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Aboubacar Balima : « Je ne suis pas allé au MPP pour des postes »

Lors d’une conférence de presse animée le 15 septembre 2021, le président du Parti socialiste du Burkina (PS-Burkina) annonçait la dissolution de toutes les instances du parti sur toute l’étendue du territoire national et international. Le parti déclarait donc sa fin et son ralliement au Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Dans un entretien accordé à Faso7 le mardi 28 septembre, Aboubacar Riimnongdo Balima se prononce sur cette décision.

Faso7 (F7) : Vous avez fait l’annonce de la dissolution du Parti Socialiste du Burkina votre ex-parti, est-ce que vous pouvez revenir sur les raisons qui ont motivé la prise d’une telle décision ?

Aboubacar Riimnongdo Balima (ARB) : Merci bien cher média, vous nous donnez l’occasion de nous exprimer par rapport effectivement à la dissolution des instances du Parti et notre organisation des nouvelles visions des texte à un parti de la même idéologie que la social-démocratie.  Nous avons trouvé qu’il y’a une multitude de partis au Burkina Faso, près de 300 partis. Nous pensions que tous ces partis qui aspirent aux mêmes idéologies doivent se rejoindre pour former une seule formation politique qui fera en fait l’objet d’une confiance à la population parce que nous trouvons qu’une multitude de partis ne viendra pas régler les problèmes des Burkinabè. Nous pensions que fédérer nos forces, c’est vraiment une étape très importante pour nous. Nous avions pris la décision en congrès que nous avons eu pendant 03 jours regroupant des camarades militants venus sur le plan national et international. Nous avons discuté et échangé pour enfin trouver une solution qui est bâtie sur le consensus, qui est bâtie sur une vraie démocratie et nous nous sommes entendus à fédérer nos forces à la social-démocratie qui est le parti du Mouvement du Peuple pour le Progrès.

F7 : En allant au MPP, est-ce qu’il y a un deal qui a été scellé ?

ARB : A ce niveau je peux dire qu’il n’y a pas de deal. Pour nous, aller au MPP, nous l’avons si bien dit dans nos échanges passés, avec nos partenaires, avec d’autres médias de la place que nous ne partons pas au MPP pour des postes ni des attentes. Nous partons au MPP pour accompagner le président (Roch Kaboré,  ndlr) à travers son programme présidentielle qui est axé sur le développement économique et social dans la lutte contre le terrorisme, pour la paix et la cohésion sociale et la réconciliation nationale. Voilà pourquoi nous rejoignons notre parti frère ou grand-frère qui est le Mouvement du Peuple pour le Progrès que nous prônons tous la même idéologie.

« Il ne faut pas partager des ressources financières à des partis qui ne peuvent même pas mobiliser 02 personnes » (Aboubacar Riimnongdo Balima ) © Faso7

F7 : Cette manière de procéder confortent certains burkinabè qui pensent que les jeunes sont toujours utilisés en politique. Qu’en pensez-vous ?

ARB :  Non pas du tout. Pour être franc avec vous, nous sommes repartis au parti au pouvoir pour être mieux expérimenté, pour avoir une expérience. C’est d’acquérir des expériences et avoir une place dans la scène politique. Avant que je ne sois au MPP, j’ai un travail, je me débrouille, je suis un logisticien de formation. Je suis dans le transport, transit et la logistique. J’ai ma boite que je gère. C’est pour dire que je ne suis pas en fait allé au MPP pour des postes mais pour acquérir plus d’expérience et être fort en politique parce que j’ai des ambitions en politique dans l’avenir et il faut que je me forme pour pouvoir participer au développement et à la gestion politique du pays. Sinon pour être franc avec vous, ce que peut-être d’autres penseront c’est leurs convictions personnelles mais Aboubacar Balima ne vient pas au MPP pour bousculer pour des postes ou pour des parts. Non !

F7 : On remarque que beaucoup de partis politiques se fusionnent au MPP, quelle est la finalité ?

ARB :  Comme je vous le répète, c’est juste pour concilier les efforts pour la gestion d’ensemble du pays, participer au développement du pays sur le plan démocratie sur le plan de la justice sociale, sur le plan de la construction positive du pays, de la lutte contre le terrorisme, de la paix et la cohésion sociale et de la réconciliation nationale. Voilà pourquoi les partis se rejoignent dans le même sac politique pour lutter. Nous avons des partis qui aspirent à la social-démocratie, des partis qui aspirent au libéralisme nous avons des multitudes de parti qui pensent se regrouper, peut-être en 05 ou 10 partis, et nous pensions que c’est logique. Sinon, nous ne faisons que disperser et jeter les efforts des Burkinabè en termes de ressources financières de l’Etat. Voilà pourquoi nous pensons qu’il faut réduire cela. Il ne faut pas partager des ressources financières à des partis qui ne peuvent même pas mobiliser 02 personnes. Nous avons vu des résultats par rapport aux élections. Un parti qui obtient 50 ou 100 votants pendant les élections, vous voyez bien que ce n’est pas simple. Et nous pensons qu’en cela, il faut travailler à se regrouper et être plus forts. Nous pensons que dans cette optique, nous sauvons une démocratie franche, une vraie démocratie et nous aurons des personnes   et des camarades habilités et compétents pour occuper les places qu’il faut.

