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Election des maires : majorité et opposition s’accordent sur le suffrage universel direct

Le dialogue politique entre l’opposition et la majorité s’est achevé dans la soirée du mardi 28 septembre 2021, à Ouagadougou, en présence du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et du Premier ministre, Christophe Dabiré.

Après deux jours d’échanges sur des questions d’intérêt national comme la situation sécuritaire, le processus de réconciliation nationale et la révision a minima du Code électoral, la majorité présidentielle et l’opposition politique sont parvenues à des accords sur certains points. A la clôture des travaux dans la soirée du mardi 28 septembre 2021, à Ouagadougou, en présence du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et du Premier ministre, Christophe Dabiré, les deux parties ont obtenu un consensus quant à l’élection des maires au suffrage universel direct. Toutefois, les deux camps sont départagés sur l’entrée en vigueur de cette décision. La majorité présidentielle souhaite que la mesure soit effective avec les municipales de mai 2022, tandis que l’opposition penche pour les échéances électorales de 2027. Il appartient au chef de l’Etat de décider de ce qui est faisable. C’est ce qui est ressorti en substance du point de presse conjoint animé par les deux co-présidents du dialogue politique, Gilbert Noël Ouédraogo de l’opposition et Vincent Dabilgou de la majorité.

Pour ce qui est de l’élection des présidents de conseils régionaux, les deux parties ont souhaité que les choses restent en l’état. Sur le volet électoral et en considération de la situation sécuritaire dans certaines zones, le dialogue politique a recommandé qu’un certain nombre de mesures soient réunies pour que le vote ait lieu dans certaines localités. « Il a été admis à l’unanimité de reconnaitre le droit aux Burkinabè, même déplacés internes de voter dans leurs lieux de résidence. Concernant les zones à fort déficit sécuritaire, il a été convenu que nous puissions, de manière consensuelle, faire avec l’armée, le Premier ministère, la CENI et le Conseil d’Etat, le point des localités où le scrutin pourrait se tenir trois mois avant le jour J », a indiqué Gilbert Noël Ouédraogo. A ce point précis, il a été convenu que le critère qui doit être pris en compte, est que dans une circonscription électorale, il faut que l’on ait 50% des villages où l’élection peut se tenir. Les échanges ont également abouti sur la prorogation de la validité des cartes d’électeurs jusqu’en décembre 2022.

Solidarité dans la lutte contre le terrorisme

Sur le point relatif à la situation sécuritaire, opposition et majorité ont choisi de faire front commun derrière les forces de défense et de sécurité et les volontaires pour la défense de la patrie qui luttent contre les terroristes. L’opposition a exhorté le gouvernement à mettre efficacement en œuvre la politique nationale et la stratégie nationale de sécurité. A l’occasion, une résolution de soutien à l’endroit des FDS et VDP a été prise à l’unanimité. Le dialogue politique a décidé que les leaders politiques s’abstiennent de tenir des discours tendant à saper le moral des troupes sur le théâtre des opérations. A propos de la réconciliation nationale dont un exposé sur le processus a été fait par le ministre d’Etat en charge de la question, Zéphirin Diabré, l’opposition et la majorité ont salué les efforts qui sont entrepris sur le terrain. « Nous avons pris l’engagement de travailler tous pour que cette réconciliation ait lieu sous de meilleures auspices. Nous avons posé des questions sur la démarche qui sera adoptée. Le gouvernement a répondu qu’elle sera axée sur le triptyque vérité-justice et réconciliation », a souligné M. Ouédraogo. Mais, a-t-il poursuivi, l’opposition a souhaité que dans le cadre de la recherche de l’apaisement l’on puisse avoir une suspension des dossiers en cours pour qu’ils soient reversés dans le processus de la réconciliation nationale. Une requête à laquelle le gouvernement a réagi en arguant que la démarche initiale basée le triptyque vérité-justice et réconciliation sera maintenue

« Mobilisation patriotique »

D’autres questions inhérentes au quota genre et la relecture de la loi sur le financement public des partis ont été abordées. Sur le quota genre, un comité de réflexion comprenant six membres issus des deux camps devra s’y attarder pour faire des propositions en vue de l’amélioration de sa mise en œuvre. « Les partis politiques doivent animer la vie politique et participer aux élections. Mais le décret relatif à leur financement public pose problème. Il y a des partis qui n’arrivent pas à en bénéficier. Cela n’est pas équitable et il faut y remédier », a souhaité Vincent Dabilgou.

Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, s’est réjoui que la majorité et l’opposition, après une suspension, aient renoué avec le dialogue pour appréhender ensemble les préoccupations d’intérêt national. « Je vous félicite pour l’engagement et le sens d’écoute qui vous ont permis d’aboutir à ces conclusions. Permettez-moi d’exprimer ma pleine satisfaction pour vous être penchés sur des préoccupations essentielles de notre nation que sont la question sécuritaire et celle de la réconciliation nationale. Nous ne pourrons apporter de réponses pertinentes à ces questions sans un consensus national, une mobilisation patriotique et un sens élevé du devoir et de l’intérêt national », a-t-il déclaré.

Karim BADOLO

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