Burkina : Des journalistes outillés par l’AJCPD sur les lois encadrant l’avortement sécurisé

L’Association des Journalistes et Communicateurs en Population et Développement (AJCPD) a tenu au Centre national cardinal Paul Zoungrana de Ouagadougou un atelier de formation du 5 au 7 octobre 2021 sur l’avortement sécurisé. L’initiative appuyée par le projet SAFE ENGAGE de l’Association Burkinabè pour le Bien Être Familial (ABBEF) ainsi que d’autres partenaires a permis d’outiller 20 journalistes sur « l’avortement sécurisé en tant que facteur de réduction de la mortalité maternelle au Burkina ».

Trois jours durant, ce sont une vingtaine de journalistes (radio, presse écrite et presse en ligne) venus des 13 régions du pays, qui ont renforcé leurs connaissances sur la question de « la santé sexuelle et reproductive (SSR) », de « l’avortement sécurisé », ainsi que la « clarification des valeurs ».

Quand parle-t-on d’avortement sécurisé ? S’appuyant sur la loi au Burkina, Dr Valérie Marcelle Zombré, définit comme sécurisé, tout avortement pratiqué par un médecin selon la loi. Précisément, elle a cité 4 conditions pour qu’un avortement sécurisé puisse être réalisé. Il s’agit des cas de viol, d’inceste, de malformation du fœtus ou si la santé de la mère est en danger. En dehors de ces cas, « l’avortement est interdit et condamné par la loi », a-t-elle précisé.

États des lieux des cas d’avortement non sécurisés

Au Burkina, les avortements non sécurisés constituent la 4e cause de la mortalité maternelle, selon l’annuaire statistique du ministère de la santé, se basant sur une enquête modulaire démographie et santé de 2015 de l’Institut national de la Statistique et de la Démographie. Cette enquête révèle également que « la mortalité maternelle est très élevée avec 330 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes ». Les chiffres avancés par Dr Zombré font aussi état de « 41% des cas d’avortement pratiqués par des tradipraticiens, 21% par la femme elle-même (autoavortement) et seulement 3% par un médecin ».

Lors de cette formation, les journalistes ont eu la chance de visiter les sites de l’ABBEF et du Centre de Santé et de promotion Sociale (CSPS) de Nioko1. L’objectif était que les hommes et femmes de média puissent en savoir plus sur la prise en charge des cas d’avortement.

Dans une clinique de l’ABBEF s’occupant des soins après avortement , la première responsable Karidjata Diallo, a indiqué qu’il est difficile de savoir si les cas d’avortement auxquels elle et son équipe font face sont des avortements provoqués ou volontaires. Elle a tout de même fait savoir que « les frais de soin sont à moindre coût » dans sa clinique.

Des journalistes satisfaits

A la fin de la formation, des journalistes ont exprimé leur joie pour le fait d’avoir été outillés sur les contours de l’avortement, à commencer par les lois qui encadrent sa pratique au « Pays des Hommes intègres ». C’est le cas d’Issa Kolga, directeur de publication du canard Timbanews.net qui dit avoir appris grâce à cet atelier que l’avortement peut être pratiqué au Burkina Faso à certaines conditions. « Nous avons pu à travers cet atelier savoir qu’au niveau du Burkina, bien vrai que l’avortement n’est pas légalisé mais il y a de ces lois qui encadrent l’avortement et il s’agit notamment des cas d’incestes, les cas de viol, les cas de malformation du fœtus ou encore le cas donc d’une maladie grave mettant la vie de la mère en danger », s’est-il exprimé.

De son côté le coordinateur de l’AJCPD, Boureima Sanga s’est dit satisfait de la tenue de cet atelier qui a permis aux journalistes selon lui, de se familiariser avec les procédures à suivre pour aboutir à un avortement sécurisé. Pour lui, il est important que les populations sachent que l’avortement est encadré par la loi au Burkina Faso. « On ne se lève pas seulement pour aller dire que j’ai été victime d’un viol, je suis enceinte, je demande à ce qu’on enlève la grossesse. Non ! il y a toute une procédure qui implique les officiers de police, qui implique le procureur et c’est lorsque c’est prouvé qu’on peut autoriser l’avortement », a indiqué Boureima Sanga.

Lazard KOLA

Faso7

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