Economie

Burkina Faso : Vingt-cinq élèves-inspecteurs des douanes soutiennent leurs mémoires de fin de cycle

Le secrétaire général du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement, Seglaro Abel Somé, a présidé, ce lundi 23 août 2021, la cérémonie officielle d’ouverture de soutenances de mémoires de fin de cycle de formation de à l’Ecole nationale des douanes. Au total, 25 élèves inspecteurs des douanes, dont dix du Burkina et quinze venus du Tchad, de la Centrafrique et du Congo, vont présenter les résultats de leurs recherches.

« Le contrôle de la qualité des produits alimentaires importés au Burkina Faso. » C’est le thème inaugural de cette session de soutenance de l’élève-inspecteur des douanes, Mohamadi Congo. « Trois raisons principales justifient le choix de notre thème. Tout d’abord, les médias ne cessent de rapporter des nouvelles sur les saisies de produits alimentaires impropres à la consommation à travers le monde. Au Burkina Faso, c’est parfois avec impuissance que l’on constate sur notre marché intérieur des produits déclarés impropres à la consommation dans leurs pays de provenance ou encore fabriqués dans des usines échappant à tout contrôle. Cette triste réalité fait que nous nous posons constamment des questions sur l’efficacité des structures de contrôle », a situé l’impétrant.

Mohamadi Congo, élève-inspecteur des douanes en fin de formation

Il précisera qu’un certain nombre de structures interviennent dans la chaîne de contrôle de la qualité des produits alimentaires importés au Burkina Faso pour palier ce phénomène. « Les normes édictées par l’Agence burkinabè de normalisation, de la métrologie et de la qualité (ABNORM) sont mises à la disposition des services d’inspection et de contrôle qui doivent fonder leurs contrôles et analyses sur le respect desdites normes. Plusieurs administrations selon leurs domaines de compétences interviennent dans le contrôle des données alimentaires depuis leur entrée sur le territoire national. Nous pouvons citer entre autres le Laboratoire national de santé publique, la Direction générale des douanes, la Direction générale des services vétérinaires et la Direction de la protection des végétaux et du conditionnement », a-t-il expliqué.

Les failles de la plateforme “Sylvie” soulignées par Mohamadi Congo

Mohamadi Congo décrit la plateforme dénommée “Sylvie” implémentée au Burkina Faso pour faciliter les opérations d’importations et d’exportations des marchandises. « Créée pour permettre l’interfaçage sur sa plateforme de toutes les structures en matière de contrôle de qualité des produits alimentaires importés, la plateforme “Sylvie” n’arrive pas à ce jour à atteindre son objectif initial et ne comble pas les espoirs qui avaient été placés en elle. Ce dysfonctionnement est à l’origine de l’absence incontestable d’une réelle collaboration entre les structures de contrôle […] », a-t-il dénoncé.

Vingt-cinq élèves-inspecteurs des douanes en fin de formation

Il ajoute que cette situation ne permet guère à la Douane de vérifier l’authenticité des divers documents de qualité délivrés, en concluant que de façon optimale, ladite plateforme n’est pas opérationnelle.

Des difficultés freinent l’érection d’un système de contrôle efficace

L’impétrant ne manquera pas de déceler les difficultés constituant un obstacle à la mise en place d’un système de contrôle efficace des produits alimentaires importés. « Nonobstant les résultats visibles dans les contrôles alimentaires, force est de constater que des difficultés entravent la mise en place d’un système de contrôle efficace des produits alimentaires importés. Il s’agit notamment de l’insuffisance du matériel et des infrastructures adéquats, ainsi que du personnel technique, des insuffisances et incohérences juridiques liées à la délivrance de certificats de contrôles provisoires de qualité en lieu et place de certificats de qualité sanitaire, des disproportionnalités et du coût élevé d’analyse […] », a-t-il exposé.

Pr Elie Kabré, directeur général du laboratoire national de santé publique, membre du jury

De ce fait, il suggère pour le renforcement du système de contrôle des produits alimentaires, une franche collaboration entre les structures de contrôle de qualité et leur interfaçage effectif sur la plateforme “Sylvie” ; la qualification, le perfectionnement professionnel et la motivation des agents en charge de contrôle ; la règlementation de la délivrance de certificats de qualité, l’acquisition de matériels et d’infrastructures adéquats fonctionnels sur l’ensemble du territoire national.

Travail sanctionné par la note de 16,50 sur 20

Au bout de deux heures environ consacrées à l’appréciation du travail de l’élève sortant, le jury a félicité l’impétrant aussi bien pour la qualité de la présentation du mémoire que de son contenu tout en relevant quelques insuffisances tant dans la forme que dans le fond du présent document.

« C’est un très bon travail. L’impétrant est vraiment allé en profondeur du sujet et a fait des recommandations pertinentes que nous pourrons prendre en compte dans les politiques et les conventions que nous avons signées avec l’Administration douanière afin de pouvoir améliorer les produits qui rentrent dans notre pays », a dit Pr Elie Kabré, membre du jury, directeur général du laboratoire national de santé publique.

Adama Nana, inspecteur technique principal, rapporteur de la soutenance

Adama Nana, inspecteur principal des douanes et rapporteur de la présente soutenance a, quant à lui, félicité Mohamadi Congo pour son courage. « C’est un mémoire agréable à lire et pour cela je pense qu’un effort a été fait à ce niveau. Je le félicite aussi pour les suggestions courageuses mais également pour avoir abordé certaines pratiques comme le fait que le laboratoire national de santé publique délivre un certificat de qualité provisoire au lieu de délivrer le certificat de qualité sanitaire », a-t-il apprécié.

Ainsi, Mohamadi Congo obtient à l’issue de la délibération du jury, la note de 16,50 sur 20 avec la mention “Très bien”.
Le ministère de l’Economie, des Finances et du Développement, à travers son secrétaire général Seglaro Abel Somé, a demandé aux élèves en fin de formation de se mettre à la tâche de sorte à fournir plus de recettes intérieures pour soutenir la politique nationale de développement.
La présente session de soutenances des mémoires de fin de cycle des élèves inspecteurs des douanes se poursuivra jusqu’au mercredi 25 août 2021.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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