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Baydrams, enseignant et artiste musicien: La craie, le micro et…Smarty

<p><strong>Enseignant de profession&comma; et natif de Pô &lpar;Nahouri&rpar;&comma; l’artiste musicien&comma; Abou Dramane Bayigabou alias Baydrams rêve&comma; à 29 ans&comma; de conquérir la scène internationale avec sa seconde passion&comma; la musique&period;<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Il y a deux mois jour pour jour&comma; avant ce matin ensoleillé du mercredi 4 août 2021&comma; ce serait peut-être à l’école primaire de Parkiri&comma; dans la commune de Gogo &lpar;province du Zoundwéogo&rpar; que nous aurait reçu&comma; dans sa classe de Cours moyen deuxième année &lpar;CM2&rpar;&comma; Abou Dramane Dounaoubon Kouwelibé Bayigabou ou « Monsieur Bayigabou »&comma; comme l’appellent ses élèves&period; Depuis 2017 qu’il tient la craie&comma; ses supérieurs lui refilent ces élèves de fin cycle qui rêvent d’une entrée au collège&period; Une décision&comma; peut-être&comma; guidée par ses résultats avec sa classe&period; « <em>J’ai toujours eu un bon pourcentage&comma; avec mes élèves&comma; toujours supérieur à la moyenne provinciale et en notation individuelle j’obtiens régulièrement 9 sur 10<&sol;em> »&comma; informe-t-il&period; L’enseignement pour lui&comma; c’est une passion acquise au fil de ses quatre années de pratique&comma; même si cela aurait pu être un legs maternel&period; Sa mère&comma; institutrice de profession&comma; ne lui a jamais forcé la main&period; Il a embrassé le métier en décrochant son admission au concours de la fonction publique en 2015&period; Mais très vite&comma; il a aimé le job&comma; dit-il&comma; se sentant aujourd’hui « <em>responsable<&sol;em> » du devenir des bambins qu’il a sous sa coupe et fier de les voir réussir&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Star malgré lui              <&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Entre M&period; Bayigabou et ses élèves&comma; il existe une alchimie qui le met à l’abri des déboires que vivent certains de ses collègues face à des apprenants souvent dures d’oreilles et de comportements&period; A la vérité&comma; à côté de son caractère « <em>débonnaire<&sol;em> »&comma; « <em>appliqué<&sol;em> » et « <em>serviable<&sol;em> » qui plait à son petit monde&comma; c’est surtout à cause de sa seconde casquette&comma; celle-là même qui fait l’objet de frime et fait aussi monter sa côte auprès des camarades et amis&period; M&period; Bayigabou est artiste musicien&period; Une pop star&comma; même si&comma; lui&comma; refuse l’étiquette&period; Trop « <em>ronflant<&sol;em> »&comma; à son goût et il ne veut pas « <em>se prendre la tête pour peu<&sol;em> »&period; Modeste &quest; Assurément&period; Nous découvrons en lui ce trait qu’il dissimule difficilement à notre rencontre&period; Bel homme&comma; filiforme&comma; voix basse et éloquence aérienne&comma; fluide et douce&period; La barbe taillée au style de feu Dj Arafat&comma; artiste ivoirien icône du coupé décalé&comma; vient parfaire le contour triangulaire de son visage&period; Vêtu de noir&comma; discret&comma; comme le personnage lui-même qui fuit souvent le regard&period; Il s’est choisi le nom d’artiste « <em>Baydrams&comma; l’aigle intègre<&sol;em> »&period; « <em>Baydrams<&sol;em> » pour simplifier son long patronyme&comma; « <em>l’aigle<&sol;em> » en référence à la prestance et la vivacité du rapace et « <em>intègre<&sol;em> » qu’il a piqué de l’autre appellation du Burkina Faso&comma; « Pays des hommes intègres »&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Tout feu tout flamme <&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Pour son style musical&comma;  « l’aigle intègre » a opté pour une création personnelle&period; Une sauce à la Baydrams &colon; un mélange de rap&comma; ragga&comma; slam et une dose de « djongo »&comma; un genre musical traditionnel de son terroir natal gurunsi kasena dont les pas de danses allient souplesse du corps&comma; dextérité et vigueur des pieds&period; Sourire XXL et un brin joyeux&comma; il confie &colon; « <em>disons que ce que je fais c’est de