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Exploitation des terres aux abords du barrage Oumarou Kanozoé :Les femmes, la main d’œuvre des producteurs

<p><strong>Depuis plus de deux décennies&comma; les populations des communes riveraines du barrage Oumarou Kanazoé&comma; que sont Gomponsom&comma; Kalsaka&comma; Kirsi et Tougo mènent des activités agricoles et maraîchères<&sol;strong><strong>&period; La plus florissante est la production de la banane&period; Aux abords du barrage&comma; ce sont des milliers d’hectares de bananeraie qui s’étendent à perte de vue&period; Cependant&comma; aucune femme ne possède une plantation sur cette retenue d’eau&period; Pourquoi cela &quest; Reportage &excl;<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Construit en 1995&comma; le barrage Oumarou-Kanazoé de Toéssin est situé sur le fleuve Nakanbé&comma; dans la région du Nord&comma; à cheval entre les provinces du Passoré&comma; du Yatenga et du Zondoma&period; D’un volume d’eau d’environ 100 000 000 m3&comma; le barrage représente « <em>une mine d’or <&sol;em>» pour les riverains&period; Sur ces rives dans la commune de Gomponsom &lpar;12km de Yako&rpar;&comma;  l’agro businessman de renom&comma; Abdoul Moumouni Sankara est à pied d’œuvre pour  élargir sa bananeraie&period; Il exploite aux abords du barrage Oumarou Kanozé&comma;  un espace de 2ha&period; En plus&comma; il mène des activités maraichères que sont la production de la tomate&comma; de l’aubergine&comma; du concombre&comma; du piment etc&period; En cette date du 29 juillet 2021&comma; c’est la période idéale pour lui de  mettre en terre de jeunes plants de banane afin d’agrandir son champ&period; Ces épouses&comma;  Awa Sourgou et Habibou Zida&comma; sont  à pied d’œuvre pour le nettoyage de la  nouvelle plantation&period; Dabas à la main&comma; elles  sont en plein défrichage du champ&period; Elles coupent les mauvaises herbes&period; S’en suit l’étape de la confection des trous pour y mettre les plants&period; « <em>J’agrandis ma plantation d’un demi hectare&period; Mes épouses m’aident dans les  travaux champêtres<&sol;em> »  soutient Abdoul Moumouni Sankara&comma; l’air tout heureux&period;<&sol;p>&NewLine;<p>« la production des cultures de rente est uniquement laissée aux hommes » souligne le producteur Moumouni Sankara<&sol;p>&NewLine;<p> <&sol;p>&NewLine;<p><strong>L’autorité de l’homme<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Au début de nos échanges&comma; j’ai  cru qu’elles étaient venues donner un coup de main à leur époux  et  le jour  suivant&comma; elles   iront s’occuper de leurs  plantations&period; Mais la réalité est tout autre&period; Car  ces femmes ne possèdent aucune portion de terre aux abords de la retenue d’eau&period; Pourquoi cela &quest; M&period; Sankara de répondre que  produire de la banane n’est pas un travail pour les femmes&period; <em>«  C’est un travail pénible<&sol;em>&period; <em>Faire une plantation de bananes nécessite beaucoup d’efforts physiques pourtant la femme n’en est pas capable<&sol;em>» confie- t-il&period; Pourtant&comma; elles lui apportent un coup de main dans l’érection de sa bananeraie&period; « <em>Je n’ai pas de plantation&period; J’aide mon époux dans ces travaux depuis  plus d’une décennie&period; J’ai manifesté mon désir d’avoir une mais il ne m’a toujours pas donné son accord encore moins me léguer  un lopin de terre&period; En attendant&comma;  je patiente <&sol;em>» affirme Awa Sourgou&comma; la 1re épouse&period; La norme aurait voulu qu’elle soit chacune dans leur propre champ mais visiblement&comma; elles jouent le rôle de main d’œuvre&period; <em>« On  a juste  des lopins de terre pour cultiver des arachides&comma; du voandzou&comma; du gombo et de l’oseille&comma; question de pouvoir  utiliser  ces légumes pour faire la cuisine<&sol;em> » renchérit Awa&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Comme ces deux femmes&comma;  Nouratou  Ouedraogo&comma; vit&comma; elle aussi&comma;  la même situation&period; Epouse d’un des plus grands agro-businessman du nom de Rasmané Sankara sur les rives du barrage&comma; elle tente depuis belle lurette d’avoir une petite plantation de banane mais en vain&period; Depuis leur union&comma; elle lui sert  de main d’œuvre dans sa bananeraie&period; <em>« Les femmes nous affirment que la production de la banane est très pénible&period; Ce n’est pas