Transition au Mali : Encore la CEDEAO dans une mauvaise posture
Lors du dernier sommet extraordinaire de la CEDEAO, les chefs d’États de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest, ont menacé de sanctionner les autorités de la transition malienne en cas de non-respect du calendrier électoral, notamment l’interdiction de voyager et le gel des avoirs. Mais pourquoi cette organisation sous régionale continue à ternir son image et à être impopulaire ?
La CEDEAO a encore menacé d’imposer des sanctions contre le Mali si les militaires ne rendaient pas le pouvoir en février 2022, date prévue pour les élections. Telle est la position des chefs d’États de la CEDEAO à l’issue du sommet extraordinaire tenu à Accra sur la situation au Mali. On se demande si cette organisation sous régionale existe réellement pour les peuples avec ces décisions illégitimes. Comment on peut vouloir faire le bonheur d’un peuple contre son gré?
Elle doit au contraire œuvrer pour le bonheur des populations. Partant de cette quête pour ce même bonheur, la CEDEAO face à certaines crises doit sortir de la logique des menaces et discuter véritablement avec les autorités de la transition. Parmi, les chefs d’Etat de cette organisation, d’autres ont la mémoire très courte et ne semblent pas tirer les leçons du passé.
En 2015 au Burkina Faso, elle a été humiliée lors de la tentative du putsch du général Gilbert Diendéré. Mais, elle s’entête toujours dans des démarches qui frustrent les populations. Il est temps pour certains de comprendre qu’une organisation ne peut faire le bonheur d’un peuple sans lui-même. Il est temps pour cette organisation de revoir son fonctionnement pour être en phase avec les aspirations des populations.
Cette position des chefs d’Etats de l’organisation n’inquiète pas les autorités de la transition. Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, au cours d’une rencontre avait clairement indiqué que la priorité du gouvernement est d’abord l’organisation des assises nationales de la refondation prévue de septembre à février 2022.
Accord présumé entre le Mali avec la Société Wagner, encore la CEDEAO
Les Maliens ne sont pas satisfaits du bilan des opérations militaires dans leur pays depuis 2012. A la CEDEAO et à la communauté internationale, surtout l’ONU, d’écouter les autorités et la rue malienne. Si à Bamako, on veut recourir à un autre pays, c’est bien parce que, le Mali a perdu confiance aux forces internationales et surtout à la France, dans cette lutte.
Certes la lutte contre le terrorisme n’est pas aisée, mais le bilan de la présence militaire internationale est très mitigé. Reconnaissons-nous cette réalité? Cette non- satisfaction permet au pays de changer son partenariat. Des forces russes, fussent-elles, en plein cœur du pré-carré français surtout après l’expérience centrafricaine, ne doit pas offusquer.
Voici tout le courroux de la France. Mais, ce qu’elle oublie, la colère gronde au Mali, au Burkina, au Tchad, concernant sa politique en générale et surtout sécuritaire. 2021 n’est pas 1960. Il faut désormais prendre en compte les aspirations des peuples; et surtout éviter de leur imposer des solutions.
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