l’afro-ragga<&sol;em> »&period; « <em>Danse pour moi<&sol;em> »&comma; le titre de son premier single&comma; a fait un carton&comma; à sa sortie en 2017&period; Un carton circonscrit particulièrement dans la région du Centre-Sud&comma; mais un succès tout de même qui le réjouit à plus d’un titre&period; Surtout quand&comma; le son est  « validé »&comma; chez lui&comma; à Pô&period; « <em>Dès que je suis sorti de studio&comma; j’ai presté dans une cérémonie à Manga et il se trouvait sur les lieux des gens venus de Pô&period; Ils ont tellement aimé qu’ils ont fait la prodada &lpar;éloges&comma; dans le jargon de rue&comma; ndlr&rpar; à leur retour&period; Mon téléphone crépitait sans cesse et c’est là que j’ai su que le son était balaise<&sol;em> »&comma; confie-t-il&comma; le pouce en l’air&comma; et une joie non dissimilée&comma; qui aurait pu bien traduire aussi qu’il a su&comma; dès lors&comma; que la musique était son truc et même sans son salaire d’enseignant il ne craignait pas de devoir l’abandonner pour faire autre chose plus lucrative&period;<&sol;p>&NewLine;<p>« <em>Laisse-les parler&comma; laisse-les piailler&comma; Laisse-les parler&comma; laisse-les piailler<&sol;em> »&comma; le refrain de son titre&comma; aussi facile à retenir qu’à fredonner&period; Lors de ses scènes&comma; le public en chœur le reprend&comma; noyant voix et instruments&period; Il adule enfants&comma; jeunes&comma; adultes et vieux&period; Sur les réseaux sociaux&comma; des vidéos-challenge s’enchainent et rivalisent de la maitrise&comma; qui de la chanson qui des pas de danses djongo&period; Quelques temps après la sortie de « <em>Danse pour moi<&sol;em> »&comma; il se souvient que Pô a réclamé même un concert&period; Baydrams &colon; « <em>avec mon seul single&comma; les gens de Pô m’ont dit de venir faire une prestation&period; J’étais tout de même surpris parce que je n’ai jamais vu le concert d’un artiste avec un seul morceau&period; Finalement ça eu lieu au maquis le Matignon&period; Le son a été bissé&comma; rebissé et encore&period; Et ça été une réussite inattendue<&sol;em> »&period; Ailleurs&comma; la nouvelle « <em>coqueluche<&sol;em> » est invitée à prester&period; Il fait la scène à Ouagadougou au &OpenCurlyQuote;&OpenCurlyQuote;Baba village’’ de l’artiste musicien Floby&comma; à Réo&comma; à Zorgho et à Pouytenga&period; Il traverse même la frontière et régale des admirateurs à Navrongo et Bolgatanga&comma; des villes septentrionales du Ghana&comma; situées respectivement à 32 kilomètres et 62 kilomètres de Pô&period; « <em>C’était vraiment top<&sol;em> »&comma; lâche-t-il&comma; la pensée évadée&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Le jeu avant l’enjeu<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Avant sa « <em>révélation<&sol;em> » au Matignon&comma; à Pô&comma; Baydrams était un peu dans le « <em>noir<&sol;em> »&comma; à l’image de monsieur tout le monde&period; Dans la cité&comma; celui qui était bien connu&comma; c’est l’enseignant&period; Pas l’artiste&period; Fils ainé d’une famille de quatre gosses&comma; son père dans le commerce des céréales et sa mère institutrice&comma; rien ne le prédestinait à être une bête de scène de la musique&period; L’enfance&comma; pour ce qu’il confesse&comma; était l’école&comma; la maison&comma; la bibliothèque&period; Sa mère veillait à ce que la lecture occupe une bonne place de son temps libre&period; Dans les romans&comma; il découvre les mots&comma; puis les textes d’auteurs africains engagés&period; Il adorait aussi le chant et la récitation&period; Pour faire passer certaines leçons il lui arrive de les convertir en couplets de chanson&period; « <em>Mais tout cela était pour moi un passe-temps<&sol;em> »&comma; se remémore-t-il&period; Juste un divertissement donc et un rien sérieux comme quand&comma; avec des camarades de sa classe de 4e&comma; il forme un groupe de jeunes rappeurs en herbe&comma; « <em>small wariors<&sol;em> »&comma; qui passe quelques fois pour des freestyles sur les antennes de la radio locale Gulu de Pô&comma; à l’émission « zone rap » de DJ Maze&period; Un autre groupe nait plus tard des cendres de small warriors&comma; mais