une activité pour elles<&sol;em>  » témoigne Rasmané Sankara&period; C’est pourquoi à l’écouter&comma; il n’existe pas de productrice de banane aux abords de ce barrage&period; Mais&comma; l’enseignant –chercheur en sociologie du développement à l’Université Joseph Ki-Zerbo&comma; Dr Paul- Marie Moyenga  soutient que s’il n’existe pas de productrice aux abords du barrage&comma; c’est parce que la terre appartient à l’homme et le dernier mot lui revient&period;<&sol;p>&NewLine;<p>« Avec le temps&comma; le statut de la terre évolue et celui de la femme aussi » explique l’enseignant –chercheur en sociologie du développement à l’Université Joseph Ki-Zerbo&comma; Dr Paul- Marie Moyenga<&sol;p>&NewLine;<p>En effet&comma; dans le système d’organisation de la production en société moaga &lpar;une ethnie&rpar;&comma;  de son avis&comma;  il existe un champ collectif pour le ménage&period; Tout le monde a obligation de produire dans ce champ pour alimenter la famille&period; <em>« Il<&sol;em><em> est bâti sur <&sol;em><em>le registre coutumier à savoir le système du patriarcat&period;  Dans ce modèle&comma; tout est centré sur l’homme&period; Plusieurs études  ont montré que les femmes n’ont pas directement accès à la terre&period; Elles le  font par l’entremise de leurs mari<&sol;em>s» relève-t-il&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Le statut de la terre a évolué<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>C’est le droit coutumier qui est appliqué&period; « <em>Tant qu’un chef de ménage ne décide pas  d’octroyer ou de faire la demande d’une portion de terre&comma; la femme ne peut  jamais avoir le droit de l’exploiter&period; Cette attitude se révèle comme un moyen de contrôle sur elle<&sol;em> » confirme l’Enseignant -chercheur&period; Et de poursuivre que sur ces  terrains&comma; ce sont des cultures  de rente  qui sont produites&period; Ce qui  procure de l’argent&period; Selon lui&comma; si  la femme devint productrice de banane&comma; elle aura  une indépendance économique certaine&period; Dès lors&comma; c’est l’autorité du chef de famille qui est menacée&period; Car « <em>Dans la société moaga&comma; l’homme veut toujours avoir l’indépendance économique qui lui permet d’assumer pleinement son rôle <&sol;em>» atteste M&period; Moyenga&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Pour pallier ce problème d’accès des terres aux femmes  aux abords du  barrage &comma; le ministère de l’Agriculture&comma; des Aménagements Hydroagricoles et de la Mécanisation&comma; compte aménager des périmètres agricoles en fonction du volume d’eau disponible et des besoins de l’ensemble des usagers&period; A travers les projets PRéCA &lpar;projet de résilience et de compétitivité agricole&rpar; avec 400 ha à aménager et PARIIS &lpar;projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel&rpar; qui veut aménager 300 ha&comma; les occupants seront appelés à se redéployer sur le périmètre&period;<&sol;p>&NewLine;<p> <&sol;p>&NewLine;<p>«  <em>On espère qu’avec cet aménagement&comma; la décision du chef de l’Etat&comma; Roch Marc Christian Kaboré d’accorder 30&percnt; des terres aménagées aux femmes sera appliquée <&sol;em>»&comma; soutient le directeur provincial de l’agriculture&comma; des aménagements hydroagricoles et de la mécanisation de la province du Passoré&comma; Kalifa Zida&period; Car ce sont plus de 700 parcelles  qui seront aménagées en vue de permettre aux populations de mener à bien leurs activités&period; Elles pourront y accéder  soit  par l’achat ou par  la location comme l’autorise  la loi 034-2009 portant le  régime du foncier rurale au Burkina Faso&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Fleur BIRBA<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p><strong>fleurbirba&commat;gmail&period;com<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>L’article <a href&equals;"https&colon;&sol;&sol;www&period;sidwaya&period;info&sol;blog&sol;2021&sol;10&sol;04&sol;exploitation-des-terres-aux-abords-du-barrage-oumarou-kanozoe-les-femmes-la-main-doeuvre-des-producteurs&sol;">Exploitation des terres aux abords du barrage Oumarou Kanozoé &colon;Les femmes&comma; la main d’œuvre des producteurs<&sol;a> est apparu en premier sur <a href&equals;"https&colon;&sol;&sol;www&period;sidwaya&period;info&sol;">Quotidien Sidwaya<&sol;a>&period;<&sol;p>

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