Politique

Burkina/Dialogue politique : majorité et opposition s’accordent sur de l’essentiel

Les rideaux sont retombés, mardi, 28 septembre 2021 à Ouagadougou, sur le dialogue politique entre l’opposition et la majorité qui ont, pendant deux jours, échangé sur la situation sécuritaire, la réconciliation nationale et la révision à minima du code électoral.

Cette rencontre, ouverte la veille, est une suite de celle de juin 2021. L’opposition avait suspendu sa participation pour, dit-elle, exiger la prise en compte d’un certain nombre d’aspects liés à la situation sécuritaire. Le 30 juin, le gouvernement a subi un remaniement avec le départ des ministres de la sécurité et de défense. Mais, l’insécurité reste récurrente. C’est dans ce contexte que s’est tenu ce dialogue politique, d’où il ressort de la synthèse que le cadre a « abouti à des positions consensuelles, non-consensuelles et des points à approfondir ».

Ainsi, au titre des réformes électorales, c’est-à-dire la révision à minima du code électoral, l’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP) et le Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF) conviennent qu’il faut opter pour le suffrage universel direct en ce qui concerne la désignation des maires et maintenir le statu quo pour ce qui est du vote des présidents des conseils régionaux. Cependant, le CFOP-BF souhaite que la première disposition entre en vigueur à partir des élections de mai 2027, « aux fins de prendre le temps pour mieux expliquer cette nouvelle donne aux populations », alors que la majorité est favorable à son application dès les élections de mai 2022.

Le président Roch Kaboré encourage à resserer les rangs pour faire face aux défis communs.

Toujours sur le volet lié aux élections, les participants ont convenu de modalités du vote des personnes déplacées internes et dans les zones à fort défi sécuritaire. « La possibilité sera donnée aux personnes déplacées de pouvoir exercer leur droit de vote dans leur milieu d’accueil. Dans les zones à fort déficit sécuritaire, il a été retenu de faire le constat, de façon consensuelle, avec l’armée, la Primature, la Commission électorale nationale indépendante, le Conseil d’État, trois mois avant, des zones où les élections pourront se dérouler », commente le porte-parole du CFOP-BF, Gilbert Noël Ouédraogo, précisant que le critère qui a été pris en compte est qu’il y ait au moins 50% des villages.

Les parties conviennent également de la prorogation des cartes d’électeur, jusqu’à décembre 2022 et de mettre en place une commission bipartite pour faire des propositions sur le financement des partis politiques.

En outre, sur la question du quota-genre, opposition et majorité se sont engagées à accompagner les femmes dans leur lutte pour un meilleur positionnement.

Les co-présidents, Eddie Komboïgo à gauche (CFOP-BF) et Vincent Dabilgou (APMP).

Sur le point relatif à la réconciliation nationale, opposition et majorité ont souhaité un « dialogue constructif » afin de faciliter le retour des anciens présidents Blaise Compaoré, Yacouba Isaac Zida ainsi que de tous les autres exilés politiques. Ici, l’opposition souhaite que le traitement judiciaire de certains dossiers soit suspendu pour être traité dans le cadre du processus de réconciliation nationale pour un apaisement du climat social. Une proposition qui n’a pas rencontré l’assentiment de la majorité qui reste campée sur la démarche de « vérité, justice et réconciliation ».

Sur le sujet lié à la préoccupation sécuritaire, les parties ont pris la résolution de soutenir les forces de défense et de sécurité ainsi que les volontaires pour la défense de la patrie dans la lutte contre le terrorisme. Elles ont également exhorté les ministres de la défense et de la sécurité à poursuivre le travail de réforme et de réorganisation des forces de défense et de sécurité sur le terrain.

Un « engagement réciproque et un sens de l’écoute » de l’APMP et du CFOP-BF, selon le président Roch Kaboré. « Nous ne pourrons apporter des réponses pertinentes sans un consensus national, une mobilisation patriotique et un sens élevé du devoir et de l’intérêt national », souligne Roch Kaboré, initiateur du cadre, se félicitant des résultats atteints par Majorité et Opposition

O.L
Lefaso.net

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