pour la danse freestyle&period; Puis encore un autre&comma; « born to fight »&comma; pour le rap de nouveau&comma; avec des camarades et amis&period; Comme un feu de paille&comma; Born to fight également s’éteint&period; Manque de conviction et peu de charisme des membres&comma; confie-t-il&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Smarty&comma; comme un phare<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Dans les années 2000&comma; le rap avait le vent en poupe dans la capitale&comma; Ouagadougou&period; Des artistes se démarquent&period; Faso Kombat&comma; Duden J&comma; Smokey&comma; Baloukou et bien d’autres&period; Les tubes passent en bouclent sur les ondes des radios&period; Baydrams découvre le groupe Yeelen du duo Manwdoé et Smarty&period; Il craque surtout pour Smarty qu’il prend en total admiration&period; Dans sa façon de rapper&comma; il y voit tout ce qu’il admirait &colon; les textes&comma; l’engagement et la mélodie&period; « <em>Smarty pour moi&comma; c’est le roi&comma; le top du top&period; Si je fais aujourd’hui de la musique&comma; c’est surtout grâce à lui<&sol;em> »&comma; confesse-t-il&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Baydrams rêve alors de scène&period; De featuring avec son idole&comma; Smarty&period; Quand il rencontre son manager par le biais d’un co-chambrier à l’école de formation des élèves-enseignants de Dédougou&comma; il insiste sur le rap mais&comma; lui&comma; propose « <em>un truc dansant avec un peu de rythme de djongo »&period; &OpenCurlyQuote;’ Danse pour moi’’<&sol;em> » est concocté&comma; grâce à ses revenus et un prêt contracté en banque&period; Un tabac&period; Deux ans plus tard&comma; grâce à un appui financier du ministère en charge de la Culture via sa Direction régionale au Centre-sud&comma; Baydrams entre en studio et sort avec son premier album&comma; intitulé « <em>La main de Dieu<&sol;em> »&period; Quatre titres y figurent&comma; Taïka&comma; Bamenzoula&comma; Bemoukiya et une intro&comma; toujours de son style afro-ragga mais des textes engagés&comma; chantés&comma; à la fois&comma; en français et en dans sa langue maternelle Nankana&period; Dans Bemoukiya&comma; le second titre qu’il réussira à « <em>cliper<&sol;em>» après celui de son premier single&comma; il interpelle les jeunes filles sur le choix de vie&comma; rangée&comma; respectueuse et polie plutôt que volage&comma; légère et matérialiste&period; Taïka&comma; l’artiste s’en prend aux parents qui rejettent le choix du &lpar;de la&rpar; conjoint&lpar;e&rpar; de leurs enfants sur la base de son occupation ou sa passion&period; Une autobiographie&comma; ont soupçonné certains de ses fans&period; Dans Bamenzoula&comma; l’aigle intègre chante la femme&comma; fille&comma; épouse&comma; mère&period; Il y fait un clin d’œil à sa génitrice qui l’inspire et le soutient dans sa passion&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Le succès&comma; le point de mire<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>A 29 ans&comma; Baydrams est célibataire sans enfant&period; Le mariage&quest; Un bonheur qu’il se réserve d’en avoir avec sa copine à qui il compte bientôt passer la bague au doigt&period; Peut-être&comma; il exigerait ce jour&comma; cerise sur le gâteau&comma; son plat préféré&comma; le kagnounon&comma; un met de chez lui fait à base de feuilles&period;<&sol;p>&NewLine;<p>En attendant&comma; l’amoureux de la guitare&comma; n’a d’yeux que pour son futur d’enseignant-artiste&period; Artiste surtout car&comma; sur la balance&comma; il vote plus pour sa carrière musicale qu’il veut réussie&period; Pas seulement dans son giron du Centre-sud&comma; ni même au plan national mais au-delà du Burkina Faso voire dans l’antre du rap&comma; les Etats Unis d’Amérique ou du ragga&comma; la Jamaïque&period;<&sol;p>&NewLine;<p> <&sol;p>&NewLine;<p><strong>Difficile décollage<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>De grandes scènes&comma; Baydrams n’en compte pas pour le moment dans son palmarès&period; Parce que « <em>les moyens financiers ne sont pas au rendez-vous<&sol;em> » pour mettre en orbite ses œuvres&period; La com et les