Suspendu en avril dernier par l’Opposition, le dialogue politique entre le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) et l’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP) s’est finalement tenu, les 27 et 28 septembre 2021. Après ces deux jours d’échanges sur des questions d’intérêt national comme la situation sécuritaire, le processus de réconciliation nationale et la révision à minima du Code électoral, les deux parties sont parvenues à des accords sur certains points.
Il s’agit de l’élection des maires au suffrage universel direct, celle des présidents de conseils régionaux au suffrage indirect, la prise de mesures idoines pour permettre le vote dans les localités en proie à l’insécurité, le vote des déplacés internes et le soutien commun aux Forces de défense et de sécurité (FDS) et autres Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Sur la question précise du passage de l’élection des maires du suffrage indirect au suffrage direct, les deux camps en ont certes convenu, mais ils se sont séparé dos à dos quant à sa date d’entrée en vigueur. Ainsi, la majorité présidentielle a souhaité que la mesure soit effective avec les municipales de mai 2022, alors que l’opposition a opté pour les échéances électorales de 2027. Il revient donc au président du Faso de trancher, mais à notre sens, le débat n’a pas lieu d’être. En effet, si tant est qu’une solution a été trouvée au vote des maires au suffrage indirect qui occasionne, à chacune des élections municipales, des crises dans la mise en place des exécutifs locaux, il n’y a plus lieu d’attendre jusqu’à 2027 pour la rendre effective.
De quels arguments solides dispose l’opposition politique pour tabler sur 2027 ? Il n’est nullement besoin de rappeler, que du fait de l’élection des maires au suffrage indirect, la mise en place de nombreux conseils municipaux a été paralysée pendant longtemps, occasionnant de grands retards en matière de développement local. Permettre aux populations de désigner directement leur maire, a ce double avantage d’éviter non seulement les crises interminables de positionnement, mais aussi et surtout, de permettre qu’un maire ne leur soit imposé par le parti qui aura le plus grand nombre de conseillers municipaux. L’un dans l’autre, le chef de l’Etat doit trancher en faveur de l’effectivité de l’élection des maires au suffrage direct, qui est d’ailleurs l’un de ses engagements de la dernière campagne électorale. Les différents partis politiques pourront donc s’organiser à cet effet et cela sera un pas de géant dans le processus démocratique dans notre pays.
Jean-Marie TOE
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