers les acteurs et la bonne gouvernance.

Dr Thomas Ouédraogo a, à l’issue des échanges, résumé les enjeux du thème.

C’est dans un décor bien campé et une salle du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) qui a refusé du monde, que les panélistes ont déroulé leur communication, chacun à travers son sous-thème. Et pour dérouler les communications, les organisateurs n’ont pas fait dans la dentelle dans le choix des intervenants. Ainsi avait-on le macro-économiste et consultant international en développement, Pierre Claver Damiba ; l’ancien ambassadeur du Burkina aux USA et homme politique, Frédéric Guirma ; l’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité, Ernest Nongma Ouédraogo, par ailleurs actuel maire de la commune de Téma-Bokin.
Toujours au titre des panélistes, il y avait l’ancien ministre, ancien président de l’Université de Ouagadougou, chercheur et biochimiste, Pr Odile Nacoulma ; l’ancien ministre du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, Benoît Ouattara ; l’ancien vice-président de la CEDEAO, Jean De Dieu Somda ; l’ancien ministre de la Communication et enseignant en journalisme, Pr Serge Théophile Balima ; l’ancien secrétaire général de la Commission nationale de la Francophonie et homme politique, Paul Ismaël Ouédraogo ; le responsable du Centre de Formation politique Kwamé Nkrumah (centre de formation du parti au pouvoir), Dr Émile Paré, et l’ancien membre du Conseil national de la transition et président du parti politique « Fasosidrouwo », David Moyenga.

Ici, Paul Ismaël Ouédraogo (en chapeau) pendant sa communication, avec à sa droite, le directeur exécutif du CGD, Dr Thomas Ouédraogo, et à sa gauche, le modérateur, Luc Marius Ibriga (contrôleur général d’État).

Si certains ont livré leur communication en présentiel, d’autres l’ont fait à distance à partir de leur pays de résidence.
Ainsi, dans son témoignage, Pierre Claver Damiba a souligné la nécessité de la vision et de la solidarité pour construire une nation. Dans son développement, et se référant à l’actualité, il a affirmé que le terrorisme est aussi lié à la faiblesse des gouvernants, car depuis les indépendances, aucun gouvernant n’a construit une nation forte. « Ils se sont laissés divertir », a-t-il dit, insistant sur le manque de solidarité entre les pays africains.

L’activité a réuni des participants venus de divers horizons, dont des partis politiques, des organisations de la société civile, des écoles et universités.

Pour parvenir au vivre-ensemble, poursuit Pierre Claver Damiba, il faut construire la nation, qui, elle, est fondée sur la solidarité.
Abordant le vivre-ensemble sous la première République, Frédéric Guirma estime qu’« on n’a pas pu préparer les populations à l’indépendance ». Il en veut pour illustration que dans aucune des langues nationales, la notion d’« indépendance » n’est exactement traduite. « L’indépendance a été prise d’une manière cavalière », déclare Frédéric Guirma.

A en croire l’ancien opposant au pouvoir Compaoré, le vécu sous la première République a été marquée par une absence de cohésion sociale et les élites n’étaient pas non plus en situation de gouverner. Il en veut pour entre autres preuves que le premier président, Maurice Yaméogo, a dirigé le pays comme une ‘’propriété privée », conduisant au soulèvement populaire du 3 janvier 1966.

C’est dans cette tendance de témoignages, d’anecdotes qui ont caractérisé des passages de l’histoire des républiques, d’analyses des contextes et parfois de comparaisons entre époques que les autres panélistes ont poursuit la matinée de dialogue démocratique.


« Que chaque citoyen ait la liberté de s’exprimer et que l’on mette fin à la mauvaise gouvernance, qui conduit toujours à des insurrections et des insurrections conduisent à des pouvoirs d’exception. Tant qu’il n’y a pas de stabilité, il n’y a pas de développement. Que l’on lutte contre la corruption, en respectant la gouvernance, qu’il y ait la transparence dans les décisions et qu’on évite la politisation de l’administration », peut-on, en partie, résumer avec Pr Serge Théophile Balima qui a témoigné sur la période 1987-1991.

O.L
Lefaso.net

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