« J’entretiens des relations très fructueuses, des relations importantes, des relations père-fils avec Simon Compaoré » (Aboubacar Riimnongdo Balima) © Faso7

F7 : Le MPP a un nouveau président en la personne de Bala Sakandé, que pensez-vous de ce choix ?

ARB : Nous remercions ce choix et nous apprécions positivement ce choix opéré par notre papa Simon Compaoré au profit de notre grand-frère Bala Sakandé parce que c’est un renouveau de la démocratie et une confiance de la jeunesse. Nous avons cru, nous avons pensé et le jour s’est levé et nous avons vu que ce jour,  Dieu l’avait prédit ce dimanche 26 septembre que nous avons un nouveau centre dans la scène politique.

F7 : Vous arrivez au MPP au moment où Simon Compaoré s’en va. Pensez-vous pouvoir toujours apprendre ?

ARB : Je suis très content parce que j’entretiens des relations très fructueuses, des relations importantes, des relations père-fils, j’entretiens de bonnes relations avec Simon Compaoré que j’ai toujours respecté et je respecterai toujours. Je serai toujours à ses côtés pour recevoir des conseils et tracer ma vie politique. Je reconnais que c’est au moment où nous arrivons que le monument Simon Compaoré vient de céder sa place à un homme valeureux comme Bala Sakandé qui est aussi pétri en politique, qui est aussi expérimenté en politique et nous allons apprendre aussi avec lui. Et je pense que nul ne peut dire qu’il finira d’apprendre durant toute sa vie, il y a toujours des monuments aussi à l’intérieur qu’on peut citer, Lassané Savadogo, Issa Konaté, et j’en passe. Ils sont très nombreux, nous avons le haut conseil qui a été créé, nous avons toujours des camarades qui sont extrêmement doués et qui vont nous léguer ces expériences pour que nous puissions bâtir ensemble un Burkina meilleur.

F7 : Quel est votre avis sur la situation sécuritaire qui n’a pas tendance à s’améliorer malgré les multiples efforts fournis ?

ARB : D’abord en entrée de jeu, je dois me permettre de féliciter le président du Faso pour son engagement et le gouvernement qui ne ménage aucun effort pour la préservation de la paix et de la cohésion sociale. J’ose ne pas oublier de féliciter les Forces de défense et de sécurité (FDS) , les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) et toute la population qui participe à la lutte contre le terrorisme. Mais il faut se dire que toute la population, tous les Burkinabè doivent s’accompagner parce qu’il y a une dérive dans le sens où il y a des Burkinabè qui sont eux-mêmes terroristes et qui sont cités quand on fait des opérations de ratissage de lutte contre le terrorisme. Cela est dangereux. Il faut que nous les Burkinabè, nous qui sommes des Hommes intègres, restions toujours intègres. Nous devons nous battre tous, mais nous ne devons pas être contre les Burkinabè. Nous avons vu tout récemment des fraudes de carburant, des gens qui ravitaillaient les terroristes. C’est très dangereux. Même les attaques perpétrées dans la ville de Ouagadougou, nous avons vu citer nos frères dans ces attaques. Comment voulez-vous que nous luttions contre le terrorisme si nous même nous sommes des terroristes ? Nous pensions que nous devons lutter ensemble. Nous ne devons pas participer à tuer les Burkinabè. Nous devons participer à lutter contre les vrais terroristes.

Je voulais profiter de cela pour demander au gouvernement de toujours renforcer dans la lutte. Déjà, nous savons bien qu’ils ont commencé et nous leur demandons d’appuyer toujours les FDS, les VDP et toute personne qui s’engage pour la lutte contre le terrorisme. Ensemble, nous devons gagner cette bataille. Personne ne va occuper une portion de notre territoire. Voilà pourquoi nous sommes tous engagés. Chacun doit être engagé, c’est-à-dire toutes les composantes de la population qu’elle soit la société civile, les partis politiques, les hommes, femmes ou enfants, tous unis, nous allons vaincre le terrorisme au Burkina Faso. Je vous remercie !

Propos recueillis par Amadou ZEBA

Retranscription : Edvige Ouoba

Faso7

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