<h4><span><strong>Le diable ne joue pas pour perdre. Pour ne pas perdre face, il ne faut pas simplement pas jouer avec lui. Il a plusieurs tours dans son sac dont l’objectif final est de vous gruger.</strong></span></h4>
<p><span>Les affaires ne sont pas bonnes. Malgré tout le travail d’ingénierie déployé par Karim, les contrats ne se bousculaient pas à la porte de son entreprise de vente de pagnes Faso Danfani. Il était si aigre qu’il a fini par détester les formules de « consommons local » qui perlent aux lèvres des membres du gouvernement.</span></p>
<p><span>Leur politique chantée qui dit encourager les jeunes entreprises semblent être de l’air qui siffle aux oreilles du jeune entrepreneur. Il a englouti de colossales sommes dans cette affaire, parcourant le pays pour trouver les motifs les plus accrocheurs et rares.</span></p>
<p><span>Mais voyant que les choses n’allaient pas il voulait, les dettes s’accumulant, il décida de rentrer dans la contrefaçon. Grâce à des canaux tortueux, il réussit à se trouver une correspondance afin de confectionner de faux danfani pour vente. </span></p>
<p><span>Malheureusement pour lui, la brigade mobile de contrôle tomba sur sa marchandise, la confisqua et la fit brûler parmi d’autres pagnes pas très « patriotiques » aux yeux de l’opinion nationale.</span></p>
<p><span>Démuni désormais, il entreprit de passer par une autre voie tortueuse pour parvenir à ses fins de commerçant prospère : évidemment, le « wack » ! Il rencontra à cet effet un homme qui lui proposa de lui ramener des testicules….d’escargot. Devant ses yeux écarquillés, le féticheur lui dit qu’il y avait une autre alternative, mais nettement plus chère.</span></p>
<p><span>Lorsque l’homme lui dit de quoi il s’agissait, il éclata de rire. Si ce n’est que ça, c’est très facile et qui devrait être fait, fut fait.</span></p>
<p><span>Coïncidence ? Fait du hasard ? Il demeure que deux semaines après cette entrevue, une enclave diplomatique lui commanda un important lot de pagnes. Puis, d’autres commandes toquèrent à sa porte, encore et encore et toujours. </span></p>
<p><span>Et son rêve se réalisa. Karim commença à brasser de l’argent. Et un matin, il reçu un coup de fil de son « wackman », qui lui dit ceci au bout du fil : « Tu as payé ? ».</span></p>
<p><span>A la question, Karim sursauta et se rendit compte qu’il avait oublié de payer sa part du « contrat ». Il courut dare dare, toute affaire cessante, jusqu’à son domicile. Là, il déboula d’abord dans son salon où il but plusieurs rasades d’eau. Puis, il se dirigea dans un coin de sa concession et entreprit de pisser. Son téléphone sonne. Il décroche :</span></p>
<p><span>-Allô, ne t’inquiète pas ! Je suis en train de bien arroser ça !</span></p>
<p><span>-C’est trop tard, rétorque le wackman. Vous avez oublié de pisser hier sur la pierre. </span></p>
<p><span>-Ayi, mais je pisse pour hier aussi en même temps !</span></p>
<p><span>Son interlocuteur à l’autre bout du fil avait raccroché. Karim haussa les épaules, finit de pisser et reprit le chemin du marché. Et une soudaine pluie éclata. La foudre s’abattit. Karim perdit le contrôle de voiture et percuta un arbre. Mortellement. Ceci a-t-il expliqué cela ? </span></p>
<p><span>Ne me demandez surtout pas!</span></p>
<p><span><strong>Zatibagnan</strong></span></p>
<p><span>A vendredi prochain ! </span></p>

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