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Services liés à l’avortement : 1 532 demandes en 18 mois dans six CSPS de Ouagadougou

Une visite de terrain au Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Nioko 1, effectuée par des journalistes le 7 octobre 2021, a permis à ces hommes de médias de découvrir des chiffres effroyables sur les demandes d’avortements, la plupart rejetées car non autorisés par la loi. Cette visite a été soutenue par PRB et facilitée par l’Organisation pour de nouvelles initiatives en développement et santé (ONIDS).

Le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Nioko 1 est à un jet de pierre du centre-ville de la capitale burkinabè dans la commune de Samba. C’est un des six sites de collecte de données et suivi pour la réduction des décès liés à l’avortement clandestin de l’Organisation pour de nouvelles initiatives en développement et santé (ONIDS).  Dans la matinée de ce 7 octobre, Mme la sage-femme Yelbi Badolo anime comme à son habitude une causerie-débat avec un groupe de plus de 50 femmes sur la planification familiale et les droits en santé sexuelle et reproductive (DSSR). Sous l’appâtâme du CSPS, les femmes venues pour le vaccin de leurs nourrissons sont sensibilisées aux conditions légales d’avortement au Burkina. Il s’agit des cas de viol, d’inceste, de santé de la mère ou de l’enfant à naitre. Pour la sage-femme, de janvier 2020 à juin 2021, le CSPS a enregistré 231 femmes et filles qui ont demandé des services liés à l’avortement. Selon la directrice exécutive de l’ONIDS, 1532 femmes/filles se sont rendues dans 16 centres de centre de l’arrondissement 11 (6 CSPS) et de la commune rurale de Saaba (10 CSPS) pour les services liés à l’avortement. Et selon l’enquête de l’ONIDS, les demandeurs d’avortement sont entre autres, des femmes mariées, des célibataires, des élèves et des étudiantes.  Pour Mme Yelbi Valentine Badolo, sa structure enregistre au moins sept demandes d’avortement par mois.  « Des filles et des femmes viennent solliciter des avortements provoqués, nous leur faisons savoir que nous n’en faisons pas. Cependant, si c’est un avortement incomplet nous procédons aux soins après avortement.  La plupart sont des jeunes », dit-elle. La sage-femme conseille les filles et les femmes à adopter une méthode de contraception au lieu d’un avortement clandestin à conséquences multiples. Mais certaines font la sourde oreille. C’est le cas d’une jeune fille de la terminale dans un lycée de la place. Cette fille est venue un matin voir Mme Yebi Badolo. Elle voulait faire un test de grossesse. Motif, elle a eu des rapports sexuels non protégés et aussi elle fait un retard des menstrues. Mme Badolo procède au test et lui communique un faux résultat positif. La jeune fille éclate en sanglot. C’est à ce moment que Mme Badolo propose de suivre sa grossesse jusqu’à terme, mieux, elle l’aidera à annoncer la nouvelle à ses parents. « Mme je ne veux pas de grossesse », rapporte la sage-femme. In fine, Mme Badolo lui montre le vrai résultat, négatif, elle n’est pas enceinte. Selon, la sage-femme, la jeune fille était soulagée de son résultat et a laché cette phrase : « tantie, vous pouvez tuer quelqu’un ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mme Badolo a profité lui prodiguer des conseils pour une méthode contraceptive gratuite. Elle lui propose de choisir une parmi la gamme   de méthodes existantes. Elle dit qu’elle ira réfléchir avant de revenir. Peut-être la prochaine, qu’elle reviendra la voir avec une grossesse ou qu’elle tentera ensuite d’enlever clandestinement.  Parmi ceux qui viennent solliciter les services d’avortement, il y en a qui sont éligibles du point de vue de la loi, c’est-à-dire, les grossesses issues du viol et de l’inceste. Ces cas, Mme Badolo les oriente vers l’ONIDS pour une prise en charge.

 

B.S

 

 

 

 

 

 

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