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Divorce chez les Gbagbo : après le conjugal, le politique

Les organisations favorables à l’ex-première dame de la Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, réunies en assemblée générale, le week-end dernier à Abidjan, ont décidé d’unir leurs forces en portant sur les fonts baptismaux, le Mouvement générations capables (MGC). La naissance d’une telle structure marque-t-elle le divorce politique entre Simone et Laurent Gbagbo ?

Est-ce un pied-de-nez que l’ex-première-Dame fait à son époux alors que ce dernier s’apprête à lancer son nouveau parti politique dans le mois d’octobre ? L’on est tenté de répondre par l’affirmative au regard d’un certain nombre de faits. Récemment, Simone Gbagbo a exprimé son étonnement de voir son nom figurer parmi les membres d’un groupe de réflexion inhérent à la création du parti de son époux.

Comme raison de cette désapprobation, elle a argué qu’elle n’avait pas été consultée au préalable pour une telle initiative. Depuis le retour de Laurent Gbagbo en mi-juin dernier en Côte d’Ivoire, les dissensions entre le couple ont été portées au grand jour. Quelques jours après son retour, Gbagbo avait demandé le divorce conjugal.

Autant de faits et gestes qui illustrent à souhait, que le fossé se creuse davantage entre les deux personnalités. La création du MGC traduit la volonté de l’ex-première-Dame d’occuper l’espace public sans forcément être du côté de son époux. Par cet acte, elle voudrait, dans une certaine mesure, prouver qu’elle peut exister politiquement sans Laurent Gbagbo. Le MGC est le signe qu’elle entend peser de tout son poids sur l’échiquier politique ivoirien.

Ne digérant pas le fait d’être reléguée au second plan dans la mise en place du futur parti de Laurent Gbagbo, la militante de première heure du Front populaire ivoirien (FPI) entend mobiliser ses partisans, pour montrer qu’elle a une assise forte au sein de la population et qu’elle peut mobiliser autant que le camp de son époux.

En donnant une place de choix à la gent féminine dans son mouvement, (les femmes sont majoritairement représentées dans le bureau), Simone Gbagbo entend mobiliser ses sœurs pour sa cause. Sur la même lancée, elle les exhorte à croire en leur leadership et à l’assumer pleinement. D’ailleurs, dans son adresse aux accents de discours de campagne électorale, elle a évoqué la nécessité de bâtir une Côte d’Ivoire « prospère, développée et industrialisée ».

Cette Côte d’Ivoire dont elle rêve ne saurait voir le jour sans le concours de l’autre moitié du ciel. Dans le processus de réconciliation en cours, Simone Gbagbo entend aussi jouer sa partition pour que les Ivoiriens puissent faire la paix et entamer un nouveau départ. Même s’il serait hasardeux de lui prêter des ambitions présidentielles, Simone Gbagbo, à travers son mouvement, voudrait faire comprendre à ses adversaires politiques, qu’il va falloir compter avec elle.

Karim BADOLO

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