L’Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina (AEEMB) organise, du 21 au 29 août 2021 à Dédougou, dans la région de la Boucle du Mouhoun, la 17e édition du Séminaire national de formation islamique et de développement (SENAFID). L’édition de cette année se penche sur la contribution de la jeunesse musulmane à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale au Burkina Faso.
Placée sous le thème « Contribution de la jeunesse musulmane à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale », cette édition se tient sous l’autorité spirituelle de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB). A travers ce thème, la jeunesse musulmane veut réfléchir sur son rôle et sa contribution dans la consolidation de la paix au Burkina. Durant plus d’une semaine, les participants à ce séminaire seront non seulement outillés sur diverses thématiques en lien avec la religion musulmane mais aussi sur l’entrepreneuriat, le leadership, le développement personnel, etc.
Selon le président du comité exécutif national de l’AEEMB, Adama Sawadogo, cette édition de 2021 rompt avec la monotonie. Car elle apporte des innovations majeures tant dans sa dénomination devenue Séminaire national de formation islamique et de développement et par son programme enrichi par des formations de « haut-niveau ».
Le président du comité exécutif national de l’AEEMB, Adama Sawadogo
« Auparavant le séminaire était appelé le SENAFI, aujourd’hui c’est devenu le SENAFID pour ajouter le développement. Cette année, en termes d’innovations, nous parlerons des questions de l’entrepreneuriat, de citoyenneté sur la sécurité routière et il y aura un cross populaire également pour appeler les uns et les autres à la paix, à la cohésion sociale et à la réconciliation nationale ; parce que c’est avec l’ensemble des fils et filles du pays que nous pourrons construire un Burkina Faso de paix et prospère », a-t-il dit.
La jeunesse musulmane engagée dans la lutte contre le terrorisme
Le Burkina Faso connaît depuis quelques années déjà, des attaques terroristes qui endeuillent de nombreuses familles et multiplient le nombre de déplacés internes sur son territoire. A cela s’ajoute la pandémie du Covid-19 qui paralyse les activités économiques et sociales. Pour les jeunes musulmans du Burkina Faso, cette situation a détérioré le tissu social. C’est pourquoi, ils ont jugé nécessaire de réfléchir également sur la question afin de participer à la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso. Selon le président du comité exécutif national de l’AEEMB, c’est une manière pour la jeunesse musulmane, de contribuer à la stabilité et à la prospérité du pays.
Les participants au SENAFID édition 2021 à Dédougou
Il a par ailleurs annoncé que le choix de la ville de Dédougou pour abriter cette 17e édition n’est pas fortuit. « Nous sommes très ravis d’organiser ce séminaire à Dédougou. C’est depuis 1995 qu’un séminaire national s’est tenu à Dédougou. Il était donc opportun de revenir à Dédougou cette année et c’est un lieu idéal de renouer avec nos devanciers et nos représentations locales qui sont ici. Nous voulons aussi lancer un cri de cœur dans cette partie du pays pour qu’ensemble, nous puissions bâtir le Burkina Faso », a-t-il laissé entendre.
L’initiative est saluée par le gouvernement burkinabè
La cérémonie officielle d’ouverture des travaux qui a eu lieu, le dimanche 22 août 2021, a été présidée par le ministre de la Communication et des Relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, Ousséni Tamboura. Ce dernier n’a pas manqué de saluer cette initiative de la jeunesse scolaire et estudiantine des musulmans du Burkina Faso. « Cette activité mérite l’attention du gouvernement non seulement en raison de la nature du séminaire, mais aussi en raison des objectifs visés. C’est un cadre qui réunit chaque année, la jeunesse afin de renforcer les capacités de ces enfants », s’est-il réjouit.
Le ministre en charge de la Communication, Ousséni Tamboura
Cette cérémonie a été une occasion pour le ministre de la communication, de rappeler à cette jeunesse, l’importance de la réconciliation nationale dans le processus de développement du pays. Il a par ailleurs saisi cette occasion pour appeler les Burkinabè à une réconciliation, à la paix et surtout à une franche collaboration avec les forces de défense et de sécurité, pour lutter contre le terrorisme. Toutefois, il a réitéré sa disponibilité à accompagner cette structure pour les prochaines éditions.
Le séminaire de cette année est placé sous le patronage du ministre d’Etat auprès de la présidence du Faso, chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, Zéphirin Diabré. Il a été représenté à cette cérémonie d’ouverture par le conseiller technique en charge de la réconciliation, Aminata Ouattara/Cissé. Face à cette jeunesse, elle a décliné la vision de réconciliation du chef de l’Etat qui, selon elle, nécessite l’implication de tous les acteurs.
Aminata Ouattara/Cissé, représentant le patron de l’édition, Zéphirin Diabré
« Le message du ministère, lors de ce séminaire qui porte sur la réconciliation, c’est de traduire aux jeunes, la vision de réconciliation du chef de l’Etat qui nécessite l’implication de tous les acteurs. Et la contribution de cette jeunesse est vraiment attendue pour l’identification des besoins de réconciliation dans chaque commune, mais aussi à l’identification des mécanismes endogènes. Ces mécanismes nous les tirons de notre culture et de nos différentes religions », a martelé Aminata Ouattara/Cissé. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Romuald Dofini
Lefaso.net
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