Abus de confiance, c’est le nom de l’affaire qui a amené M.L (nom d’emprunt) à se retrouver à la barre d’un tribunal pour se défendre.
De go, M.L a reconnu les faits de détournement. Il reconnaît avoir dévié des caisses de la coopérative dont il était le trésorier général, la somme de plus de 8 millions de FCFA. Comment a-t-il fait ?
La coopérative est une société concessionnaire de la SONABEL. En français raccourci, cela veut dire que la coopérative achetait l’électricité de la nationale du « courant » qu’elle revendait aux populations. Lorsque l’heure venait de faire les factures, M.L les établissait en double. Le premier exemplaire rentrait effectivement dans les caisses de la coopérative, mais le second exemplaire allait dans ses poches. Du moins, c’est ce que les responsables de la coopérative, le président en tête, l’accusent d’avoir fait.
Mais ML nie cette partie de l’affaire. Il assure devant le tribunal qu’il n’a pas été à la base de la machiavélique idée de détourner les caisses de l’association. L’accusé accuse à son tour le président de la coopérative. C’est lui qui l’a instruit, en 2017, de trouver des moyens pour qu’ils puissent tirer avantage de leurs postes au sein de l’organisation.
Et c’est ainsi qu’il est entré en laboratoire et a sorti cette recette de double facturation. L’accusé affirme donc que lorsqu’il percevait l’argent de la facture en doublon, il le remettait directement au président de la coopérative. Celui-ci lui donnait sa part et le reste, foi du trésorier général, le capitaine de l’association le répartissait entre les autres membres dirigeants de la coopérative. M.L assure que sur les plus de 8 millions qu’il a détournés, il n’a eu droit qu’à seulement 600 000 FCFA en tout et pour tout !
Mais pourquoi mettre du sable dans son propre couscous ?
Mais si tel est le cas, pourquoi le président aurait-il mis du sable dans ce plat de couscous où lui-même tirerait d’assez non négligeables boulettes d’intérêt ? Le trésorier révèle que les choses ont dérapé lorsque le président a voulu faire embaucher sa fille comme caissière. M.L a alors proposé que ce recrutement soit fait via une assemblée générale.
Cette douce opposition aurait suscité alors le courroux du président qui a commandité l’audit, lequel a fait la lumière sur ce détournement de fonds.
Dit-il la vérité ? Le président de la Coopérative nie tout en bloc. Il n’est pas au courant de ce qui, à ses yeux, est un montage grossier du trésorier général pour ne pas payer les 9 millions de F CFA que la coopérative lui réclame.
Après avoir écouté tout ceci, le parquet a requis que le mis en cause soit condamné à 12 mois de prison assortis de sursis, ainsi qu’à une amende de 200 000 F CFA assortie également de sursis. L’objectif étant que M.L puisse rester libre pour travailler à rembourser la coopérative.
Le juge suivra-t-il la réquisition du procureur ? Le dossier a été mis en délibéré.
Faso7
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