Renvoyée le 12 août 2021 pour faute de mouvement d’humeur des Gardes de Sécurité Pénitentiaire, l’audience du jugement des présumés terroristes suit son cours ce vendredi 13 août 2021 au Tribunal de Grand Instance Ouaga II. C. K est l’accusé entendu à la barre. Pour lui, il est innocent des faits qui lui sont reprochés et nourrit le désir de retrouver sa famille. Mais les faits étant constitués, le tribunal l’a déclaré coupable et le condamne à une peine d’emprisonnement ferme de 21 ans assortie d’une période de sûreté de 14 ans et une amende de 2millions de francs CFA.
L’audience des présumés terroristes est à son dernier jour ce vendredi 13 août 2021. Le premier dossier traité, concerne le mis en cause C. K un berger de nationalité malienne née en 1990. Devant le juge d’instruction l’accusé a indiqué être marié à deux femmes et père de sept enfants. Mais à l’audience du jour il a nié partiellement en mentionnant avoir une femme et sept enfants. Il est reproché à C.K d’appartenir à un groupe d’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste. Il est également poursuivit pour dégradation volontaire des biens immobiliers et mobiliers. Pour comprendre si ce dernier fait réellement partie d’une association de malfaiteurs, une série de questions lui a été soumises. Certaines questions ont été répondues et ces réponses sont conformes à celles données devant le juge d’instruction. Cependant les questions pour savoir s’il appartient au groupe terroriste, C.K les a esquivées en faisant savoir qu’il n’entendait pas et ne comprenait pas les questions. Au regard de cette attitude, le ministère public a relevé qu’à l’instruction, l’accusé a usé de la même stratégie. De ce fait, le tribunal a déclaré sous proposition du ministère public, C. K coupable des faits qui lui sont reprochés, il le condamne à 21 ans de prison ferme avec une période de sûreté de 14 ans assortie d’une amende de 2 millions de francs CFA. C.K en cas d’insatisfaction de la sentence prononcée, il dispose d’un délai de 15 jours à compter de ce vendredi 13 août 2021 pour faire appel.
Les faits
Dans la nuit du 6 au 7 novembre 2017, la brigade de gendarmerie de Bourzanga a été attaquée par des individus armés. Bourzanga est situé dans la province du Bam au Burkina Faso dans la région du Centre Nord. La garde ayant entendu un bruit est allée voir ce qui se passait. C’est en ce moment, qu’il a pu voir derrière les arbustes un groupe et ils ont ouvert le feu. Le bâtiment a été criblé de balle. Le commandant habitant non loin du poste de gendarmerie ayant été mis au parfum de ce qui se passait par le garde qui a pu fuir a demandé un renfort pour la riposte. Des documents, l’ordinateur qui servait à la rédaction des procès verbaux, les engins ont été endommagés. Aussi, sur le lieu de l’attaque, un cahier dans lequel un message en langue arabe a été inscrit a été retrouvé. Il y était inscrit « le secret Ansaroul Islam va s’étendre jusqu’en Afghanistan ». Au bout de l’enquête pour identifier ceux qui avaient ouvert le feu, C.K le prévenu du jour a été saisi pendant qu’il était au marché.
Au regard du poste qui était détruit, il a été détenu à la brigade de gendarmerie de Kongoussi et pendant qu’il y était cette brigade a aussi été attaquée par des individus non identifiés. Mais comme C.K avait des outils de sûreté sur lui, il n’a pas pu s’évader. Et est-ce pour le libérer que la gendarmerie de Kongoussi avait été attaquée aussi? Selon le ministère public, au moment de l’enquête, ils n’ont pas pu faire parler l’accusé et pour cela il a été envoyé à Ouagadougou. Devant le juge d’instruction à Ouagadougou, la même chose a été constatée, l’accusé n’a pas dit mot jusqu’à ce que le juge le mette en confiance en lui disant que s’il collaborait il pourrait avoir la chance de revoir sa famille et il a cédé en répondant aux questions dans l’ultime but de pouvoir revoir sa famille. Il a apporté des éléments de réponse en indiquant qu’il faisait parti du groupe qui a attaqué la gendarmerie de Bourzanga. Il a renchérit en disant que ce groupe est constitué de 15 membres soit 12 Peuhls et 3 Béla. Outre cela il a localisé le groupe en laissant entendre qu’il était situé entre Djibo-gourga-Nassoumbou. Devant les enquêteurs, tout comme à l’audience du jour C.K a tenu le même comportement en ne voulant pas répondre à la question de savoir pourquoi ils ont perpétré cette attaque.
Les réquisitions du parquet
Pour ce qui précède, le ministère public a demandé au tribunal de déclaré C.K coupable des faits qui lui sont reprochés et de le condamner à une peine d’emprisonnement ferme de 21 ans assortie d’une période de sûreté de 14 ans et une amende de 2millions de francs CFA.
« L’accusé a déclaré faire partie d’une association de malfaiteurs. Ce groupe est Ansaroul Islam, reconnu être contre l’État. Il a même donné la situation géographique de ce groupe constitué de 15 membres, des biens immobiliers et mobiliers ont été endommagés, un cahier où était inscrit un message en arabe a été retrouvé » a cité le ministère qui conclue que les faits sont constitués. Pour cette raison le tribunal à déclaré C. K coupable.
Mireille Bailly
L’article Jugement des présumés terroristes : un accusé qui veut revoir sa famille, condamné à 21 ans de prison ferme est apparu en premier sur FasoPiC.
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