En Afrique, les textes fondamentaux qui régissent le fonctionnement des pays existent. Mais quand, on regarde de près, le respect des textes tels qu’inscrits dans la loi fondamentale est un leurre. Le constat est amer.
L’écrasante majorité des peuples d’Afrique, vit dans la négation de ses droits fondamentaux et dans le déni de la démocratie. Les peuples africains sont enfermés dans une certaine dictature. Et les systèmes nationaux de protection des droits humains et les mécanismes de gestion des élections sont en panne. Il suffit de passer en revue les élections dans certains pays en Afrique pour se rendre compte à quel point les droits inscrits dans les constitutions sont bafoués sous le regard complice de la CEDEAO et de l’Union africaine.
Ce non-respect des lois fondamentales est la source de plusieurs crises sur le continent. On vient de voir plusieurs situations : au Mali et en Guinée. Ce qui amène souvent de l’armée au-delà de sa mission de protéger le territoire à intervenir sur la scène politique. Cette détérioration du respect des droits fondamentaux continue avec la bénédiction des organisations africaines.
La CEDEAO, une entité sous régionale chargée d’appliquer le Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance, elle ne fonctionne qu’à sens unique, en direction et en faveur des chefs d’Etat. Depuis qu’elle existe, elle a été indexée dans la résolution des crises notamment les coups d’Etats. Et le passage en revue des décisions de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement sur la « rupture de la démocratie » permet de tirer une certaine conclusion.
Les décisions de la CEDEAO ne se préoccupent jamais des violations par les Etats membres, des droits humains et électoraux des peuples. Pire, ces décisions ne profitent qu’aux chefs d’Etat. Dans quel pays, lors des élections, la CEDEAO a remis en cause les résultats ? Mieux, elle est prompte à déclarer : « cette élection est entachée d’irrégularités mais cela ne remet pas en cause les résultats ». De telles décisions conduisent à une rupture de la démocratie et plonge les pays dans les situations de coup d’Etat.
Si à la CEDEAO, le courage manque pour faire respecter les règles, la courageuse Cour africaine des droits de l’homme et des peuples tente au moins d’incarner certaines valeurs concernant la protection des droits. Mais depuis 2016, sur les 10 Etats africains qui confèrent à leurs citoyens, le droit de saisir la Cour pour violation des droits garantis par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ils ne restent plus beaucoup d’Etats.
Ce qui montre à quel point les Etats africains ne veulent pas que la Cour porte un regard critique sur ce qu’ils font en matière de droits de l’homme et de démocratie. En somme, l’Afrique a encore du chemin à faire.
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