tournées coûtent les yeux de la tête sous nos cieux et Baydrams en a conscience&period; Sa nature réservée&comma; plutôt pusillanime&comma; se qualifie-t-il&comma; l’empêche d’aborder les personnes susceptibles de lui donner un coup de pouce&period; Une faiblesse qui l’habite depuis tout petit&period; Il s’explique &colon; « <em>je crois que la timidité qui est en moi est un défaut que j’ai gardé depuis mon enfance parce j’ai été contraint à moins de sorties donc moins de rencontres&period; C’est d’ailleurs pour cela qu’aujourd’hui je passe plus de temps à la maison que dehors à mes heures libres&period; Le seul lieu où je me surprends moi-même à avoir un dynamisme hors pair&comma; c’est lorsque je suis en prestation ou je joue de la musique&period; Là c’est comme si je suis dans une autre dimension&period; Mais je précise que je ne prends aucun stupéfiant&comma; j’en ai jamais pris de toute ma vie même la simple cigarette<&sol;em> »&period;  Pour sa carrière qui décolle jusque-là difficilement&comma; il y’a aussi cette mésaventure du 21 août 2019 qui a refroidi ses ardeurs de promotion de son travail&period; « <em>C’était la veille de la présentation de mon album à Manga&period;  Je revenais de la Banque où je suis allé faire un retrait et sur la route j’ai eu accident avec un conducteur de tricycle&period; Je me suis réveillé le lendemain à l’hôpital<&sol;em> »&comma; raconte-t-il&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Perche tendue<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Après son accident&comma; rien n’a plus été comme avant&period; Des douleurs à la tête et un mal être quelque fois ont porté un coup à son inspiration&period; A l’école comme sur ses notes musicales&period; « <em>Inch allah&comma; tout va pour le mieux maintenant<&sol;em> »&comma; se réjouit-il&period; En bon musulman&comma; pratiquant&comma; il le prend sur le compte du destin qu’il espère aussi lui réservera un radieux avenir d’artiste&period; Mais pour cela&comma; il lance la perche à ses grands frères artistes de renom du Nahouri&period; Pour qui la saisira pour le tirer vers le haut&period; Pas seulement lui&comma; mais tous les jeunes talents qui ambitionnent de faire briller de mille feux la musique en l’occurrence le « djongo » local&period; Il cite des exemples de mécènes dont au premier plan&comma; Bill Aka kora&comma; aujourd’hui un ambassadeur international du genre musical&comma; « <em>Djongo<&sol;em>« &period; Le soutien qu’attend Baydrams de ses grands frères&comma; c’est un coup de pouce « <em>à la façon de Papus et Eunice Zoula au Burkina Faso ou même Dj Kedjevara et Mc one&comma; aujourd’hui dans le top des artistes rappeurs en Côte d’ivoire<&sol;em> »&period;<&sol;p>&NewLine;<p>« <em>Les grands frères doivent franchement songer à la relève et prendre sous leur coupe un dauphin qu’ils vont soutenir et fabriquer<&sol;em> »&comma; lance-t-il&comma; d’un air moralisateur&period;<&sol;p>&NewLine;<p>De la musique&comma; l’enfant de Pô&comma; bon slameur&comma; assure-t-il&comma; nourrit de grands rêves&period; Il y croit dur comme fer le temps où il gravira enfin les grandes scènes nationales et internationales&period; Et quand cela arrivera et qu’il aura enfin son featuring avec son idole&comma; Smarty comme envisagé&comma; à coup sûr&comma; il ne manquera de lui dire aussi les mots qu’il garde au fond de son cœur à son endroit &colon; « <em>Merci de m’avoir inspiré à faire de la musique<&sol;em> »&period;<&sol;p>&NewLine;<p> <&sol;p>&NewLine;<p><strong>Mamady ZANGO<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p><strong>mzango18&commat;gmail&period;com<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>L’article <a href&equals;"https&colon;&sol;&sol;www&period;sidwaya&period;info&sol;blog&sol;2021&sol;08&sol;23&sol;baydrams-enseignant-et-artiste-musicien-la-craie-le-micro-etsmarty&sol;">Baydrams&comma; enseignant et artiste musicien&colon; La craie&comma; le micro et…Smarty<&sol;a> est apparu en premier sur <a href&equals;"https&colon;&sol;&sol;www&period;sidwaya&period;info&sol;">Quotidien Sidwaya<&sol;a>&period;<&sol;p>&NewLine;

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