Le ministre de l’économie, Lassané Kaboré, la représentante résidente de la Banque mondiale au Burkina, Maimouna Mbow Fam, et le responsable pays de la Banque africaine pour le développement, Pascal Yembiline, ont signé des accords de financement, le mercredi 29 septembre 2021, à Ouagadougou. Il s’agit d’échanges de notes relatives au Projet régional sur le corridor économique Lomé-Ouagadougou-Niamey, et le Projet d’électrification et de développement des connexions à l’électricité.
Le corridor Lomé-Ouaga-Niamey est un axe stratégique au regard du commerce qui est développé avec environ 40% des volumes d’importations du Burkina qui y transitent. En outre, environ 21% de la population du Burkina vit le long de ce corridor et les activités économiques qui y sont menées contribuent pour environ 40% au PIB du pays. Fort de ce constat, un projet régional sur le corridor a été conçu. Un grand pas dans la réalisation de ce projet a été franchi ce mercredi 29 septembre 2021.
En effet, la représentante résidente de la Banque mondiale et le ministre de l’économie ont paraphé un accord de financement de ce projet. Le montant du financement est d’environ 145 milliards de francs CFA. Cette somme est composée d’un don de 71,5 milliards de francs CFA et d’un crédit de 71,5 milliards de francs CFA. Des acclamations nourries ont accompagné la double signature. D’une durée de six ans, ce projet d’envergure vise à améliorer la résilience des populations et la qualité des services de transport le long du corridor régional entre le Togo, le Burkina et le Niger. Il est structuré en quatre composantes.
Une vue des participants lors de la cérémonie de signature des accords
Il s’agit de l’amélioration des infrastructures et des systèmes de transport intelligents sur le corridor Lomé-Ouagadougou-Niger ; du soutien à l’amélioration de la qualité des services de transports et de transit le long du corridor. A cela s’ajoutent le renforcement des infrastructures communautaires et des pistes rurales pour soutenir le développement économique local et la résilience dans les zones fragiles au risque sécuritaire autour du corridor et l’appui à la mise en œuvre du projet au niveau régional et national. Présent à la cérémonie de signature, le ministre des transports, Vincent Dabilgou, n’a pas manqué d’évoquer l’importance d’un tel projet.
« Il va permettra aux trois pays de pouvoir construire une économie de transport beaucoup plus forte dans le sens de nous permettre non seulement de gagner en temps mais aussi de gagner en transit, en service de transport le long du corridor pour que tout le monde puisse l’emprunter de manière à pouvoir aller plus vite et aussi aller dans la sécurité routière », a-t-il indiqué. La mise en œuvre de ce projet a été confiée au ministre Dabilgou et à son collègue en charge des infrastructures.
Le ministre du transport a traduit sa reconnaissance à la Banque monde pour son accompagnement
Visiblement soulagé de la signature des documents, il a pris l’engagement solennel de gérer le projet dans le respect des termes de l’accord de financement. La représentante résidente de la Banque mondiale, Maimouna Mbow Fam, dans son allocution, a fait remarquer que ce projet est en parfaite cohérence avec les priorités nationales et régionales à travers le PNDES2 du Burkina pour la période 2021-2025 ; avec le Programme d’action communautaire des infrastructures de l’UEMOA et, enfin, avec la stratégie de coopération et d’intégration régionale de la Banque mondiale pour l’Afrique.
Aussi, voit-elle dans cette signature du protocole d’accord une consolidation du dynamisme et de la qualité du partenariat entre la Banque mondiale et le Burkina. Toute chose qu’elle n’a pas manqué de saluer. La Banque mondiale veut contribuer à l’atteinte des objectifs assignés au projet. C’est la raison pour laquelle, Mme Fam a promis que l’institution ne ménagera aucun effort pour accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre du projet.
La BAD solidaire avec le Burkina
« A ce jour la BAD accompagne la réalisation de 19 projets de développement »
Reçu à la suite de la représente résidente de la Banque mondiale, le responsable pays de la Banque africaine de développement, Pascal Yembiline, a signé des accords pour le financement du Projet d’électrification et de développement des connexions à l’électricité (PEDECEL). L’accord de financement porte sur un montant d’environ 39 milliards de francs CFA repartis comme suit : un prêt du Fonds africain de développement (FAD) de 27 milliards de francs CFA et un don FAD de 12 milliards de francs CFA.
L’une des raisons d’être de ce projet, c’est d’étendre le réseau de distribution d’une énergie électrique de qualité au profit des ménages, ce dans plusieurs localités périurbaines et rurales réparties dans dix des treize régions administratives du Burkina. « C’est avec beaucoup de satisfaction que nous avons pu signer ce protocole d’accord ce matin », a commenté le ministre de l’énergie, Dr Bachir Ouédraogo, à l’issue de la signature du protocole d’accord. Le PEDECEL, faut-il le souligner, est « un bébé » du gouvernement burkinabè.
Signature des accords par les deux responsables d’institution
« Connaissant les moyens modestes des ménages au niveau du Burkina, nous avons imaginé ce projet qui va soulager les ménages, les PME/PMI et leur permettre de pouvoir se connecter. Parce qu’une fois qu’ils ont l’électricité, ils ont la capacité de développer des projets, de faire fonctionner leurs entreprises, ce qui va générer des ressources. Cela permettra de pouvoir investir sur la connexion », a dit le ministre.
En termes d’impact, M. Yembiline a relevé que ce projet permettra le raccordement au réseau d’un nombre important de ménages représentant environ 1 528 800 habitants, dont 790 390 femmes. Les nouveaux abonnés bénéficieront d’un paiement différencié et progressif des frais d’abonnement. Ceux-ci payeront, à l’entrée, seulement 3 000 francs CFA contre 90 000 à 218 000 francs CFA actuellement. Les frais de raccordement restants seront payés en tranches mensuelles sur une période de trois ans.
Au minimum 220 000 ménages seront impactés par le projet, a informé le ministre Ouédraogo.
Pour rappel, dans le cadre du PEDECEL, des projets pilotes ont été développés. La mise en œuvre a permis d’engranger des résultats encourageants. Pour preuve, « pendant la phase pilote, il y a eu un engouement incroyable. C’est sur cette base que nous avons pu convaincre les sceptiques. Nous avons été à Tenkodogo, à Kaya, à Koudougou. Dans les non-lotis nous avons commencé à déployer le PEDECEL. C’est tout cela qui a été le levier pour nous permettre d’avoir aujourd’hui pas moins de quatre PTF qui sont alignés pour nous accompagner », a détaillé avec satisfaction Dr Ouédraogo. Au titre des partenaires, la BAD a associé son image à ce projet dès le départ. Rendez-vous est donc pris d’ici à la fin de l’année ou, au plus tard, en janvier 2022 pour le démarrage grande envergure du PEDECEL.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
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