Vie chère : « Les paysans ont tout vendu, ils reviennent acheter pour survivre » Kadi Minoungou, vendeuse de céréales à Tenkodogo
A Tenkodogo les denrées de premières nécessités subissent une hausse. Comme partout ailleurs en province, le phénomène de l’augmentation des prix des denrées de premières nécessités se profile. Ici, à Tenkodogo, l’impact se fait sentir dans la vie des revendeuses et des acheteurs. L’InfoH24 a baladé son micro au marché de Tenkodogo le 17 aout 2021. Les clients et les marchands des produits de première consommation donne leurs avis.
Grand marché de Tenkodogo, une foule s’attroupe le long de la route nationale : Ce sont des commerçants qui s’avancent vers l’entrée principale du marché. Outre le bruit, les transports des bagages, les marchandises parquées au sol, le long de l’allée ouest du marché. On y aperçoit les vêtements perchés sur les hangars. Loin de là, des légumes et des odeurs de maïs frais grillés qui embaument l’espace. Mais aussi, des ignames et du manioc bouillis qui attirent l’attention lorsqu’on y jette un regard vif.
Kadi Minoungou, vendeuse de céréales au marché de Tenkodogo
A 10 m de là, des commerçants s’activent. Des va-et-vient partout, et des attroupements autours des bonnes femmes revendeuses des graines à moudre de farine. C’est la place de Kadi Minoungou. Cette mère de famille de six enfants est assise au milieu de plusieurs bassines remplies de graines. Vêtue d’une Hijab au couleur sombre, elle discute avec ses clients venus s’informer sur les prix des semences. Revendeuse du mil, du haricot, du riz, du sorgho, des graines de karité, etc, elle passe toujours la journée dans ce marché. Elle raconte : « c’est ce que je fais, je commande les denrées des villages, et j’augmente les prix pour la revente ». Une activité qu’elle maitrise depuis toujours, pour nourrir sa famille, au point de construire des relations d’amitié avec ses clients. « On se connait maintenant » pointe-t-elle du doigt un groupe d’homme venu à sa rencontre, « ce sont des cultivateurs, ils viennent de l’Omooghin (un village à 25 km de la ville de Tenkodogo). En fin de saison pluvieuse, ils me vendent les graines, et reviennent en période des semailles pour acheter les semences ».
le prix du haricot a connu une augmentation de 50 FCFA
Depuis peu, les prix ont pris une hausse, à cause de l’augmentation générale des prix des denrées de première consommation. Ce que ressentent les visiteurs de Kadi Minoungou, qui secouent la tête, lorsqu’ils apprennent le nouveau prix sur le marché des graines de maïs et du Sorgho.
A côté d’eux Rama Minoungou, fille de Kadi Minoungou se plaint « C’est cher, on se débrouille aussi, le plat du soja est acheté à 1250 FR CFA et revendu à 1300, soit un bénéfice de 50 FCFA. Auparavant, je pouvais vendre un sac de graines par jour, mais aujourd’hui à peine je revends un demi sac. Il y a des jours, on ne vend rien. Par exemple le bol de riz coute 950 et est revendu à 1000 FCFA, le Sorgho 550, le maïs 600, soit une augmentation de 50 FCFA par bol ».
Nafi Zaré, une autre revendeuse explique « Les bénéfices sont maigres, mais on ne peut pas rester à la maison sans rien faire, on se débrouille. Nos clients sont de toutes les couches sociales, par exemple, les paysans ont tout vendu, ils reviennent acheter pour survivre »
Une hausse des prix de céréales qui ne peut être expliquée
Les effets de l’augmentation des prix des aliments de premières nécessités sont légions. « Le plat de riz sauce ou gras vendu un mois plutôt à 300 FCFA est passé à 500 FCFA alors que le prix du kilogramme de poisson est passé de 2000 à 2500 F CFA », confie Rabiou Guimedé, mécanicien, venu s’approvisionner en vivre au grand marché.
Quelques semaines après le constat de l’augmentation des prix sur les produits de premières consommations, les citoyens de Tenkodogo continuent de s’approvisionner dans les hangars du grand marché, frappés d’un constat quasi général sur l’augmentation des prix et se posent la question. Que fait l’autorité pour lutter contre cette hausse et que font-ils devenir à cette allure?
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