Deuxième Plan national de développement économique et social du Burkina : Près de 19 000 milliards de FCFA nécessaires pour sa mise en œuvre
Le chef du gouvernement burkinabè, Christophe Dabiré, a officiellement lancé, ce lundi 4 octobre 2021 à Bobo-Dioulasso, les ateliers régionaux d’échanges sur le deuxième Plan national de développement économique et social (PNDES-II) et son financement. Pour cette phase du PNDES 2021-2025, près de 19 000 milliards de FCFA seront mobilisés pour sa mise en œuvre.
Le gouvernement du Burkina Faso a adopté, le 30 juillet dernier, son deuxième Plan national de développement économique et social (PNDES-II), pour la période de 2021-2025. Ce nouveau référentiel, selon le chef du gouvernement, Christophe Dabiré, se fonde sur les dix chantiers du programme du président du Faso, Roch Kaboré. Ce document s’inscrit également dans les Objectifs de développement durable (ODD) des nations-unies ainsi que l’agenda 2063 de l’Union africaine.
Il se fixe comme objectif global de « rétablir la sécurité et la paix, renforcer la résilience de la nation et transformer structurellement l’économie burkinabè, pour une croissance forte, durable et inclusive ». Cadre de référence des politiques de développement économique et social, le PNDES-II se décline à travers des politiques sectorielles, territoriales, locales de développement, ainsi qu’à travers les projets et programmes.
Les acteurs de développement échangent avec le gouvernement sur le PNDES-II
Le chef du gouvernement, Christophe Dabiré, a affirmé que le succès de ce deuxième Plan national de développement économique et social requiert de mobiliser, dans le quinquennat en cours, près de 19 000 milliards de FCFA, dont 63% doivent être couverts par les ressources propres de l’Etat. Le reste (37%) est à mobiliser auprès des partenaires publics et privés. C’est pourquoi, au cours de cette cérémonie de lancement, il a saisi l’occasion pour appeler, au niveau national, la communauté des affaires à une mobilisation patriotique pour soutenir le développement endogène.
Ainsi, pour combler le besoin de financement, dit-il, « le gouvernement va faire recourt aux bailleurs de fonds, lors de la conférence internationale pour le financement du PNDES-II, prévue les 2 et 3 décembre 2021 à Bruxelles ». Pour lui, cette manifestation servira de tribune pour présenter la vision, les projets et programmes envisagés dans ce nouveau plan national. Il reste persuadé que la mise en œuvre des actions du PNDES-II permettra de relever les contraintes qui freinent le développement du Burkina Faso.
Christophe Dabiré, chef du gouvernement burkinabè
Informer les acteurs de développement sur le PNDES-II et son financement
En marge des activités de mobilisation de ressources pour la mise en œuvre du PNDES II, le gouvernement a jugé nécessaire de tenir dans les 13 régions du Burkina Faso, des ateliers d’échanges sur le nouveau référentiel et son financement. Ces rencontres vont permettre d’informer les acteurs de développement au niveau local, sur les orientations de ce nouveau référentiel. Ce, dans le but de solliciter leurs contributions pour réaliser les projets, programmes et reformes inscrits dans le PNDES-II.
Pour Christophe Dabiré, le choix de la région des Hauts-Bassins n’est pas fortuit pour abriter le lancement de ces ateliers régionaux. « Nous avons choisi les Hauts-Bassins, afin d’affirmer, une fois de plus, le rôle important que cette région doit jouer dans la dynamisation de l’économie nationale. Ce choix témoigne de la volonté du gouvernement de travailler à l’essor économique de la ville de Bobo-Dioulasso, à travers la consolidation des actions initiées durant le premier mandat du président du Faso », a-t-il laissé entendre.
Les acteurs de développement présents à la rencontre d’échanges sur le PNDES-II
Pour le ministre en charge des finances, Lassané Kaboré, ce nouveau référentiel a été adopté par l’ensemble des acteurs. A travers le PNDES-II, le gouvernement ambitionne d’atteindre au minimum, un taux de 90% en termes de réalisations, à défaut des 100%. « Nous voulons mieux faire que le PNDES-I. Dans le cadre de ce nouveau référentiel, nous comptons beaucoup sur le privé local, c’est-à-dire, sur nos forces pour pouvoir accompagner sa mise en œuvre. Dans notre processus nous allons rencontrer les acteurs afin de les informer sur le nouveau cadre incitatif que nous avons mis en place sur les partenariats publics privés (PPP). Ce qui va leur permettre de mieux accompagner les actions du gouvernement à travers la réalisation d’un certain nombre de projets », a-t-il expliqué.
Des résultats satisfaisants dans la mise en œuvre du premier PNDES
Cette cérémonie a été l’occasion pour le chef du gouvernement de faire le bilan, sans être exhaustif, de la mise en œuvre du PNDES-I. Selon les statistiques données par le ministre Lassané Kaboré, le taux de mise en œuvre du PNDES-I est de 82%. Soit, 77% pour ce qui concerne le financement intérieur (les ressources propres de l’Etat) et 90% pour les ressources extérieures.
« Pour ce qui est du bilan de la mise en œuvre du PNDES-I, malgré un contexte national difficile résultant des attaques terroristes et d’une fronde sociale sans précédent, le gouvernement a réussi le pari de replacer l’économie burkinabè sur un sentier de croissance forte de 6,1% en moyenne, entre 2016 et 2019 », a indiqué Christophe Dabiré. Avant de rappeler que cette reprise de l’activité a connu un ralentissement en 2020 du fait du Covid-19.
Lassané Kaboré, ministre en charge des finances
Il a par ailleurs fait savoir que ni la persistance du terrorisme, ni les effets pervers de la pandémie du Covid-19, n’ont entamé la détermination du gouvernement à poursuivre les efforts de la mise en œuvre du PNDES 2016-2020. « Ainsi, dans le domaine de la réforme des institutions et de la modernisation de l’administration, (Axe 1 du PNDES), nous avons adopté et mis en exécution, la loi de programmation militaire. Par ailleurs, nous avons opérationnalisé le pacte sur le renouveau de la justice. De même des progrès en matière de modernisation de l’administration sont à relever grâce notamment à la dématérialisation de nombreuses procédures et à la digitalisation progressive du service public », a-t-il dit.
Aussi, en matière de développement du capital humain, (Axe 2 du PNDES), l’élargissement des services sociaux de base tels que la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement a permis de répondre aux aspirations profondes des Burkinabè et d’améliorer significativement leur qualité de vie.
« Dans le domaine de l’emploi et de la transformation structurelle de notre économie (Axe 3 du PNDES), nous avons travaillé à dynamiser les secteurs porteurs, grâce aux efforts constants d’investissements publics dans les différents secteurs de soutien à l’économie. Ce faisant, nous avons des acquis considérables, notamment en ce qui concerne l’énergie et les infrastructures », a ajouté le Premier ministre Dabiré. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Romuald Dofini
Lefaso.net