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Aide publique au développement : un accroissement de 38,3 % en 2020 au Burkina

Le ministère des Finances, de l’Economie et du Développement a procédé à la publication officielle du rapport sur la coopération au développement 2020, à Ouagadougou, le 23 septembre 2021.

Le Rapport sur la coopération au développement (RCD) est un document d’information sur l’aide publique au développement, les partenaires techniques et financiers et les activités de coopération réalisées au cours d’une année au Burkina Faso. Le 23 septembre 2021, la 22e édition du RCD, a été rendue publique à Ouagadougou. Représentant le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, la ministre déléguée chargée de l’Aménagement du territoire et de la Prospective, Pauline Zouré, a annoncé que l’analyse sur les flux d’aide et le montant des décaissements au titre de l’Aide publique au développement (APD) au profit du Burkina Faso s’établit à 2142 millions de dollars US, soit environ 1253 milliards FCFA au cours de l’année 2020.

« Ce qui représente un accroissement de 38,3% ; un bon remarquable qui traduit l’effort déployé par les partenaires techniques et financiers pour accompagner le gouvernement dans la lutte contre les effets de la pandémie de la COVID-19 et leur soutien renouvelé dans les actions de développement », a souligné Mme Zouré. Elle a indiqué, que l’APD en 2020 a été essentiellement absorbée par cinq secteurs de planification dont le secteur travail, emploi et protection sociale, celui de la santé, celui de l’environnement, eau et assainissement, celui de la production agro-sylvo-pastorale, et le secteur infrastructures de transport, de communication et d’habitat.

Le directeur de la coordination et de l’efficacité de l’APD, Jean Marie W. Kébré, a fait remarquer que l’aide publique au développement jouit d’une croissance soutenue, depuis la mise en œuvre du Programme national de développement économique et social (PNDES), en 2016.

L’aide multilatérale en tête

Pour la ministre déléguée, cette situation traduit la qualité excellente des rapports qui lient le Burkina Faso à des pays frères et amis, des institutions et des ONG. «C’est aussi la preuve que nous faisons une gestion conséquente et saine de ces dons.

J’exhorte tous nos partenaires à s’impliquer pour une mise en œuvre réussie du PNDES II, outil de référence avec lequel nous nourrissons l’espoir d’inverser les tendances de la pauvreté », a-t-elle poursuivi. Selon le directeur de la coordination et de l’efficacité de l’APD, l’aide publique provient de plusieurs sources de financement dont l’aide multilatérale dominée par la Banque mondiale, l’Union européenne et le Fonds monétaire international surpasse l’aide bilatérale et la contribution des ONG. Le rapport sur la coopération au développement fait ressortir en outre, une prédominance des dons par rapport aux prêts depuis 2016.

« En termes de type d’assistance on note une prépondérance de l’aide projet 67,8% par rapport aux autres instruments que sont les appuis budgétaires 26,9%, l’assistance et le secours d’urgence 5% et l’aide alimentaire 0,3% », a rapporté M. Kébré.

L’inclusion financière, un atout

La ministre déléguée chargée de l’Aménagement du territoire a salué les grandes innovations introduites par le 22e RCD. « Il s’agit de l’analyse de l’efficacité de la coopération au développement à travers les indicateurs de Busan et de la prise en compte de l’esprit de la division du travail dans les décaissements », a souligné la ministre Zouré. A l’image des précédentes éditions, RCD 2020, a offert une opportunité de réflexion en vue du renforcement de l’efficacité de l’Aide publique.

Il ressort ainsi que la diversité des instruments de financements des activités dans le domaine de l’inclusion financière reste un atout pour améliorer l’efficacité de l’APD. Néanmoins, certains défis restent à relever. En effet, la faible marge de refinancement appliquée à certaines institutions de microfinance, l’insuffisance de communication sur les subventions accordées par certains PTF aux institutions financières, la capacité institutionnelle limitée des services financiers décentralisés sont, entre autres, des faiblesses dont font partie ces défis. Le directeur de la coordination et de l’efficacité de l’APD a aussi fait cas de difficultés rencontrées.

Il a cité un retard dans la transmission des données consécutive à la situation occasionnée par la pandémie de la COVID-19, l’instabilité de la plateforme de gestion de l’aide au niveau national qui est l’instrument de base d’élaboration du RCD et une insuffisance constatée dans le renseignement du canevas de collecte de données, entre autres.

Le rapport sur la coopération au développement 2020 a formulé des recommandations notamment à l’endroit du gouvernement d’accélérer le basculement de la PGA vers la CIFE pour améliorer la disponibilité et le traitement des données. Les partenaires sont invités à s’impliquer d’avantage dans le processus d’élaboration du RCD surtout lors de la validation des données.

Rémi ZOERINGRE

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