A l’occasion de la visites des centres de dialyse du district sanitaire de Bogodogo et du Centre Hospitalier Universitaire de Tengandogo ce 10 septembre 2021 par le secrétaire général du ministère de la santé, Wilfrid Ouédraogo, les responsables desdits centres ainsi que les présidents d’associations des personnes dialysées ont fait des plaidoyers pour des meilleures conditions de prise en charge des personnes dialysées.
Le Docteur Adama Karambiri, chef de service de l’unité de néphrologie et de dialyse du district sanitaire de Bogodogo a d’abord expliqué au secrétaire général, les insuffisances relatives aux installations de son service . « C’était d’abord agrandir la salle, mais comme on ne peut pas agrandir la salle, c’était de construire si c’est possible une autre salle et le réaménager sur l’ancien site pour pouvoir agrandir la capacité d’accueil avec toutes les commodités. Également, essayer de mettre un poste de surveillance pour qu’on puisse mieux surveiller les patients qui sont déjà dialysés » s’est il exprimé.
Par ailleurs, le chef de service de l’unité de néphrologie et de dialyse du district sanitaire de Bogodogo a évoqué les difficultés liées directement à la prise en charge des malades. « On a un autre problème. Ce sont les malades qui ne peuvent pas se déplacer, qui ne peuvent même pas bouger, qu’on doit peser souvent pour pouvoir voir qu’elle est la quantité d’eau qu’il faut, parce qu’ils prennent de l’eau régulièrement par jour. On avait besoin d’un fauteuil qui est un équipement en même temps de pesée des personnes. Comme ça on sait le poids qu’il a normalement et la quantité d’eau qu’il a pris entre les deux séances de dialyse. Mais également avoir des fauteuils roulants pour les malades parce que les fauteuils roulants sont défectueux. », a-t-il expliqué.
Comme autre difficulté, Adama Karambiri a évoqué la question du renforcement des capacités des ressources humaines de son unité. En effet, il a fait comprendre qu’il faut une adaptation des ressources humaines aux réalités de son service. « Former un médecin néphrologue pour la confection des fistules. Il y a d’autres personnes qui font la fistule ici mais ce sont des chirurgiens vasculaires. Mais avec le nombre croissant des malades, il arrive qu’ils soient débordés et souvent l’attente est longue. Il y un autre problème également, c’est la nourriture des patients. Les patients souvent, ils ne savent pas ce que manger et ils posent la question tout le temps auprès du personnel soignant. Et le premier contact généralement ce sont les attachés de santé. On voudrait qu’on aide à former un ou deux attachés en nutrition pour qu’ils puissent aider les patients. », a t il exhorté.
Quant à Gauthier Ulrich Sanon, président de l’association des dialysés de Bogodogo, il a exhorté le gouvernement à prendre des mesures de manière à augmenter les capacités d’accueil dans les centres. « Il y a des malades qui sont insuffisants rénaux mais qui ne dialysent pas pour le moment et ça c’est vraiment un cas sérieux. Par centre de dialyse, il y a des attentes. Je pense qu’à Bogodogo, nous avons à peu près 30 malades qui sont en attente de dialyse. Parce qu’une fois que tu es déclaré insuffisant rénale, et que tu ne fais pas un traitement, ce n’est pas sûr que tu puisses survivre. Vraiment notre plaidoyer est que l’Etat grouille pour que l’on puisse avoir de grandes capacités d’accueil pour les malades pour la dialyse. Pour le cas spécifique de Bogodogo, vous pouvez le constater, la salle est un peu retreinte, ce qui fait qu’on ne peut pas recevoir beaucoup de personnes. Nous ici, on a un problème de toilette (…) il n’y pas de toilette pour les malades. », a-t-il expliqué.
Comme son camarade de Bogodogo, Martial Lompo, la représentant de l’association des dialysés du CHU de Tengandogo a également fait part de leurs difficulté au secrétaire général du ministère de la santé. Selon lui, les problèmes rencontrés par les personnes dialysées sont liées d’une part aux difficultés pour l’obtention de certains produits qui aident les dialysés dans la production du sang. Il est également revenu les difficultés liées au nombre insuffisant d’infirmiers pour la prise en charge des malades. « Nous demandons donc au ministère de revoir la subvention par rapport à la prise en charge de l’ensemble des dialysés, de sorte que l’on puisse aller vers une troisième séance pour tous les dialysés. 3 séances dans la semaine, qui est la normale », a-t-il exhorté.
Rappelons que la dialyse est une méthode médicinale d’épuration du sang lors d’une insuffisance rénale.
Josué TIENDREBEOGO
Faso7
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