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Forum national des jeunes 2021 : « La jeunesse doit être le moteur de la réconciliation », Zéphirin Diabré

Le forum national des Jeunes s’est ouvert le jeudi 7 octobre 2021 dans la cité du Cavalier rouge autour du thème « La réconciliation nationale au Burkina Faso : rôle et place de la jeunesse ». Le ministre en charge de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré, a revisité avec la jeunesse des 13 régions du Burkina Faso, la question de la genèse des crises et de celle de la réconciliation nationale, à travers une communication.

Le ministre en charge de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré : « Le processus de réconciliation est en marche dans notre pays».

Le Burkina Faso est un pays qui, tout au long de ses 60 années d’indépendance, a vu son vivre-ensemble s’effriter de manière continuelle, à travers des conflits intracommunautaires et communautaires qui ont miné cette cohésion. L’autre question plus douloureuse qui trouble la quiétude des populations est celle du terrorisme avec son lot de conséquences atroces. C’est l’explication donnée par le ministre en charge de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré, lors de son exposé sur le thème central du forum national des Jeunes, qui se tient du 7 au 9 octobre 2021 à Koudougou. La réconciliation nationale, selon le patron en charge de la question, découle d’une part de la volonté politique exprimée par le Président du Faso, Roch Kaboré et d’autre part, de l’aspiration forte et profonde des Burkinabè qui veulent qu’après tant de problèmes vécus, que tous les filles et fils du pays des Hommes intègres se réconcilient pour mieux affronter les défis du développement durable et de la lutte contre le terrorisme. A entendre le ministre Diabré, les fondements de cette nouvelle démarche du président du Faso s’appuient entre autres, sur un cadre institutionnel spécifique, un recensement plus exhaustif des différents problèmes et besoins de réconciliation, ainsi que le respect du triptyque vérité, justice et réconciliation. « A côté des solutions occidentales et modernes, il faut que nous prenions en compte, notre histoire et notre culture pour trouver aussi des solutions à nos problèmes de réconciliation », a-t-il estimé.

Il a précisé qu’il y a six grandes catégories de besoins de réconciliation qui sont la réconciliation sociopolitique, sociocommunautaire, sociosécuritaire, la réconciliation administrative, économique et financière et la réconciliation civique et citoyenne. Parlant de la réconciliation sociosécuritaire, M. Diabré a dit regretter que ce soient les fils du Burkina Faso qui se laissent instrumentaliser, influencer et deviennent eux-mêmes des terroristes contre leur propre nation. « Cette gangrène pose un énorme problème de réconciliation et pourtant, il faut qu’elle soit absolument résolue », a-t-il souligné. Il a fait savoir que dans toutes les démarches de réconciliation, qu’il s’agisse d’une démarche moderne ou traditionnelle, quand on veut réconcilier deux personnes, il faut d’abord chercher à connaitre la vérité, ensuite vient la justice et enfin la réconciliation. Revenant sur le jugement de l’affaire Thomas-Sankara qui débute le 11 octobre prochain, il a dit fonder espoir que toute la vérité jaillira avant qu’il y ait réconciliation. Il a indiqué que la jeunesse est une composante majeure de la vie nationale. Sa qualité, à son avis, réside dans son nombre et dans tout ce qu’elle apporte sur les plans économique et politique.

Prendre en compte la voix des jeunes

Elle doit pour cela être le moteur de la réconciliation recherchée par le gouvernement. Pour lui, la réconciliation va permettre à la jeunesse, d’avoir une meilleure connaissance d’un pan de l’histoire du Burkina Faso. Le ministre Diabré a signifié que la voix de la jeunesse doit être prise en compte dans la réconciliation, surtout lors du forum national sur la réconciliation, prévu en janvier 2022. Cette voix, a-t-il soutenu, est incontournable pour l’avenir du pays. Sans tabou, les jeunes se sont attardés, entre autres, sur les dossiers toujours pendants au niveau de la Justice, la question de l’emploi, l’insécurité dans les régions qui les empêchent d’entreprendre,etc. Le drame survenu récemment à l’Université Norbert-Zongo, le problème foncier, ont été également évoqués.

A toutes ces préoccupations, le patron en charge de la réconciliation a rappelé que les pays de l’Afrique de l’Ouest ont un problème de souveraineté et les inquiétudes soulevées n’incombent uniquement ni à son ministère, ni au gouvernement mais plutôt à l’ensemble des Burkinabè. « Il faut que la jeunesse se mette à l’idée que tout le monde ne peut pas accéder à la Fonction publique », a-t-il lancé à l’endroit des jeunes. Pour la question des exilés, il a noté que celui qui n’a aucun problème avec la Justice, doit revenir au pays. Mais s’il pense que sa sécurité est en danger, M. Diabré a rassuré que la sécurité de ce dernier sera assurée par le gouvernement.

Afsétou SAWADOGO

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